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Avant Etats-Unis - France, "le chemin est étroit mais il existe" pour les Bleus

Loris Belin

Mis à jour 11/09/2019 à 12:13 GMT+2

COUPE DU MONDE 2019 - L'équipe de France fait face à une montagne, les Etats-Unis, en quart de finale de la compétition mercredi. Les Bleus ne partiront pas favoris de ce choc, attendu ardemment par les supporters tricolores. Pourtant, une irrésistible envie de croire à un exploit retentissant existe. Et elle possède même quelques arguments.

Evan Fournier (France) face à la République Dominicaine en Coupe du monde

Crédit: Getty Images

Rêver de battre les Etats-Unis a longtemps été au mieux une douce utopie, au pire de la folie pure. La sélection étatsunienne est la valeur étalon du basket international depuis de très nombreuses années. Voir la bannière étoilée dans une salle organisant une compétition de basketball signifiait souvent la retrouver quelques minutes après la finale au-dessus de la première marche du podium. Alors imaginer l'équipe de France s'offrir le scalp de l'Oncle Sam a toujours été de l'ordre du fantasme de supporter. Mercredi, cet espoir un peu dingue n'a pourtant jamais eu autant de raisons d'être.
Tout d'abord parce que Team USA a bien ses trois lettres brodées sur la poitrine mais beaucoup moins le clinquant qui l'accompagne traditionnellement. A force de forfaits et d'absences, la sélection des Etats-Unis a été contrainte d'envoyer une équipe C, voire pire, en Chine pour aller chercher le titre. Certes, l'effectif reste la plus grosse concentration de talents de la compétition, la seule d'ailleurs 100% estampillée NBA. Mais avec Kemba Walker comme tête de gondole, on a connu les Etats-Unis plus effrayants. Ce n'est pas anodin si l'Australie s'est payé le luxe de les faire tomber sans discussion possible en match de préparation. La Turquie est passée toute proche d'en faire de même lors du premier tour de ce Mondial avant d'échouer d'un point en prolongation (93-92)… avant de se faire sortir dès le premier tour. Oui, les Etats-Unis sont bien prenables. Sur le papier, une telle opportunité ne s'est que rarement présentée, pas même lors des derniers JO, où les Bleus n'étaient pourtant tombés que de trois points dans un match sans enjeu (100-97).

Ces Bleus ont du coffre et de la réussite

"La meilleure opportunité ? Je ne sais pas. En tout cas c'en est une, tempère le sélectionneur Vincent Collet. Je ne pense pas qu'elle soit aussi importante que je l'entends parfois. Tout le monde ne se rend pas tout à fait compte de la qualité de cette équipe américaine, qui reste la meilleure de la compétition. Le chemin qui mène à la victoire est étroit mais il existe. C'est déjà une aubaine qu'il faut essayer de saisir."
Cette aubaine, l'équipe de France s'est l'est provoquée tout autant en perdant contre l'Australie lundi, terminant 2e de son groupe, que par ses propres prestations. Imaginer un tel exploit est aussi possible parce que les Bleus ont retrouvé ce rideau de fer défensif capable d'asphyxier son adversaire qui a fait leurs plus grands succès de la décennie. Demandez à la Lituanie, limitée à 75 points après en avoir marqué au moins 82 à ses trois premiers adversaires. Ou à la République Dominicaine, certes plus modeste mais en grande réussite en début de tournoi avant d'être essorée 90-56. Avec de telles intentions, la France a la recette pour soulever des montagnes. Suffisamment pour même imposer le respect à leurs adversaires.
"La France a énormément de talent et ils sont probablement l’équipe qui est la plus proche de nous en termes de style", confirme l'arrière américain Joe Harris. "Ils ont des joueurs qui peuvent faire la différence individuellement comme Evan Fournier. Sur pick-and-roll, il peut créer son shoot ou jouer pour les autres. Ils ont des shooteurs, des joueurs qui jouent en NBA depuis longtemps comme Nicolas Batum, voire Nando De Colo. Ce dernier est un joueur de niveau NBA même s’il joue à en Europe depuis un moment. Ils ont beaucoup de joueurs solides."
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Nando de Colo a brillé face à la Lituanie

Crédit: Getty Images

Et si elle n'est pas encore parfaite dans le jeu - notamment au rebond - elle a réussi un petit exploit en corrigeant un de ses défauts historiques. Rarement reconnue pour la qualité de ses shooteurs, la sélection tricolore est, et de très loin, la meilleure équipe au tir à trois points de cette Coupe du monde. Avec 47,4% de réussite derrière l'arc, les Bleus se sont découvert une nouvelle force, portés par les grandes formes de ses leaders Evan Fournier (42,9% de loin) et Nando De Colo (52,9%) mais aussi de ses seconds couteaux : 64,3% pour Amath M'Baye, 66,7% pour Andrew Albicy, 57,1% pour Axel Toupane et même 42,9% pour Frank Ntilikina. Et dire que le meneur des Knicks sort d'une saison à 37,1%... à deux points. Avoir autant de joueurs au sommet de leur forme ressemble quand même à un sacré alignement des planètes.

Les quarts au Mondial, un signe du destin

Pour écrire l'Histoire, avec un grand h, il faut parfois se replonger dans celles plus anecdotiques qui auraient des airs de clins d'œil malicieux en cas de résultat renversant. Dans son histoire en Coupe du monde, la France a connu son plus grand frisson lors d'un quart de finale. En 2014, sans Tony Parker et sur les terres de son voisin honni espagnol, elle avait signé une victoire époustouflante contre la Roja (65-52), éliminant une Roja en théorie largement au-dessus. Côté étatsunien, la déconvenue la plus notable lors d'un Mondial date de 2002, à la maison, à Indianapolis. Contre la Yougoslavie, elle avait été éliminée prématurément, battue de trois points après avoir gaspillé dix longueurs d'avance dans le dernier quart-temps. C'était déjà lors d'un quart de finale.
Alors, outre ces petits signes du destin, le groupe France a apporté certaines garanties. Mais elles ne restent pas suffisantes pour en faire le favori de ce match. Même exsangues, les individualités américaines peuvent à elles seules faire plier n'importe quelle équipe de la planète. Et sans Jayson Tatum lors de ses trois derniers matches, Team USA a passé la vitesse supérieure lors du deuxième tour, cuisant à l'étouffée la Grèce du MVP Giannis Antetokounmpo (69-53) avant de dominer sereinement le Brésil. Comme le résume bien Nicolas Batum, la France devra "faire le match parfait" pour remporter son quart de finale en forme d'Everest. Pas d'emballement donc. Mais une vraie envie. "C'est un rêve, pas seulement de les jouer mais de les battre. C'est l'ambition de faire quelque chose qui n'a jamais été fait", dit Rudy Gobert.
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