Qualifications perche : Se qualifier et effacer les doutes, la double mission de Renaud Lavillenie

Traditionnel pourvoyeur de médaille, Renaud Lavillenie débarque à Londres dans le flou. Absent du podium des meilleurs performeurs de la saison, le Tricolore vit une année compliquée entre blessures et temps passé à l'écart des pistes pour la naissance de son premier enfant. Le recordman du monde s'est même cassé les dents à 5,72m pour son dernier concours de préparation à Monaco. Très loin de ses standards et symptomatique de ses difficultés récentes, après avoir écrasé sa discipline pendant plusieurs années.

Si la qualification pour la finale ne devrait être, a priori, qu'une formalité (les autres perchistes français Valentin Lavillenie, Kevin Menaldo et le jeune Axel Chapelle entrent aussi en lice), Lavillenie sait toute l'importance de ce dimanche matin. D'ordinaire, un seul saut lui aurait probablement suffi, histoire de s'économiser avant le réel rendez-vous, la finale de mardi. Mais ces Mondiaux 2017 sont différents. En manque de repères, cette matinée est une aubaine pour le perchiste, qui le reconnait d'ailleurs volontiers. "J'ai l'avantage d'avoir les qualifications qui vont me servir d'entraînement."

Pas pessimiste pour un sou, Lavillenie minimise ses récentes contre-performances. Pour lui, tout est affaire de perspective vis-à-vis d'une année que d'autres auraient pu qualifier de pourrie et justifier des ambitions revues à une baisse drastique. "Dans l'ensemble, je suis content d'avoir minimisé le temps perdu des derniers mois pour avoir un niveau assez correct." Peu importe les barres tombées au sol et les craintes, "Air" préfère prendre du recul pour se rappeler que, même en retrait, il reste la référence.

A Londres, Lavillenie tâchera de se rappeler de ses meilleurs souvenirs. Dans ce même stade olympique, il était venu décrocher l'or aux Jeux Olympiques de 2012, inscrivant définitivement son nom parmi les grands de la perche. Le cadre est idéal pour briser enfin sa malédiction lors des Mondiaux, où il reste sur quatre podiums consécutifs sans jamais grimper sur la plus haute marche. Ne pas être favori pourrait même lui permettre de chasser les doutes. Il ne peut finalement qu'avoir une heureuse surprise.