Eurobasket - "Qui s’en fait pour Tony ?" : pour les Bleus, le réveil de Parker ne fait aucun doute

Un 0 pointé contre Israël. 5 petits points contre la Turquie en huitième de finale. Mais qu’arrive-t-il à Tony Parker ? "Il ne faut pas s’inquiéter. Tout va bien pour moi. Je suis content que l’équipe gagne", sourit le meneur des Bleus. Pourtant, la question mérite d’être posée. En deux matches dans un tournoi international, TP avait rarement été aussi discret avec les Bleus. Sur la compétition, il ne tourne qu’à 11.2 points et 3.7 passes de moyenne. Ses chiffres les plus bas depuis… l’Euro 2005.

Les raisons sont multiples. Parker n’a pas eu à sortir son costume de sauveur de la nation jusqu’à présent. Il a été peu utilisé lors du premier tour. Et ses coéquipiers ont pris le relais. Alors pourquoi en faire plus et tirer la couverture à lui ? "Ca a toujours été une balance importante aux Spurs. Avec la France, j’ai toujours dit que j’allais être prêt à ne pas être égoïste. Quand l’équipe joue bien, je ne dois pas forcer", raconte TP. "En ce moment, les joueurs en forme sont Nando (de Colo) et Joffrey (Lauvergne), il faut continuer à jouer sur eux. Tant qu’ils le sont, je ne vais pas forcer. En tant que meneur, ce serait une erreur de ma part".

Ciblé par la défense turque au début de la rencontre, le quadruple champion NBA a ainsi distribué et su trouver un Nando de Colo libre. "A sa manière, Tony pèse dans le match, explique Boris Diaw. C’est le meilleur marqueur de l’histoire de l’Euro, les autres équipes le savent et se concentrent sur lui, sur son jeu, et ça ouvre des opportunités pour d’autres joueurs". Ses partenaires s’en délectent. De Colo le premier.

Visiblement loin d’être frustré, Tony Parker attend lui patiemment son heure. Tous ses coéquipiers sont d'ailleurs persuadés qu’elle va arriver et qu’il saura la saisir. "On n’explique pas Tony Parker", lâche d’abord Joffrey Lauvergne avant d’ajouter : "je ne me fais aucun souci pour lui". "Qui s’en fait pour Tony ?, rénchérit Leo Westermann. C’est un champion, une légende. Et dans les grands matches, il répondra présent. Pour le moment, on n’a pas eu besoin de lui. Mais je sais que quand on aura besoin de lui, il sera là. "

Cette période démontre aussi que cette équipe de France a bien mûri. Il semble loin le temps où la Parker dépendance était un souci. Depuis, le sacre à l’Euro 2013 et la médaille de bronze décrochée au Mondial 2014 ont permis à certains de prendre plus de place.

Tony Parker ne s’en plaint pas. "C’est mon dernier Euro. Je prends beaucoup de plaisir. Ce n’est que du bonus. Je ne cherche pas à mettre 30 points par match. De toute façon, je suis déjà meilleur marqueur de l’histoire de l’Euro. Ca ne change rien maintenant", conclut-il avec un grand sourire. Parker aussi a bien évolué. Mais il ne fait aucun doute qu’il ne restera pas aussi discret très longtemps.