Décastar : Ashton Eaton abandonne, Renaud Lavillenie dans les clous

Le Décastar a pris cette année une dimension supplémentaire. Si, comme à l’accoutumée, le rendez-vous talençais est synonyme de grande fête du décathlon et de l’athlétisme, où le nombreux public peut approcher ses idoles, des décathloniens souriants et disponibles, il régnait une atmosphère un peu spéciale sur le stade Pierre Paul Bernard de Talence à l’occasion de la 37e édition. Une atmosphère émanant surtout de la présence du champion olympique de la perche, Renaud Lavillenie.

Car si le champion olympique 2012, champion du Monde à Moscou et recordman du Monde du décathlon Ashton Eaton est en lice pour la première fois au Décastar, c’est bien Renaud Lavillenie qui accapare la majeure partie des regards. Et les camions de télévision, présents en nombre sont bel et bien là pour le Français. Chacun de ses lancers, chaque saut est scruté avec attention. Et la pression va monter fortement jusqu’à demain après-midi, 14 heures, où tout le monde attend avec impatience le concours de la perche, pour lequel le Clermontois escompte améliorer la meilleure performance mondiale établie lors d’un décathlon (5,76 m par l’Allemand Tim Lobinger).

En attendant, à mi-parcours, il figure en 16e et dernière position, avec 3 412 points au terme de son 400 mètres, achevé en 53’’84 (11’’38 sur 100 mètres, 7,18 m à la longueur, 9,30 au poids, 1,87 à la hauteur). "Contrairement aux autres épreuves, je n’avais aucun repère sur 400 mètres. Ça été dur. J’ai eu un gros coup de barre au bout de 200 mètres. Je m’attendais à être mieux sur le 100 mètres. Sinon je suis dans le coup, je n’ai pas de blessure et je me fais plaisir. Comme Marc (Maury) m’a fait la réflexion, je suis le seul lanceur à avoir un engin qui fait plus de 10% de mon poids. Mais j’en ai moins "chié" au poids que sur le 400 mètres", expliquait Renaud Lavillenie, confiant sur ses capacités à supporter la fatigue des sept épreuves précédant la perche, et qui devra, rappelons-le, réaliser plus de 7 000 points pour qu’un éventuel record soit homologué.

Et force est de constater qu’il sera la grande attraction de la journée de dimanche, après l’abandon d’Ashton Eaton, suite à une blessure au dos. "J’ai senti à la longueur comme quelque chose dans le dos. Je pensais que ça serait bon mais ça n’est pas passé. C’était une décision difficile de stopper. Je dois penser au futur". Du coup, c’est le Sud-Africain Willem Coertzen qui est en tête à mi-parcours, devant le Canadien Damian Warner (4 197 contre 4 128 points).

Du coté de l’heptathlon, la championne du Monde ukrainienne mène les débats devant sa dauphine à Moscou, la Canadienne Brianne Theisen-Eaton, épouse de qui-vous-savez. Les deux athlètes sont seulement séparées de 25 points (3 752 contre 3 727). A l’instar des Mondiaux, la lutte sera farouche jusqu’au terme du 800 mètres entre les deux compétitrices.

Sinon, le Décastar, c’est aussi les encouragements pour chaque athlète, comme l’Espagnol David Gomez, qui a récolté une belle ovation lorsqu’il a franchi sa première barre à la hauteur. C’est également l’Américaine ou des courses le sport adapté ou pour la recherche médicale permettant de remplir les temps morts entre les différentes épreuves. Une course pour la recherche médicale où l’on a vu un Benjamin Malaty tout sourire se faire battre (volontairement) par un illustre inconnu. Cette une manière un peu singulière de préparer la course du Viaduc de Millau, mercredi prochain, aux côtés de cinq autres internationaux tricolores. Mais c’est l’esprit du Décastar…

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