Derrière l'Espagne

Le message est passé. La France a fait forte impression depuis son arrivée en Lituanie. Ses cinq victoires en cinq matches dans un groupe relevé n'ont pas laissé les observateurs insensibles. En France, l'engouement monte après la victoire face à la Serbie, à l'issue d'un match épique. Mais si on peut craindre au "chauvinisme aigu" dans l'Hexagone, la presse étrangère n'est pas en reste. La France, seule équipe à avoir réussi la prouesse de rallier Vilnius invaincue dans le groupe A et B - les plus relevés de la compétition -,  a séduit durant son passage à la Siaulai Arena.

La force des Bleus a forcé l'admiration des journalistes étrangers.  "Leur puissance athlétique et leur défense sont impressionnantes", nous confie Or Shkety, journaliste israélien pour Walla Sport. "C'est l'équipe la plus athlétique du tournoi", renchérit Michael Spandern, qui travaille pour la chaîne allemande Sport 1.  Avec ses joueurs made in NBA, cette qualité était attendue. En revanche, ce qui ne l'était pas, c'est leur collectif.  Massimo Oriani, journaliste de la Gazzetta dello Sport, a été bluffé : "Ils jouent ensemble depuis assez longtemps pour développer un très bon jeu d'équipe. Ils savent tous quel est le rôle sur le parquet", s'enthousiasme l'Italien, qui compare la France à la Squadra Azzurra - incapable de trouver cet été son rythme avec son nouveau trio de talent.

"Tony Parker, Boris Diaw et Nicolas Batum ont répondu présent. Ils ont montré qu'ils pouvaient jouer ensemble", enchaîne le Letton Uldis Strautmanis (Sporta zinu). "J'avais beaucoup d'attentes notamment en raison de la présence des stars NBA et j'ai vu  la France jouer comme une équipe", s'étonne Or Shkety. Mais tout n'a pas été parfait non plus.  Tous pointent du doigt l'absence de plusieurs shooteurs dans le groupe bleu et le manque de profondeur du banc : "La faiblesse, c'est le banc car vous avez eu beaucoup de joueurs blessés pendant la préparation et le banc n'est pas assez fort", explique Massimo Oriani.

Il n'empêche, les journalistes étrangers prédisent un bel avenir aux Tricolores.  Pour eux, l'Espagne est sur un nuage mais les Bleus s'imposent comme la deuxième équipe de l'Euro derrière la Roja. "L'Espagne est au-dessus du lot. Mais derrière, il y a la France", glisse Oriani. " Je pense qu'après cette semaine, la France s'impose comme la meilleure équipe avec l'Espagne", renchérit Or Shkety. Pour lui, si la France ne va pas en demi-finales, ce serait même "une grosse déception".  L'Allemand Michael Spandern trace le même sillon : "Pour moi, ils doivent jouer pour l'argent", lance-t-il avant de conclure : "L'Espagne est intouchable mais on ne sait jamais."