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FINALES NBA - Cavs-Warriors - Kyrie Irving, c’est surnaturel… mais est-ce que ça peut durer ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 10/06/2017 à 21:43 GMT+2

NBA - Le meneur des Cavaliers a été éblouissant cette nuit. Auteur de 40 points, il a été le héros de la première victoire de son équipe lors de ces finales. Mais il lui faudra reproduire l'exploit encore trois fois pour mener Cleveland au titre.

Kyrie Irving lors du match 4

Crédit: Getty Images

Depuis que je suis la NBA, j’ai été témoin de quelques performances d’exceptions lors des finales. Je pense notamment aux trois prestations d’anthologie de LeBron James l’an dernier (41 points, 41 points à nouveau puis un triple-double). Au Match 7 plein de sang-froid du King contre San Antonio en 2013. Aux exploits répétés de Dwyane Wade en 2006 ou encore aux cartons monstrueux de Shaquille O’Neal avec les Lakers en 2001. Mais, à chaud, les 40 points de Kyrie Irving cette nuit résonnent déjà comme l’une des démonstrations les plus marquantes que j’ai pu voir en playoffs.
Le meneur des Cavaliers, j’ai même eu la chance de le voir en vrai, de tout près, lors de la finale de la Coupe du Monde 2014 en Espagne. C’était impressionnant. Hallucinant. Il avait fait exploser les Serbes à lui tout seul, ou presque, pour finir MVP. Le regarde jouer en étant dans la salle, c’est un peu comme à la télévision… mais en avance rapide tout du long. Il est juste trop vif. Trop tranchant. Trop spectaculaire. A vrai dire, je pense même qu’il n’y a sans doute jamais eu un basketteur comme lui.

“Uncle Drew”, de la publicité à la NBA

Son profil est tellement unique. Irving, sur un parquet, c’est finalement le même joueur que son alter-ego commercial ”Uncle Drew” dans les publicités géniales pour Pepsi : un incroyable soliste qui anéantit complètement n’importe quel défenseur qui se trouve devant lui. Je me demande même comment il peut y avoir encore des débats au sujet du meilleur dribbleur en NBA. Il n’y a même pas photo ! Avec son crossover dévastateur, son adresse extérieure, son jeu de jambes, ses feintes, sa capacité à rentrer des tirs impossibles et sa finition juste extraordinaire – et c’est un euphémisme – près du cercle, le All-Star est le meilleur joueur de un-contre-un de la planète.
Il l’a encore prouvé cette nuit. Cette première victoire de Cleveland, elle part de lui. Elle débute avec ses deux paniers complètement fous malgré la très bonne défense adverse. En dynamitant les Warriors et en attirant l’attention sur lui, il a créé des brèches dans lesquelles se sont engouffrés LeBron James (31 points) et Kevin Love (23). Il a ouvert le jeu et tous les joueurs des Cavaliers ont fini par en profiter. C’est comme ça qu’une équipe parvient à faire tomber le record du nombre de paniers à trois-points inscrits sur un match des finales NBA. Et ce carton offensif collectif, il a donc d’abord pour origine le coup de chaud monumental du natif de Melbourne.
La stratégie de Tyronn Lue était taillée pour lui : jouer vite, défier son vis-à-vis et prendre des tirs en première intention. C’est tout ce dont il raffole. Prendre la balle et faire la différence seul. Car Kyrie Irving n’a d’un meneur que la taille (1,91 mètre). C’est son poste mais ce n’est pas son rôle. Ça ne l’a même jamais été. Ni au lycée, ni à l’université, ni en NBA. Lui demander de faire circuler la balle et d’impliquer ses coéquipiers, c’est contre-nature. Il y a LeBron James pour ça. Lui, c’est le finisseur. L’assassin. Un costume qui lui va à merveille.

Kyrie Irving est extrêmement fort mais il fait rarement gagner son équipe

C’est à travers son égoïsme qu’il peut parfois faire briller le collectif, comme ce fut le cas cette nuit. Car s’il est un attaquant hors norme, c’est à peu près tout ce qu’il sait faire. Irving n’excelle pas pour mettre ses coéquipiers en valeur. La plupart de ses tirs sont considérés comme des mauvaises décisions, il a juste tellement de talent qu’il trouve le moyen de marquer quand même. Ses dribbles interminables peuvent casser le "flow" de son équipe et aider la défense adverse à se replacer. Lui, à l’inverse, revient rarement en défense au galop. Il se donne rarement à fond de ce côté du parquet. Il n’a pas les qualités physiques pour être un grand défenseur mais il n’a surtout pas la détermination mentale pour ne pas pénaliser les siens dans ce domaine. C’est sans doute la superstar la moins complète du circuit.
Même quand il fait le plein de points, comme lors du Match 3 (38), il est difficile de comprendre s’il a vraiment aidé les Cavaliers ou s’il les a plombés en monopolisant la gonfle. C’était déjà le même constat lors des deux premières rencontres des finales. Quand il rate ses tirs en isolation, la presse et les fans lui tombent dessus. Quand il rentre tout, il est élevé au rang de génie. Alors que retenir ? Finalement, son influence positive se limite à ses cartons. Mais avec un style si peu classique, si personnel. Combien de fois peut-il vraiment faire la différence en faveur de Cleveland sur une série au meilleur des sept matches ?
L’an dernier, il a fallu quatre matches sensationnels du jeune homme pour que la franchise de l’Ohio parvienne à décrocher le titre. Il en a déjà sorti deux lors de ces finales et les Cavaliers ont quand même grillé une cartouche en perdant mercredi soir. Avec Kevin Durant, les Warriors sont encore plus terrifiants cette saison. Il faudrait donc trois performances surnaturelles de plus de Kyrie Irving pour ne serait-ce qu’espérer chatouiller l’exploit de remonter un 3-0. Et là, cela semble impossible, même pour un joueur unique qui défie constamment toutes les logiques établies.
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