De Carmelo Anthony (5e) à LeBron James (1er) : Le Top 100 des joueurs NBA

Retrouvez plus d’articles sur BasketSession

"Je suis la star la plus sous-estimée de la NBA", déclarait Carmelo Anthony dans une interview accordée à ESPN cet été. Et bien sachez que nous sommes plus ou moins en accord avec le joueur majeur des New York Knicks. Souvent moqué, Melo est un attaquant fantastique comme il y en a très, très peu dans la ligue. Donnez-lui la gonfle au poste bas ou en isolation et laissez-le manœuvrer sans crainte, il saura trouver un moyen de marquer ses paniers.

Scorer, scorer et scorer, c’est ce qu’il fait de mieux. C’est ce pour quoi il est payé. Mais le joueur de 30 ans n’a cessé de progresser depuis son arrivée à New York. L’évolution de son PER (24,5 l’an passé et 24,8 en 2013 contre 21,15 en 2012) le prouve. Il est de plus en plus complet et surtout de plus en plus efficace : 45% de réussite aux tirs l’an passé dont un très correct 40% derrière la ligne à trois-points. Ces pourcentages sont impressionnants quand l’on connait le degré de difficulté des tirs tentés par la star. Anthony est l’un des meilleurs joueurs de la NBA, cela ne fait aucun doute.

Mais ses détracteurs ont un argument de poids : il ne fait pas gagner son équipe. Nous sommes tentés de leur répondre qu’il n’a jamais – hormis peut-être une ou deux saisons à Denver – été entourés par des joueurs de devoir digne de son talent individuel. Mais à qui la faute ? Carmelo Anthony avait l’occasion de rejoindre une armada des Chicago Bulls taillée pour le mettre en valeur et dont la hargne défensive aurait pu compenser ses lacunes et ses sautes de concentration dans le domaine. Il a préféré rester à New York. Ce n’est pas une critique de sa décision. Les joueurs sont libres de jouer pour l’équipe qu’ils souhaitent et nous n’avons pas à émettre de jugement sur les choix des uns et des autres. Il n’empêche que Melo pourrait finir sa carrière sans la moindre bague. Et ce serait bien triste vu son immense talent.

Pour une (très) large majorité de journalistes, joueurs, entraîneurs, fans et dirigeants NBA, Chris Paul est le meilleur meneur de la ligue. En France, la star des Clippers est perçue d’un autre œil par une partie du public pour la simple et bonne raison que CP3 a souvent été mis en concurrence avec Tony Parker. Notre Tony Parker. Si le Français peut se targuer d’avoir décroché quatre titres de champion NBA, on estime tout de même que Paul est un cran au-dessus.

Comment peut-on seulement penser qu’il n’est pas un gagnant ? Il respire la compétition. Son vice, son QI basket très développé et son instinct de la gagne sont les principales qualités de son jeu pourtant extrêmement développé. Il tourne à 20,6 pts (48% de réussite aux tirs et 38% à trois-points), 4,8 rbds, 9,7 pds et 2,4 interceptions de moyenne EN CARRIERE en playoffs. Relisez cette phrase. Ce sont là des statistiques complètement dingues. Paul est "clutch". Il sait élever son niveau de jeu lorsque l’enjeu l’exige.

Il n’a jamais passé le second tour, certes. Mais il a poussé les Lakers (futurs champions) et les Spurs (futurs champions) dans leurs derniers retranchements avec une équipe de New Orleans pourtant peu terrifiante. Entouré du seul David West, ou presque, il a porté les Hornets dans le haut du tableau de la redoutable Conférence Ouest. Prenez les équipes championnes de ces dix dernières années et remplacez leur meneur titulaire par Chris Paul. Aurait-il vraiment décroché 0 bague s’il avait atterri à San Antonio le soir de la draft ? Il n’empêche que le temps passe. La star a désormais 29 ans et elle est au cœur des meilleures années de sa carrière. Paul a désormais à ses côtés une autre superstar répondant au nom de Blake Griffin. Il n’a plus d’excuses et il le sait. Les deux ou trois prochaines saisons seront déterminantes dans la vision globale que l’on aura de sa carrière en NBA une fois qu’il sera à la retraite…

Chris Paul, Blake Griffin… il a fallu choisir entre les deux joueurs des Los Angeles Clippers pour savoir laquelle des deux stars compléterait le podium de notre top 100. Nous avons donc opté pour l’intérieur en raison de son potentiel. Il s’agit donc là d’une anticipation de la saison à venir. D’un pari, en quelque sorte. Car Griffin sera l’un des candidats très sérieux au trophée de MVP si jamais il ne se blesse pas et si Los Angeles confirme son rang au sein de la Conférence Ouest. Il a déjà été élu troisième la saison passée après avoir effectué des progrès significatifs sur le terrain (24 pts et 9 rbds de moyenne). Ce n’est que le début.

