Finales NBA - Les Cavaliers ont les moyens de battre les Warriors, mais le mental sera la clé

Imaginez que vous êtes en vélo, dans une montée. Tout se passe bien. Vous avez distancé votre adversaire, la ligne d’arrivée apparaît à l’horizon. Tout d’un coup, sans prévenir, le pédalier devient plus raide. Au même moment, celui qui était derrière vous se met à tourner les jambes trois fois plus vite et passe en coup de vent. Vous n’avez rien vu, ou presque, mais c’est fini.

Ce scénario, digne de la grande époque de Lance Armstrong (les transfusions en moins), c’est celui que le Thunder a vécu en finale de Conférence Ouest. Oklahoma City a très souvent dominé, mais Golden State est revenu, parfois en un clin d’œil. Car affronter ces Warriors est une épreuve mentale autant que physique. Stephen Curry et ses amis peuvent prendre chaud à n’importe quel moment, et cela peut être très frustrant.

Face à OKC, dans le match 7, ils ont ouvert le troisième quart-temps avec cinq tirs à trois points de suite. De quoi repasser devant et lancer un 29-12 sur la période. Une accélération fatale au Thunder, qui n’a ensuite plus semblé en mesure de pouvoir revenir. Avec Golden State, tout peut aller très vite, et le K.O. n’est jamais loin.

Ces Finals 2016 sont une revanche. Il y a un an, Cleveland, déjà privé de Kevin Love, avait perdu Kyrie Irving dès le premier match. LeBron James a ensuite arraché deux rencontres quasiment à lui tout seul, avec 39 pts, 16 rebonds et 11 passes dans le Game 2, puis 40 points, 12 rebonds et 8 passes deux jours plus tard.

Il est logique de penser que les Cavaliers peuvent faire mieux au grand complet. D’autant que, depuis la prise de fonction de Tyronn Lue, l’équipe semble enfin avoir trouvé une identité de jeu et de la cohésion dans son groupe. La série de l’an dernier a aussi apporté de l’expérience au pistolero J.R. Smith, ainsi qu’aux joueurs de complément que sont Iman Shumpert, Matthew Dellavedova ou Tristan Thompson.

Au fil des playoffs 2016, les Cavs ont montré qu’ils peuvent artiller de loin ou insister à l’intérieur. Il faudra sûrement un bon équilibre de tout ça pour l’emporter. LeBron James sera à la base de tout pour distribuer et mettre en difficulté la défense intelligente des Dubs. Ce sera compliqué, mais pas impossible.

Beaucoup de questions légitimes se posent : comment Cleveland peut contenir les Splash Brothers ? À quel point faut-il ralentir, ou non, le jeu pour les Cavaliers ? Andre Iguodala peut-il gêner LeBron James ? Le banc des Warriors est-il l’élément décisif ? Les poser, c’est un peu y répondre. Mais le plus gros avantage des Californiens est probablement mental.

En finale de conférence, Golden State est devenu la dixième équipe de l’histoire (sur 233 !) à remporter une série après avoir été mené 3-1. On l’oublie, mais ils ont aussi survécu à six rencontres sans Curry au début des phases finales. Le MVP et les autres n’ont plus peur de rien. Ils ne douteront pas après ce qu'ils viennent de subir dans la série contre le Thunder. Ils n’arrêteront pas de tirer. Dans le même temps, leurs coups de génie vont mettre leurs adversaires au supplice. Comment ne pas être frustré face à ce genre d’actions ?

Chahuté ces derniers jours, Draymond Green a probablement fini de manger son pain noir. Il vaudrait mieux, car sa prochaine faute flagrante lui coûtera une suspension, ce qui pourrait coûter très cher à son équipe. C’est vraiment la seule petite inquiétude.

En face, Kevin Love, qui découvre réellement les playofffs cette année, est encore apparu fragile dans les deux rencontres perdues par Cleveland à l'extérieur (sur le parquet de Toronto). Cela ne sera pas permis dans les jours à venir. Pour les Cavaliers, il va falloir résister à des joueurs exceptionnels, à des accélérations violentes, et à des paniers improbables. Il va falloir garder la tête dans le guidon et continuer à avancer. Car même si Cleveland a des qualités athlétiques au-dessus du lot, le combat mental sera primordial dans une série qui s'annonce superbe et particulièrement indécise.

Le pronostic ? Warriors en 6 matchs.