Procès Pistorius : Les 6 phrases-clefs de l’audience de mardi
Publié 18/03/2014 à 19:02 GMT+1
Au douzième jour du procès d'Oscar Pistorius mardi, ce n'est pas le champion handisport accusé de meurtre qui a été questionné comme un suspect, mais un enquêteur.
Ou étiez-vous à 06H08 ?
A la manœuvre depuis le 3 mars, Barry Roux, l'avocat de l'athlète, n'en a pas fini d'attaquer les policiers sud-africains appelés en pleine nuit le 14 février 2013. Ce mardi, c'est au tour de Barend van Staden, un photographe de la police scientifique de Pretoria, arrivé à l'aube pour faire le portrait de la scène du crime sous tous les angles, d’être martelé de questions par l’avocat.
Vous ne pouviez pas le rater, il était en même temps dans le même couloir. Dites à la cour où vous étiez à 06H08 ? A quelle heure le colonel Motha est-il parti ?
Comme au jeu des sept différences, Barry Roux compare le contenu des images projetées à l’assemblée mais aussi les horaires des fonctionnaires de police. Puis il s'étonne que Van Staden n'ait pas vu son collègue ce matin-là.
Quelqu'un doit l'avoir bougée. On sait que la batte a été légèrement bougée et on ne sait pas par qui...
Sur les écrans informatiques installés dans le tribunal, Barry Roux fait apparaître la batte de cricket, traînant par terre maculée de sang, avec laquelle Oscar Pistorius a défoncé la porte des WC après avoir tiré, croyant abattre un cambrioleur, selon sa version. Il accuse les policiers de l’avoir déplacé.
Qu'est-ce que vous appelez le devant et le derrière de la batte ? Avez-vous déjà joué au cricket ? Regardé du cricket? Avez-vous déjà vu quelqu'un tirer avec le dos de la batte, le côté pas plat ?
Devant les invectives de l’avocat de Pistorius, Barend van Staden est resté placide, répondant que "non", il ne joue pas au cricket mais "oui" il avait déjà vu des matches, et "non madame le juge", on ne frappe pas la balle avec la partie anguleuse de la batte. Il a alors tenté d'expliquer qu'en qualité de photographe, le "devant" est pour lui le côté qu'il a pu photographier sans retourner l'objet et le "derrière" l'autre face, non visible de prime abord.
Si vous ne vous rappelez pas, vous ne vous rappelez pas. Laissez-moi vous aider.
L’avocat a pris pour habitude depuis le début du procès de ponctuer son contre-interrogatoire de petites phrases de ce type pour déstabiliser les témoins.
Vous ne pouvez pas chercher querelle au témoin !
... a conclu la juge Thokozile Masipa qui a accepté l'objection du procureur accusant la défense de "ridiculiser" le témoin.
Dans un premier temps imperturbable, plongé dans de la lecture, le champion paralympique sud-africain a ensuite pleuré à chaudes larmes et s'est bouché les oreilles pendant un moment alors que le capitaine de police Chris Mangena expliquait comment il avait reconstitué la scène des coups de feu. Le procès devait initialement s'achever ce jeudi, mais il sera selon toute vraisemblance prolongé.
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