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NBA : Kevin Love, de "quasi-superstar" à lieutenant de luxe

ParBasketSession

Mis à jour 13/08/2014 à 19:27 GMT+2

En quittant Minnesota pour Cleveland, Kevin Love va ausis devoir s'adapter à un nouveau rôle et à un nouveau statut. Comment le vivra-t-il ?

Kevin Love

Crédit: Imago

Certains ont sans doute grincé des dents en lisant « Love, un des dix meilleurs joueurs de la ligue ». Les chiffres parlent pour lui. Hormis LeBron James et Kevin Durant, aucun acteur NBA n’affichait un meilleur PER (Player Efficiency Rating) que lui la saison précédente. Comme le souligne Bill Simmons, son PER de 26,9 est équivalent à celui de Tim Duncan lorsqu’il a été élu MVP en 2003 et il est supérieur à celui de Charles Barkley lorsque "Chuck" a remporté la plus haute distinction individuelle de l’année en 1993. Mais laissons les statistiques de côté.
"Je me fiche de ses 26 points et ses 12 rebonds. Je me concentre sur son QI basket qui est très, très élevé. J’ai eu l’opportunité de passer 32 jours avec lui lors des Jeux Olympiques 2012. Il a été énorme. C’était une pièce très importante (de Team USA)", assurait LeBron James.
Le "King" est un étudiant du jeu. Il connait tous les joueurs, leurs points forts, leurs points faibles. Si on met souvent en avant ses qualités athlétiques supérieures à la norme humaine et même supérieures à la norme des sportifs (il a été élu meilleur athlète du monde par Sports Illustrated), on oublie trop souvent de dire à quel point LeBron James est intelligent. Il connait, il sent et il respire le basket. Le héros d’Akron a reconnu en Kevin Love une star capable de l’aider à conquérir le titre avec Cleveland, le but ultime de la carrière du déjà quadruple MVP et double champion NBA.

Un rouleau compresseur offensif de premier ordre

Chris Bosh a longtemps été sous-coté à Miami. Mais l’ancienne gloire éphémère des Toronto Raptors n’a jamais été aussi forte que Love. Le Californien est un meilleur rebondeur, c’est même l’un des meilleurs rebondeurs de la ligue et de l’histoire récente de la NBA. Si ses lacunes défensives sont pointées du doigt à tout va depuis trois semaines – nous reviendrons là encore sur ce point – l’intérieur All-Star est surtout un rouleau compresseur offensif de premier ordre. Les observateurs s’interrogent déjà sur la capacité de Love à jouer avec LeBron et Irving, deux autres stars qui ont besoin du ballon.
Mais c’est oublier un peu trop vite que la star des Wolves n’évoluait pas avec la gonfle entre les griffes dans le grand froid de Minnesota. Il ne rechigne pas à poser des écrans pour ensuite rouler vers le cercle ou s’écarter derrière la ligne à trois-points. Il prend sa position au poste bas et fait des ravages lorsqu’il est servi. Même sans toucher la gonfle, il suscite l’attention des défenseurs. Sa présence contraint la défense à rester concentrée à chaque instant, ce qui peut provoquer de la fatigue physique et nerveuse. De quoi user les adversaires et offrir des espaces à ses coéquipiers.
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Kevin Love avec Minnesota en 2014.

Crédit: Imago

Pourcentages à la hausse ?

Ses coéquipiers, parlons-en. A Minnesota, Love n’a jamais partagé la gonfle avec un autre All-Star. Il n’a jamais pu compter sur les conseils d’un vétéran capable de lui enseigner les bonnes valeurs en NBA. La seule fois où il a eu un joueur de son calibre – ou presque – à ses côtés, en l’occurrence Al Jefferson, les dirigeants ont cru bon de le transférer à Utah. Alors oui, il marquait des points et prenait des rebonds parce qu’il y avait pas d’autres stars autour de lui… mais dans ce cas, peut-on vraiment lui reprocher de ne pas avoir atteint les playoffs au sein d’une Conférence extrêmement dense avec les blessures à répétition des "cadres" des Wolves ?
N’oublions pas non plus que Rick Adelman alignait à la fois Corey Brewer et Ricky Rubio dans le cinq en fin de match. Aucun des deux n’est capable de shooter à plus de quatre mètres du cercle. La défense adverse n’avait plus qu’à se resserrer sur Love (et Pekovic). L’intérieur a donc flanqué 26 pts par match à 45% de réussite aux tirs et 37% à trois-points malgré des prises-à-deux constantes, voire des prises-à-trois. LeBron James attire encore plus la défense que lui… avec Irving en plus, la star bénéficiera de tirs bien plus ouverts et il ne serait donc pas étonnant que ces pourcentages grimpent en flèche (47-49% de réussite aux tirs et 40% à trois-points ?). On oublie à quel point James rend la vie de ses coéquipiers bien plus facile. Love va pouvoir en profiter. Pour la première fois de sa carrière, il ne sera pas la principale attention de la défense.

Comme McHale avec Bird

Va-t-il mal le vivre ? Va-t-il accepter de passer au second plan ? Il le faisait au sein de Team USA et Mike Krzyzewski l’a aligné dans les moments chauds de la finale Olympique face à l’Espagne. Accepter un tel rôle sur l’intégralité d’une saison NBA est une autre histoire. Mais Kevin Love veut gagner un titre. Il a grandi en étudiant des cassettes vidéo du trio magique des Boston Celtics. Il sait que Kevin McHale, aussi talentueux soit-il, devait parfois s’effacer au profit de Larry Bird. Il sait que gagner réclame des sacrifices, même s’il a perdu le goût de la victoire depuis son arrivée dans le Minnesota. Le garçon est intelligent et c’est un excellent passeur, ce qui devrait là encore faciliter la vie de ses coéquipiers.
Si la jeunesse – et donc le potentiel – d’Andrew Wiggins a longtemps été avancé comme un argument en faveur des "pro-Wiggins" ou "anti-Love", n’oublions pas que le natif de Santa Monica n’a que 25 ans. Il n’a pas atteint son plein potentiel. Il rentre tout juste dans la meilleure période de sa carrière. Les intérieurs – et plus généralement les stars NBA – n’atteignent leur apogée qu’entre 28 et 31-32 ans (les plus doués ont pour coutume d’étendre leur "prime"). LaMarcus Aldridge et Al Jefferson ont explosé la saison dernière à respectivement 28 et 29 ans. Il n’y a strictement aucune raison que Love ne soit pas un bien meilleur joueur dans trois ou quatre ans qu’il ne l’est maintenant. Et c’est pour cette raison que les Cavaliers n’hésiteront pas une seconde à lui offrir le montant maximum s’il s’engage à passer les cinq prochaines années de sa vie dans l’Ohio.
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