Souvent considéré à tort comme un simple dunkeur, un simple showman producteur officiel de vidéos YouTube et membre d’honneur des tops 10 NBA, Griffin a fait taire ses détracteurs en faisant l’étalage de toute sa technique. Oui sa technique. Car la star des Clippers est un très bon dribbleur pour sa taille, capable d’inscrire une dizaine de points en transition et sur open court à chaque rencontre. C’est aussi un très bon passeur. Il a développé un jeu dos au panier peu séduisant mais terriblement efficace mais aussi un tir à mi-distance de plus en plus fiable (et il devrait même être encore plus efficace de cette distance cette saison). C’est un solide rebondeur et il s’efforce à défendre dur même si son manque de taille et sa petite envergure (comparé à des monstres comme Anthony Davis ou Serge Ibaka) le pénalisent dans ce secteur.

Blake Griffin, troisième meilleur joueur de la NBA, ça sonne un peu étrange, on vous l’accorde. Mais le garçon a toutes les cartes en mains pour faire des Los Angeles Clippers une grande équipe (ok, ça sonne encore plus étrange). Son évolution mentale au côté de Doc Rivers sera décisive dans la suite de sa carrière. On s’excusera par avance aux puristes parfois rabat-joie (humour !) mais Blake Griffin a des airs d’un Shawn Kemp, les addictions en moins. A lui et Chris Paul de mener les Clippers en finale comme l’ont fait Kemp et Gary Payton avec les Sonics…

La suite du classement ne faisait aucun suspense ou presque. Kevin Durant a été élu MVP de la saison en mai dernier mais nous le considérons encore un (léger) cran en-dessous de LeBron James. Mais KD a rejoint le King sur sa planète. Les deux joueurs sont à des années lumières au-dessus des autres joueurs de la ligue, un peu comme Messi et Cristiano Ronaldo en football. La star du Thunder a passé un cap la saison passée. Il est bien parti pour être l’un des attaquants les plus fabuleux de l’histoire de la NBA mais aussi un top 10 player All-Time. Il est un cauchemar pour les défenseurs et les coaches adverses. Il est en mesure de marquer dans n’importe quelle situation grâce à ses bras gigantesques. C’est un shooteur hors-pair de 2,06 m avec des bras tentaculaires et une maîtrise foudroyante

On aimerait le voir s’affûter un petit peu mais Durant n’est définitivement pas taillé pour les salles de musculation. En revanche, il peut encore bosser son jeu dos au panier afin d’ajouter encore une arme à sa palette offensive. Kevin Durant n’est pas un défenseur d’élite – loin de là – mais ses longs bras et son aptitude aux rebonds lui permettent de compenser une partie de ses lacunes. C’est d’ailleurs la dimension défensive qui le sépare de LeBron James. Mais le joueur de 26 ans est là, juste derrière, à l’affût de la moindre occasion pour détrôner le « King ». Pour cela, il faudra sans doute gagner une bague. Ou deux. Ou trois…

Il serait trop long de détailler toutes les raisons qui nous ont poussés à placer LeBron James en tête de notre classement. On se passera donc d’explications. Le King est le meilleur joueur du monde et c’est même l’un des plus brillants de tous les temps. On ne pourra définir sa place dans l’histoire qu’une fois qu’il aura raccroché les sneakers mais, après dix ans de carrière, il s’est déjà positionné parmi les plus grands. Les chiffres, les titres, tout le prouve. LeBron est un monstre. Un monstre statistique (Cf. Wikipédia, NBA.COM et Basketball Reference). Un monstre athlétique, "un homme parmi les enfants", comme le décrivait Monty Williams. Mais c’est aussi un joueur au QI basket extrêmement développé, qualité de son jeu que l’on sous-estime. C’est un champion qui a su progresser année après année en ajoutant plusieurs éléments à son jeu. C’est un cerveau brillant qui a toujours un temps d’avance sur ses adversaires.

C’est aussi le premier ambassadeur de la ligue. Lorsqu’il prend une décision, c’est tout le paysage NBA qui est chamboulé. On en a encore eu la preuve cet été. Pour en revenir à ses capacités physiques, on se fiche de savoir quel niveau aurait eu James au sein de la ligue des 90’s, plus brutale et plus engagé. On s’en fiche. Vraiment. Il est arrivé en NBA en 2003. Il a perdu trois finales, il en gagné deux autres en s’associant avec deux autres stars. Il est désormais de retour à Cleveland pour écrire la suite de sa légende.