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NBA - Et la défense dans tout ça, Mister Love ?

ParBasketSession

Mis à jour 14/08/2014 à 00:41 GMT+2

S'il manque une dimension au jeu de Kevin Love, c'est bien dans le secteur de la défense qu'il faut trouver cette lacune. Cleveland risque de s'exposer. Un choix assumé.

Kevin Love face à Andrew Bogut.

Crédit: Imago

Il ne serait pas juste d’évoquer les qualités de l’intérieur sans se pencher sur ses points faibles. Effectivement, Kevin Love n’est pas un bon défenseur et il ne sera probablement jamais un bon défenseur. Sa taille (2,08 m) ne lui permet pas de défendre sur les plus grands pivots et ses "faibles" qualités athlétiques ne lui permettent pas de compenser ses difficultés physiologiques. Love n’est pas grand donc, il ne saute pas haut, ses bras sont courts et sa vitesse latérale n’est pas suffisante pour contenir les intérieurs les plus mobiles, et ce malgré sa perte de poids (NB : Autre défaut, il a tendance à rapidement gagner des kilos).
Malgré cela, les Wolves marquaient six points de plus que leurs adversaires avec Love sur le terrain et en encaissent cinq de plus avec la star sur le banc. Même au sein d’une équipe faible et portée sur l’offensive avec plusieurs "mauvais" défenseurs, le All-Star n’était absolument pas un boulet pour son équipe en défense. En revanche, lorsque les moments les plus importants de la saison – les playoffs – se présenteront, Love sera certainement une faille que les adversaires des Cavaliers, notamment les franchises les mieux fournies dans la raquette (coucou, les Bulls) chercheront à exploiter.
Mais ses mauvaises performances défensives ne sont pas seulement le fruit de ses lacunes physiques. Kevin Love a tendance à ne pas jouer dur durant l’intégralité d’une rencontre. Il choisit ses moments, comme tellement de jeunes stars aujourd’hui. Nous l’avions déjà fait remarquer dans un article précédent, mais comme le soulignait justement Zach Lowe, il a tendance à protéger très vite le rebond, quitte à ne pas contester le tir mais à s’assurer une précieuse statistique. Il est donc tentant de qualifier la star d’égoïste. Mais comment ne pas prendre en compte la situation à Minnesota ?
David Kahn a détruit la franchise qui n’a plus connu les playoffs depuis 2004. En 2009, un an après obtenu Love le soir de la draft (via un transfert après avoir sélectionné O.J. Mayo), les Wolves disposaient de trois choix au premier tour dont le cinquième et le sixième pick. Ils ont misé sur trois meneurs (!) : Ricky Rubio, Jonny Flynn et Ty Lawson. Evidemment, ils n’ont pas conservé le dernier nommé, le seul qui se rapproche aujourd’hui d’un niveau All-Star. Flynn n’est même plus en NBA. Ah oui aussi, ils ont passé sur Stephen Curry, un autre top 12 player.
Un an plus tard, draft 2010. La franchise a l’occasion d’associer DeMarcus Cousins et Kevin Love, un tandem d’intérieurs que l’on peut imaginer complémentaire et monstrueux (bien que ultra light en défense). Les Wolves ont choisi Wesley Johnson. Voilà à quoi est confrontée la star depuis son arrivée en NBA. On notera évidemment que les dirigeants ont refusé de lui offrir un contrat sur cinq ans et un statut de "designated player" qu’ils espéraient garder au chaud pour Ricky Rubio. L’Espagnol demande aujourd’hui un contrat au montant maximum alors qu’il affiche un piteux 36% de réussite aux tirs en carrière (ce qui ne l’empêche pas d’être un formidable passeur et un bon défenseur à son poste).
Comment conserver la motivation dans une telle situation ? On dit que les plus grands joueurs parviennent à s’extirper de ces mauvaises passes et à surpasser les attentes autour de leur équipe – n’importe quelle équipe. Et c’est ce qui distingue Love des superstars comme LeBron James ou Kevin Durant. Il fait partie de la seconde catégorie, les "quasi-superstars".
"C’est un joueur spécial, qui aligne des statistiques incroyables mais peut-être que l’on a besoin d’un autre leader que lui. Il est la première option offensive mais il n’est pas le leader vocal idéal de l’équipe. Il y a différents types de leadership. Peut-être que cela ne devrait pas être lui le patron", expliquait Ricky Rubio au sujet de son futur ex-coéquipier.
Le pistolero espagnol n’a pas spécialement tort. Love est le meilleur marqueur de son équipe mais a-t-il l’âme d’un chef ? Il ne semble pas être le genre de joueur à taper du poing sur la table pour réclamer du changement mais plus celui qui garde sa frustration à l’intérieur avant d’exploser. Aujourd’hui, Love explose. Et il ne veut plus jouer à Minnesota. Bien entouré, il devrait faire un malheur. Quoi de mieux que d’être associé au meilleur joueur du monde, à un meneur prometteur et déjà All-Star, à des jeunes joueurs aux dents longues et à une brochette de vétérans ambitieux ?
Dernier point sur sa défense : combien de joueurs NBA sont de vrais "two way player" ? Stephen Curry subit-il les mêmes critiques ? Love n’est pas un bon défenseur mais la majorité des stars de cette ligue sont passables voir mauvais en défense. D’autant plus que Nikola Pekovic, son partenaire dans la raquette des Wolves, est lui aussi considéré comme une passoire. Aucun des deux n’est un protecteur du cercle et Minnesota l’a payé au prix fort.
Rick Adelman voulait construire une armada offensive susceptible de dépasser ses lacunes défensives. Les Cavaliers auront un problème similaire. En alignant Kyrie Irving et Kevin Love ensembles sur le terrain, Cleveland s’expose défensivement. Anderson Varejao n’est pas non plus un protecteur du cercle et il ne serait donc pas surprenant que les dirigeants s’attèlent à renforcer le secteur intérieur afin d’engager un pivot chargé des basses besognes. Mais qu’on se le dise, les Cavs de David Blatt miseront avant tout sur l’attaque.
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