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Shaun Livingston, la plus belle histoire NBA des années 2000

Alain Mattei

Mis à jour 08/06/2016 à 13:44 GMT+2

NBA - Shaun Livingston devait être une star. Il a été brisé en plein vol. Littéralement. Il s'est reconstruit. Son histoire est incroyable, et la consécration n'en est que plus belle.

Draymond Green avec Andre Iguodala et Shaun Livingston avec les Golden State Warriors - 2016

Crédit: AFP

Déchirure du ligament croisé antérieur. Déchirure du ligament croisé postérieur. Déchirure du ménisque. Entorse du ligament collatéral tibial. Luxation de la rotule. Fracture de la jambe gauche.
En une fraction de seconde, sur une réception a priori anodine, la vie de Shaun Livingston a basculé. Pendant quelques minutes, les médecins ont même eu peur d’avoir à l’amputer.
Plus que l’image, c’est peut-être son cri qui est le plus terrifiant.
C’était le 26 février 2007. Huit ans plus tard, Livingston décrochait son premier titre NBA avec les Warriors. Depuis quelques jours, il joue un rôle prépondérant dans la conquête d’une seconde bague. Et tout ça n’est que justice.
Cette blessure ? Il ne l’a jamais revue. Pas question d’avoir l’image dans la tête. Il est allé de l’avant. Et de quelle manière !

Le nouveau Magic

Shaun Livingston est un joueur rare. Meneur de 2,01 mètres, il arrive en NBA à seulement 18 ans, sans passer par les rangs universitaires, et avec une impressionnante coupe de cheveux.
Il est annoncé comme “un magicien avec le ballon” par NBADraft.net. Si son shoot laisse à désirer, le gamin a un sens du jeu démentiel. La comparaison avec Magic Johnson est facile, mais pas illogique.
Les premières saisons sont chaotiques et rythmées par les blessures, mais il progresse dans l’ombre de Sam Cassel et d’une équipe honorable. Les signes sont aussi là, avec quelques bonnes performances. Le 24 février 2007, il rend une feuille de 14 points et 14 passes décisives dans une victoire face aux Warriors. Deux jours plus tard, malheureusement, tout s’arrête.

Guérir et se réinventer

Il a fallu 16 mois à Livingston rien que reprendre le basket. Entre-temps, son contrat avec les Clippers s’est terminé.
Moins rapide. Moins explosif. Livingston n’est plus le même lorsqu’il retrouve les parquets. Il doit changer son jeu sans avoir joué. Miami, Oklahoma City, Memphis, Washington, Charlotte, Milwaukee et Cleveland lui donnent une chance, mais ces franchises ne sont pas convaincues. C’est à Brooklyn, à partir de 2013, qu’il retrouve un rôle.
Présent pour 76 matchs en saison régulière, il est même titulaire en playoffs. Cette fois, sa carrière est relancée pour de bon !

Inspiration et bonheur

À l’été 2014, direction Golden State. Dans un collectif à la hauteur de son talent, il devient la doublure de Stephen Curry. Le contraste entre le style des deux joueurs est total, mais la beauté est partout.
Le grand Livingston est toujours aussi intelligent. Il distribue le caviar à la louche. Son jeu dos au panier est un pur bonheur pour les yeux, et un supplice pour les meneurs adverses, très majoritairement plus petits que lui.
Mais si Livingston vend du rêve avec son jeu atypique et une équipe des Warriors inarrêtable, il vend aussi de l’espoir.
Quand j’ai commencé à revenir en NBA et que je jouais mieux, j’ai ressenti que mon but était d’inspirer les gens à traverser les moments difficiles”, explique-t-il au site The Undefeated. “J’ai senti que c’était une aspiration plus grande, et un plus gros objectif que le fait d’être le joueur que je devais être. […] Je veux que les gens utilisent mon histoire pour être forts et persévérer.
Le joueur reçoit des messages de personnes blessées, qui citent son histoire comme une inspiration. Twitter lui permet de répondre et de les encourager.
Pour lui, le souvenir de cette horrible blessure n’est jamais loin. Les Warriors font toujours en sorte qu’il ne joue pas plus de 30 minutes par rencontre, et il effectue du renforcement musculaire préventif au niveau des quadriceps et des mollets.
Si Grant Hill était revenu de loin, Shaun Livingston a peut-être fait encore plus fort, avec des résultats sportifs supérieurs. La preuve que les joueurs élégants méritent de belles histoires. Celle du numéro 34 des Warriors est une des plus belles de l’histoire du basket, et il mérite chaque victoire qui s’ajoute à son palmarès.
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