L'exploit, la déception, la sensation… : nos mentions des Mondiaux
ParLoris Belin
Mis à jour 14/08/2017 à 14:57 GMT+2
MONDIAUX 2017 - Outre les belles performances de la délégation française, les championnats du monde de Londres ont offert quelques moments pour les mémoires. Notre sélection des meilleurs instants de ces Mondiaux, les beaux comme les plus sombres, les sourires comme les larmes.
La déception : Usain Bolt
La Foudre n'a pas frappé cette fois. Le Jamaïcain a fait son âge et a manqué sa sortie. Sa troisième place sur 100 mètres était déjà une déception mais, au moins, il avait été battu à la régulière. Le voir face contre la piste, terrassé par une blessure pour ses dernières foulées en finale du 4x100 restera à jamais le moment fort de ces Mondiaux. La chute cruelle d'une légende dont on attendait un dernier chapitre aussi glorieux que les précédents. La compétition (l'année ?) de trop, tout simplement.
L'exploit : Allyson Felix
Derrière les grands noms Bolt, Farah ou Van Niekerk, Allyson Felix a marqué l'histoire de l'athlétisme comme personne à Londres. L'Américaine est la seule athlète à repartir de ces Mondiaux avec trois médailles : l'or du 4x100m et du 4x400m et le bronze de 400m. Surtout, "Chicken legs" est devenue l'athlète la plus médaillée de l'histoire de la compétition avec 16 breloques devant les 14 de Merlene Ottey et d'Usain Bolt. Et la moisson n'est peut-être pas terminée. Felix (31 ans) a assuré vouloir continuer sa carrière jusqu'aux JO de Tokyo en 2020. Vous avez dit légende ?
La promesse : Karsten Warholm
Inconnu du grand public avant ces Mondiaux, le Norvégien Karsten Warholm a fait une entrée fracassante dans le monde des grands. Pour ses premiers championnats du monde, le spécialiste du 400 mètres haies n'a fait aucun complexe après avoir réalisé une préparation idéale cet été, remportant notamment les étapes de la Ligue de diamant à Oslo et à Stockholm. Le hurdler de 21 ans aurait pu trembler en finale, notamment face aux médaillés olympiques Yasmani Copello ou Kerron Clement. Au lieu de s'écrouler, Warholm a explosé, remportant son premier titre majeur un mois après avoir obtenu le titre européen espoirs sur la distance. De quoi s'annoncer comme un possible cador de l'athlétisme mondial.
La polémique : l'imbroglio Isaac Makwala
Peut-être ne saura-t-on jamais le fin mot de cette histoire. Mais l'affaire impliquant Isaac Makwala a tout pour devenir un des grands mystères de l'histoire de l'athlétisme. Déclaré malade, victime d'une épidémie de gastro-entérite qui a touché de nombreux athlètes, le Botswanais a dû se retirer du 400m puis a été interdit de disputer les séries du 200 par l'IAAF. La fédération internationale a argué vouloir éviter la contamination d'autres participants. Makwala l'a vu, lui, d'une autre manière, assurant ne pas être malade. Résultat : une série courue tout seul pour accrocher les demi-finales dans l'incompréhension générale et une finale manquée (6e).
Le coup du sort : Shaunae Miller-Uibo sur 400m
Usain Bolt pourra vous le confirmer, les blessures frappent toujours au pire moment. Mais qui mieux que Shaunae Miller-Uibo pourra déplorer la faillite de son corps durant ces Mondiaux ? Assez facilement en tête de la finale du 400 mètres, la Bahaméenne a connu une terrible désillusion à seulement 30 mètres de la ligne d'arrivée. La championne olympique du tour de piste s'est alors mise à boiter, terminant sa course hors du podium. Une blessure ? Même pas selon l'intéressée elle-même. "C'était bizarre. J'ai regardé l'écran géant du stade, j'ai manqué mon appui suivant et j'ai complètement perdu l'équilibre."
La perf : Almaz Ayana sur 10 000m
Alors que l'on s'attendait à un festival de grandes performances, un seul record du monde est tombé à Londres, celui du 50km marche dames (par la Portugaise Iñes Henriques). Tant pis pour la prétendue rapide piste du stade olympique. Même sans record, Almaz Ayana a mis le feu au tartan sur le 10 000 mètres. La petite prodige du demi-fond a écrasé la concurrence pour terminer avec un demi-tour d'avance sur Tirunesh Dibaba et en prenant un tour d'avance sur une grande partie de ses concurrentes. Une avance considérable que l'on n'oubliera pas de sitôt, même si elle n'est pas parvenue (à l'instar de Mo Farah) à faire le doublé 10 000-5 000m.
La surprise : le 4x400m de Trinité-et-Tobago
Si ces Mondiaux post-JO n'ont pas toujours offert des performances saisissantes, il a en revanche ouvert la porte à de nombreuses surprises. L'une des plus marquantes restera sans doute la toute dernière course de ces championnats et la victoire inattendue de Trinité-et-Tobago dans le relais 4x400 masculin, au nez et à la barbe des Etats-Unis. Jamais titrés dans cet exercice, les Trinidadiens ont soufflé la victoire dans les derniers mètres grâce au finish énorme de Lalonde Gordon, pourtant resté aux portes de la finale du tour de piste en individuel.
La revanche : Maria Lasitskene
La Russie étant toujours suspendue de toute compétition, seuls quelques athlètes ont pu disputer ces Mondiaux, sous bannière neutre. Pour un seul titre, celui de Maria Lasitskene (ex-Kuchina) au saut en hauteur féminin. Et celui-ci ne souffre aucune contestation. Seule à avoir passé 2,03 mètres, l'auteur de la meilleure performance mondiale de l'année a confirmé sa grande forme. Lasitskene avait été privé des Jeux de Rio par la suspension de son pays et venait à Londres avec un double objectif : le titre et la clarté de ses performances. Contrôlée à une dizaine de reprises cette saison avant ces Mondiaux, elle n'a jamais sauté aussi haut que depuis le début de la sanction russe. La voilà désormais vengée.
La belle histoire : Majd Eddin Ghazal
Majd Eddin Ghazal a offert à la Syrie une respiration bienvenue dans un contexte des plus difficiles. Médaillé de bronze en saut en hauteur (la première médaille syrienne aux Mondiaux depuis 1999), Ghazal s'entraîne encore au quotidien dans son pays natal malgré la guerre, et sans le luxe d'une équipe dédiée à ses performances. Il doit également lutter avec les ambassades du monde entier pour prendre part aux différentes compétitions partout dans le monde. A Londres, il a pu se présenter grâce à un visa de six mois de l'Espace Schengen délivré par l'ambassade d'Espagne. Une aubaine dont il a profité au maximum pour s'inviter sur le podium, un après avoir terminé septième à Rio.
La sensation : Ramil Guliyev
Tout était réuni pour faire de Wayde Van Niekerk le successeur d'Usain Bolt durant ces Mondiaux : la chute du Jamaïcain, un premier titre sur 400m pour "WVN" et même les soucis de son principal adversaire Isaac Makwala. Mais le Turc Ramil Guliyev est venu jouer les trouble-fêtes. L'azéri naturalisé turc est arrivé sans grandes références mais comme un habitué des finales sans y briller. Dernier de la finale du 200 mètres à Rio à peine un an plus tôt, il est sorti de nulle part pour coiffer au poteau Van Niekerk sur le demi-tour de piste et offrir à la Turquie son premier titre mondial en sprint. Le natif de Bakou devient du même coup le successeur de Bolt sur la distance, roi du 200m depuis 2009. Cette même année, Guliyev y disputait sa première finale mondiale.
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