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Justin Gatlin: "J'excite les foules dans le bon et le mauvais sens, vous m'aimez ou vous me haïssez"

ParAFP

Mis à jour 16/07/2015 à 21:25 GMT+2

Dans un rare entretien, Justin Gatlin assure que sa suspension de 4 ans lui a permis de reposer son corps, qui serait aujourd'hui "celui de quelqu'un de 27 ans"...

Justin Gatlin, vainqueur du meeting de Rome devant Jimmy Vicaut

Crédit: AFP

Casquette vissée sur la tête, T-Shirt de son équipementier bien en évidence, Gatlin a insisté auprès de l'AFP sur la clé de sa renaissance: "l'envie de combattre", alors qu'il s'apprête à disputer vendredi un nouveau 100 m au meeting de Monaco, 10e étape de la Ligue de diamant.
Le monde de l'athlétisme est divisé à votre sujet, à cause de votre passé et de vos performances actuelles. Qu'avez-vous à dire aux "haineux", comme vous les appelez?
Justin Gatlin : Je n'ai jamais eu de blessure, et je me suis trouvé éloigné du sport pendant quatre ans. Je n'ai littéralement pas couru pendant quatre ans et donc mon corps s'est reposé (même s'il a pratiqué sporadiquement le football américain). Mon corps se sent comme celui de quelqu'un de 27 ans plutôt que comme celui d'un sprinteur de 33 ans qui n'a jamais arrêté de forcer. Tout le travail a été fait, maintenant il s'agit juste de rester affûté pour la compétition. Le fait pour moi d'avoir été loin de mon sport, ma suspension, a été un cadeau et une malédiction en quelque sorte. Ca a été très triste, mais j'ai été capable de me reposer, de m'asseoir et de regarder mes adversaires, leur montée en puissance. Et j'ai utilisé ça à mon avantage.
En avez-vous marre qu'on vous parle de dopage?
J. G. : Je sais que ça fait partie de mon passé, les bonnes, les mauvaises choses. Mes médailles d'or et ma suspension. Mais je crois que plus de gens et de journalistes devraient creuser davantage en profondeur et réaliser quel type de personne je suis. A ce moment de ma carrière, je regarde juste vers l'avenir, courir vite et dur, pour être compétitif comme je suis supposé l'être.
Pourquoi ne vous-êtes vous jamais vraiment excusé de vous être dopé?
J. G. : Je me suis excusé mais pour ce qui me concernait. J'ai fait pleine confiance à des gens sans connaître leur passé. Je me suis excusé pour ça. Je sais ce que j'ai fait et je ne peux pas m'excuser pour ce que je n'ai pas fait.
Les jeunes s'accrochent à chacun de mes mots
Vous n'avez pas été élu athlète de l'année l'an dernier, et vous ne le serez pas non plus cette année puisque le nouveau règlement interdit de récompenser un ancien dopé...
J. G. : Ca me va. Vraiment ça ne m'inspire rien. Je suis juste concentré sur le fait de courir chaque année et rester en bonne santé. Le plus important pour moi est d'être capable de décrocher des médailles et d'être sur les podiums. C'est vraiment pour ça que nous sommes tous ici, les athlètes. Les fans seront de votre côté, vous féliciteront et vous pousseront. C'est ce qui compte. Pour le trophée, la seule question c'est: pourquoi est-ce que ce nouveau règlement n'a pas été mis en place avant ? Si je n'avais pas été N.1 du sprint l'an dernier, personne n'en parlerait. Il n'y a rien que je puisse faire d'autre que sortir, courir et me rentrer dans le lard. J'excite les foules dans le bon et le mauvais sens, vous m'aimez ou vous me haïssez, c'est comme ça maintenant.
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Justin Gatlin

Crédit: Panoramic

Vous voyez-vous comme un modèle pour les jeunes?
J. G. : Ils s'accrochent à chacun de mes mots. Je suis comme un entraîneur-sprinteur, comme (les basketteurs) LeBron James ou Kobe Bryant. Ils me demandent comment courir en virage. Je leur raconte ce que je sais de mon expérience, de mes sensations.
Encore quelques bonnes années devant moi
Une nouvelle génération de sprinteurs arrive. Comment continuer à la devancer?
J. G. : Il n'y a pas qu'une personne, c'est une génération effectivement. Je pense que nous allons voir de grands changements. Mais Kim Collins (champion du monde 2003 qui continue de courir vite à plus de 40 ans) a montré la voie. J'ai encore quelques bonnes années devant moi et on verra comment ça se passe.
Qu'est-ce qui motive "Renaissance Man", le surnom que vous vous êtes donné ?
J. G. : J'adore la compétition. J'adore le fait de ne pas ressentir la peur en me plaçant dans les blocks de départ. La guerre mentale, l'épaule contre épaule avec les autres gars prêts à s'élancer. On sort des blocks et on combat pendant neuf secondes. Je tire mon chapeau à tous ceux qui s'entraînent dur. Moi, je veux juste sortir et offrir un grand spectacle aux gens qui ont payé leurs places.
Un autre showman, Usain Bolt, sera peut-être aux Mondiaux de Pékin face à vous...
J. G. : On l'a contesté en 2012, mais il a dominé aux JO. On doit encore monter d'un cran. Beaucoup d'athlètes se demandent s'il sera là et retiennent leur souffle en attendant sa course à Londres (la semaine prochaine). Ce que je peux dire sur Usain, c'est que c'est un joueur, un showman et qu'il sera là quand le moment sera venu.
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Usain Bolt (l.) und Justin Gatlin (r.)

Crédit: AFP

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