L'Australie sacrée

Après avoir collectionné les places d'honneur sur les podiums internationaux depuis dix ans, l'équipe d'Australie féminine a vu sa patience enfin récompensée en remportant (91-74) la finale du Mondial-2006 devant la Russie, samedi à Sao Paulo. Un soulagement pour les Opals de Jan Stirling, après leur médaille de bronze aux JO-1996, d'argent aux JO-2000 et 2004 et deux autres breloques en bronze aux Mondiaux 1998 et 2002, à chaque fois derrière les Etats-Unis et la Russie.

Un crève-coeur pour la Russie qui échoue pour la troisième fois consécutive en finale du Championnat du monde et qui avait perdu l'an passé la finale de l'Euro-2005, remporté par la République tchèque. Trop marquées par leur exploit en demi-finale contre les grandes favorites américaines, championnes olympiques en titre, les Russes ont été brimées par la défense mobile très avancée des Australiennes et la réussite de Penelope Taylor, élue MVP (meilleure joueuse) de la compétition. "Nous avons joué contre la meilleure équipe du monde aujourd'hui, je tiens à la féliciter. Malheureusement, nous n'avions plus assez de force physique, ni mentale pour rivaliser après le match contre les Etats-Unis ", a reconnu l'entraîneur russe Igor Grudin.

Dans une salle d'Ibirapuera qui était loin d'avoir fait le plein pour l'occasion, l'Australie, seule équipe invaincue de la compétition, a vite imprimé son propre rythme, malgré un bon départ des vice-championnes d'Europe qui cherchaient à étouffer la rencontre d'entrée, comme elles l'avaient fait contre les Etats-Unis. Les joueuses de Jan Stirling réagissaient rapidement. Au show de la Russe Maria Stepanova répondait celui de Penelope Taylor, la jeune femme était omniprésente en attaque (28 pts au total) et au rebond (9).

Le pressing tout terrain des Australiennes déstabilisait la belle mécanique du jeu russe. Après une succession de contres et une prestation offensive de Lauren Jackson, les Australiennes prenaient définitivement la main (24-15, 36-20). Approcher du panneau australien relevait de l'exploit pour les Russes, toujours soumises à rude épreuve défensive. Elles forçaient leurs tirs ou profitaient d'exploits personnels en débordement pour ne pas prendre totalement l'eau à la pause (43-35). Elles allaient pourtant boire la tasse dès le retour des vestiaires. Les Australiennes, archi-dominatrices au rebond (38 au total contre 27 pour la Russie), multipliait les contres (69-55).

Ne souffrant d'aucune baisse de régime, les joueuses de Down Under n'avaient plus qu'à gérer leur pécule tandis que les Russes, impuissantes, multipliaient les fautes. Des gestes de dépit qui n'allaient pas empêcher les Opals de se couvrir d'or pour la première fois de leur histoire dans un tournoi majeur (91-74). "Je ne pense pas que nous soyons invincibles, a relevé modestement Jan Stirling. Seulement nous avons produit aujourd'hui notre meilleur match du tournoi. On a fait quelque chose d'historique pour notre pays. Nos proches et nos amis vont être très fiers de nous".

Australie : 32 paniers (dont 9 sur 23 à 3 pts) sur 60 tirs - 18 LF sur 22 tentés - 38 rebonds (Jackson, 11) - 15 passes décisives (Harrower, 5) - 1 contre - 7 interceptions (Taylor, 3) - 16 balles perdues - 20 fautes personnelles

Marqueuses: Belivaqua (4), Taylor (28), Randall (2), Grima (2), Harrower (15), Summerton (4), Snell (12), Whittle (8), Jackson (16)

Russie : 28 paniers (dont 6 sur 17 à 3 pts) sur 69 tirs - 12 LF sur 17 tentés - 27 rebonds (Stepanova, 13) - 14 passes décisives - 4 contres (Stepanova, 2) - 8 interceptions - 11 balles perdues - 17 fautes personnelles

Marqueuses: Arteshina (10), Rakhmatulina (8), Vodopyanova (7), Shchegoleva (15), Korstin (10), Stepanova (17), Karpova (7)