Mondiaux Moscou : Le bilan de l'équipe de France est plutôt bon

Renaud Lavillenie, Mahiedine Mekhissi-Benabbad et Teddy Tamgho ont été les seuls Français à monter sur un podium à Moscou. Trois médailles soit une de moins qu’à Daegu (un record chez les hommes). Mais une en or. Une première depuis Helsinki pour l’ensemble du camp tricolore. Avec un sixième et ultime bond à 18,04m, Teddy Tamgho est devenu le premier Tricolore à monter sur un podium du triple saut aux Mondiaux. Après 20 mois au purgatoire, le pensionnaire du CA Montreuil est de retour au sommet. Il doit maintenant s’attaquer au record du monde de Jonathan Edwards. Il lui manque 25 centimètres pour y parvenir.

Deuxième à la perche (5,96m), Lavillenie était venu en Russie pour un métal un peu plus précieux mais le voir avec une troisième récompense en trois éditions (après le bronze à Berlin et à Daegu) est difficilement attaquable. Le second a de nouveau tenu tête aux Kenyans sur le 3000m steeple avant de céder à quelques hectomètres de la ligne. Déjà troisième deux ans plus tôt, le double vice-champion olympique a de nouveau glané la médaille de bronze. Mekhissi-Benabbad, qui était accompagné de Yoann Kowal en finale, est un leader de l’équipe de France, un statut qu’il assume parfaitement depuis cinq ans.

Aligné sur 100m, 200m et 4x100m, Christophe Lemaitre n’aura finalement disputé que la ligne droite à Moscou. Septième de la finale, l’Aixois s’est blessé à l’arrivée de celle-ci : déchirure de 5 centimètres de l’ischio-jambier et une fin de saison précoce. De son côté, Jimmy Vicaut repart frustré de Russie. Passé à un centième d’une seconde finale mondiale sur 100m, le Français a échoué - logiquement - en demi-finale du demi-tour de piste. A 21 ans, le Parisien a tout l’avenir devant lui.

Autre belle promesse, Kevin Mayer (21 ans aussi). Relégué très loin à l’issue de sa première journée, le décathlonien a lâché les chevaux lors de la seconde. Avec quatre records personnels battus, l’ancien champion du monde junior est remonté au quatrième rang final après avoir pris tous les risques sur 1500m. Vivement la suite. Le constat semble identique pour Pierre-Ambroise Bosse. Très drôle en dehors du tartan, le spécialiste du 800m s’est montré ultra sérieux sur le tartan en se hissant en finale, avec autorité. Nourrissant un léger complexe d’infériorité, il n’a pu faire mieux que septième. Si on attendait plutôt son frère cadet, Pascal (touché au dos juste avant d’arriver à Moscou), Thomas Martinot-Lagarde a lui aussi atteint la finale du 110m haies (7e en 13"42). A confirmer.

A Osaka, Berlin et Daegu, les Françaises étaient revenues fanny. Trois "zéros" de suite très contrariants, après une édition record à Helsinki (six médailles). De Moscou, seule Mélina Robert-Michon, qui a lancé la "moisson" tricolore, est repartie avec une récompense autour du cou. D’argent. Avec un jet à 66,28m au dernier essai, l’Iséroise est devenue vice-championne du monde du disque, et a allongé son record de France de cinquante centimètres. Ne cherchez pas d’autres médailles pour les filles.

A l’échelon inférieur, celui des "finalistes", on retrouve deux athlètes et les deux relais (4x100m et 4x400m). C’est peu. A l’heptathlon, à la lutte pour un podium avant le 800m final, Antoinette Nana Djimou Ida a complètement craqué pour finir huitième. Même constat pour Cindy Billaud, septième de la finale du 100m haies et qui n’a pas été capable de reproduire son temps des Championnats de France (12"59). Un temps qui ne lui aurait pas permis de décrocher une médaille néanmoins. Belle surprise de la pénultième journée, le relais 4 x 400m (Marie Gayot, Lénora Guion-Firmin, Muriel Hurtis-Houairi et Flora Guei) n’est pas passé loin d’être récompensé, cédant la dernière marche de la boîte, en toute fin de course, aux Britanniques de Christine Ohuruogu. Même chose chez les sprinteuses du 4x100m. Mais dans un contexte différent et beaucoup plus cruel. Pendant trois heures, Céline Distel-Bonnet, Ayodelé Ikuesan, Myriam Soumaré et Stella Akakpo ont crû devenir vice-championnes du monde du relais. Et puis, pour un passage de témoin hors-zone, elles ont été (tardivement) disqualifiées. Le bilan tricolore s’arrête donc à quatre médailles. Comme à Daegu il y a deux ans, légèrement au-dessus des standards français depuis 1983 si on retire Paris et Helsinki (8 médailles à chaque fois).