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Nouveau soupçon de corruption massive à l'IAAF contre une "protection totale"

ParAFP

Publié 25/11/2016 à 20:18 GMT+1

Le Monde publie vendredi une enquête révélant un accord passé entre la Fédération internationale d'athlétisme et des athlètes, qui auraient payé l'institution pour passer sous silence leurs pratiques de dopage. Six athlètes russes sont concernés par ce nouveau possible scandale pour l'IAAF, mais aussi pour les athlètes russes.

Russia 4x400 winning team at IAAF Moscow championship

Crédit: Eurosport

De hauts responsables de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) sont soupçonnés d'avoir soutiré des centaines de milliers d'euros à six athlètes russes dopés, en leur promettant une "protection totale", selon une enquête commune du quotidien français Le Monde et de la télévision allemande ARD.
"La justice française, affirme Le Monde vendredi sur son site internet, enquête depuis un an sur des soupçons de corruption dans l'athlétisme mondial (...) le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l'ancien président de la Fédération internationale (Lamine Diack), promettait depuis fin 2011 une protection totale des dopés contre rémunération."
L'IAAF, dans un mail transmis à l'AFP, n'a pas souhaité commenter ces articles, "alors que l'enquête judiciaire est en cours". L'instance, qui affirme aider la justice française dans son enquête, espère pouvoir "aller au fond des choses qui se sont déroulées" par le passé.

Six athlètes russes concernés, dont quatre champions olympiques

Au moins six athlètes russes, selon le Monde et ARD, ont payé en 2011 entre 300.000 et 700.000 euros chacun pour ne pas être suspendus et pouvoir s'aligner, notamment aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. Les six athlètes cités sont la marathonienne Liliya Shobukhova, les marcheurs Vladimir Kanaykin, Valery Borchin (or à Pékin 2008), Olga Kaniskina (or à Pékin 2008, argent à Londres 2012), et Sergey Kirdyapkin (or à Londres 2012), et la spécialiste du 3.000 mètres steeple Ioulia Zaripova (or à Londres 2012).
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Zaripova

Crédit: Eurosport

Il est à noter que Liliya Shobukova qui, malgré ses paiements, s'est retrouvée suspendue par la suite, est à l'origine de la mise au jour du scandale, en demandant le remboursement des sommes versées puisque la protection n'avait pas fonctionné, et en parlant à l'Agence mondiale antidopage (AMA).

La Russie avait menacé de tout dévoiler

La liste des cas d'athlètes russes dopés que l'IAAF aurait pu couvrir, selon la justice, comporte au total 23 noms.
La Fédération russe, furieuse de ne pas avoir ensuite obtenu l'immunité promise, a menacé de dénoncer publiquement ce pacte en 2014. Le Monde et ARD produisent notamment des courriels de Valentin Balakhnichev, à l'époque président de la Fédération russe d'athlétisme, menaçant l'IAAF de tout révéler :
"Permettez-nous de vous rappeler que dès l'origine, le contexte de ces six cas était très éloigné de tout cadre légal et éthique", écrit M. Balakhnichev. "En 2011, lorsque nous nous sommes retrouvés face à 19 cas de passeports biologiques anormaux, incluant des champions olympiques et du monde, vous nous avez proposé un marché. Qualifier cela de marché est trop diplomatique. Il s'agissait d'un chantage cynique et cruel".
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Lamine Diack ist seit 1999 Präsident der IAAF

Crédit: Imago

L'ancien président de l'IAAF, Lamine Diack, poursuivi depuis novembre 2015 pour corruption et blanchiment aggravé, est soupçonné dans cette affaire d'avoir reçu un virement de 1,5 million d'euros de Balakhnichev. "A aucun moment il n'a été question de paiement par des athlètes russes. Jamais je n'aurais demandé de l'argent à un athlète, ou accepté, et c'est la même chose pour Valentin" Balakhnichev, a répondu Lamine Diack, cité par ARD.
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