Le grand huit tricolore

Depuis le chrono qui a fait de lui le premier Blanc sous les 10 secondes et le plus rapide du Vieux continent début juillet (9.98), il était attendu au sommet continental. Mais peut-être pas si haut. Il a été au rendez-vous de la ligne droite. Il survole pour l'instant l'Europe du 100 m mais va vite être confronté à une adversité autrement plus redoutable au-delà de l'Atlantique avec les Jamaïcains (Bolt, Powell) et les Américains (Gay).

Favori du demi-tour, il a réussi le doublé, à l'arraché. Il avait prévenu que le virage dans le 200 n'était pas trop son +truc+. Mais grâce à un énorme retour dans les derniers hectomètres, et un cassé rageur, il fait aussi bien que le Portugais Francis Obikwelu, quatre ans plus tôt, en s'imposant sur les deux distances du sprint court.

LA surprise du clan français. Déjà médaillée de bronze sur 100 m, la Parisienne de 23 ans, qui n'a débuté l'athlé qu'à 18 ans, sort une course énorme en finale du 200 m. Oubliée au couloir N.8 et très bien partie, Soumaré ne sera jamais reprise par ses rivales, notamment les favorites russes, en explosant son record personnel (22.32 contre 23.01).

Invaincu cet été (9 sur 9), le Charentais ne pouvait pas se rater, après sa médaille de bronze un peu amère aux Mondiaux de Berlin en 2009 et l'échec aux Mondiaux en salle à Doha cet hiver. Il a superbement confirmé, "tuant" le concours avec des sauts parfaits à 5,80 m puis 5,85 m.

Malgré un début de compétition difficile, le natif de Calais, 5e aux JO de Pékin, n'a pas craqué. Il a battu son record personnel -8453 points- pour succéder au palmarès à Christian Plaziat, sacré en 1990, et à Alain Blondel, Hercule européen en 1994.

Le Champenois a réussi à conserver son titre en appliquant ses plans à la lettre. Il avait prévu de partir "sans s'occuper des autres". Les autres ont réagi trop tard et Diniz a marché vers l'or. Une bonne réaction après son abandon aux JO-2008 et sa 12e place aux Mondiaux-2009.

Au-dessus du lot, Mahiédine Mekhissi et Bob Tahri ont couru en équipiers; Rapidement débarrassé du reste de l'Europe, ils l'ont joué à la loyale au sprint. Plus rapide, Mekhissi, vice-champion olympique, l'a emporté.

Lemaitre n'a pas tiré la couverture à lui, mettant en lumière ses partenaires. "C'est une belle médaille d'or, c'est une médaille d'or collective. Pour moi, c'est la plus précieuse celle-là. C'est une victoire technique, pas seulement des quatre hommes, je pense aussi aux remplaçants. C'est la victoire de tout le staff technique. Franchement, ça fait plaisir", a-t-il expliqué.