Farah, c'est fou !

Entré dans l'histoire samedi dernier, Mo Farah a mis les deux pieds dans la légende une semaine plus tard. Le fondeur britannique a remporté le 5000 mètres des Jeux Olympiques, une semaine après le 10 000 mètres. Farah devient le sixième athlète à réussir un tel doublé après Emil Zatopek (1952), Vladimir Kuts (1956), Lasse Viren (1972 et 1976), Miruts Yifter (1980) et Kenenisa Bekele (2008), il y a quatre ans à Pékin.

Mo Farah a décroché la lune au terme d'un dernier 400 mètres qu'il n'a pas couru tout seul mais porté par le public du Stade Olympique de Londres. En tête de la meute, le natif de Mogadiscio en Somalie a semblé perdre pied, avant d'accélérer à nouveau et de s'offrir sa deuxième médaille d'or en une semaine en 13'41''66. Il devance l'Ethiopien Dejen Gebremeskel (13'41''98) et le Kényan Thomas Longosiwa (13'42''36). Grâce à cette victoire construite avec la manière, Farah remet l'Europe sur la carte du 5000 alors que l'Afrique avait gagné les quatre précédents 5000 mètres olympiques, en remontant au Burundais Venuste Niyongabo à Atlanta en 1996.

"Ce public m'a boosté. Il est incroyable, mais cette victoire sur 5000 m a été plus difficile à conquérir que celle sur 10.000, car j'avais mal aux jambes", a déclaré Farah. Pourtant à trois en finale, les Ethiopiens ont manqué d'initiative, faisant le jeu de Farah, réputé pour son sprint redoutable. Après un début de course lent (5'56"70 au 2e km), les Ethiopiens sont venus devant, mais sans essayer de faire mal par des démarrages successifs comme c'était le cas quand Bekele commandait son "armée" il y a quelques années. Farah a commencé à se montrer à trois tours de la fin. A un tour du terme, il a pris l'initiative, alors que Gebremeskel se retrouvait enfermé. La suite, on la connait.