"Faire un Euro à domicile et ne pas tomber sur eux, ça aurait été décevant"

A peine une basket posée hors du parquet, ils n’avaient que ça en tête : l’Espagne. L’Espagne. Et encore l’Espagne. Qu’importe la Lettonie, les Français se sont tout de suite tournés vers leur prochain adversaire. Comment leur en vouloir ? Ce n’est pas faire injure aux Lettons que de dire que ce quart de finale n’a pas été passionnant. Et surtout, il s’agit de l’Espagne au prochain tour. Leur meilleur ennemi. "Faire un Euro à domicile et ne pas tomber sur eux, ça aurait été décevant", reconnait Mike Gelabale.

Les Français sont excités par cette perspective. Il faut dire qu’ils n’ont pour le moment pas eu grand-chose à se mettre sous la dent pour montrer leurs atouts. Avec l’Espagne, ils sont servis. "C’est une équipe qu’on aime jouer, parce qu’on a toujours plus d’envie, plus d’agressivité", se réjouit encore Gelabale. C’est surtout une formation qui rappelle de nombreux souvenirs. Bons et moins bons. Mais dans leur parcours pour arriver au sommet de l’Europe, les Français ont régulièrement croisé la route des Ibères.

Il y a eu la longue période de frustration. De l’Euro 2009 aux Jeux Olympiques 2012 en passant par la finale de l’Euro 2011. Avec des échecs répétitifs, des mauvais gestes aussi de Rudy Fernandez en 2011 ou encore de Nicolas Batum en 2012. Et depuis, ça a continué. "C’est devenu un classique, résume Tony Parker. L’Espagne est sur notre route à chaque fois. Ils nous ont battus pendant longtemps. Mais les dernières fois, c’est nous qui avons gagné." Et oui car c’est bien la France qui reste sur deux victoires. Deux succès mémorables.

Lors d’une demi-finale aussi mythique que renversante à l’Euro 2013. Et l’été dernier en quart de finale du Mondial 2014, les Bleus ont sorti les Espagnols chez eux. Un vrai traumatisme pour les Ibères. Cet été, les coéquipiers de Pau Gasol, même diminués, n’ont d’ailleurs qu’une envie : rendre la monnaie de leur pièce aux Français : "Leur sentiment de revanche est aiguisé", annonce Vincent Collet. "Avec eux, c’est ‘je t’aime moi non plus’. Ça va être une grosse bataille", conclut Flo Pietrus. Voilà qui donne en effet l’eau à la bouche.