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La défaite ne change rien à l'histoire : LeBron James a fait un pas de plus dans la légende

Maxime Dupuis

Mis à jour 13/06/2017 à 15:07 GMT+2

NBA - LeBron James s’est incliné en Finale NBA pour la cinquième fois de sa carrière, lundi soir. Face à Golden State, l’ailier de Cleveland a pourtant une nouvelle fois été immense et, même dans le mauvais camp, a fait un nouveau pas vers l’éternité.

LeBron James

Crédit: Getty Images

On peut être le meilleur et continuer à grandir. Parce que la défaite n'est pas qu'une machine à broyer les vaincus. Elle est aussi un révélateur de la grandeur de quelques mortels voués à devenir éternels : LeBron James est de ceux-là. Il l'était avant le 5e match des Finales NBA. Il l'est un peu plus. Cela ne le consolera pas d'avoir laissé filer une cinquième bague en huit tentatives. Mais, vu de l'extérieur, LBJ s'est un peu plus installé sur les hauteurs du Panthéon du ballon orange.
Evacuons d'entrée un sujet latent qui, ces derniers jours comme ces derniers mois, enflamme tout observateur qui se trouve de l'autre côté de l'Atlantique : de LBJ ou de MJ, qui est le plus grand ? Mon regard n'a pas changé sur le sujet. Michael Jordan reste unique. Parce que le jeu n'a jamais enfanté un être aussi implacable et aussi proche de la perfection. Qui a vu évoluer Jordan durant les 90's et supportait toute autre équipe de la Ligue s'est arraché les cheveux plus d'une fois devant les accomplissements presque mécaniques - par leur répétition - du numéro 23 des Bulls.
Personne n'a égalé l'impitoyable arrière de Chicago, qui est sorti vainqueur de tous ses combats en Finales NBA. Magic Johnson (Lakers), Clyde Drexler (Trail Blazers), Charles Barkley (Suns), les duos Payton-Kemp (Sonics) ou, évidemment, Malone-Stockton (Jazz), tous les super-héros que Superman a croisés se sont inclinés devant Sa Majesté. Et aucun d'entre eux n'a poussé Jordan au bord du précipice.
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LeBron James

Crédit: Getty Images

Quand il raccrochera ses sneakers, LeBron James n'aura pas un tableau de chasse aussi fourni et immaculé que Jordan. Mais The Chosen One pourra se targuer de bien d'autres choses. La liste est longue comme le bras. Le principal d'entre eux est, à mes yeux, ce qu'il a réussi face à Golden State, depuis 2015 jusqu'à lundi soir.
Ses trois Finales face aux Warriors sont trois volets d'un même chef-d'œuvre.
  • 2015 : sans Love et Irving, au tapis, LeBron tient les Cavs à bout de bras. Les ballons lui reviennent inlassablement dans les mains, telle une patate chaude dont les copains se débarrassent. A l'arrivée : 35,8 points, 13,3 rebonds, 8,8 passes. Le MVP des Finals, ç'aurait dû être lui. Mais la défaite (4-2) le prive d'un trophée qui ne l'aurait de toute manière pas consolé. Il n'aurait néanmoins pas fait tâche dans sa collection.
  • 2016 : Love et Irving sont là. De 1-3 à 4-3, Cleveland réussit la remontée du siècle. LeBron James redonne de la fierté à Cleveland et termine la série avec 29,7 points, 11,3 rebonds, 8,9 passes, 2,6 interceptions et 2,3 contres au compteur. L'ailier domine TOUTES ces catégories statistiques, Cleveland et Golden State confondus.
  • 2017 : Un triple double de moyenne. Jamais réalisé dans l'histoire des Finales. 33,6 points, 12 rebonds et 10 passes. What else ?
Voilà pour les chiffres, qui ne mentent pas. Mais ne révèlent qu'une parcelle de l'immensité de LeBron James. Durant ces trois ans, l'ailier s'est muté en guerrier et leader ultime. Jamais il n'a baissé les bras. Jamais il ne s'est plaint de l'adversité, de l'iniquité du combat entre les Cavaliers et les Warriors. Peut-être, aussi, parce qu'il a ouvert la porte à l'ère des SuperTeams le jour il a pris la "décision" de rejoindre Miami. Mais, une chose est sûre, LBJ n’a jamais cessé de combattre et de montrer le chemin. Ce qu'il a parfaitement résumé, lundi soir.
J'ai tout donné sur le parquet à chaque match, tous les cinq. Je n'ai aucune aucune raison de baisser la tête. Je n'ai aucune raison de regarder en arrière et de chercher ce que j'aurais pu faire d'autre, ne pas faire ou faire de mieux pour l'équipe. J'ai donné tout ce que j'avais.
Quand il sera l'heure de faire le bilan de la carrière du natif d'Akron, il ne faudra pas oublier un élément majeur des huit finales du numéro 23 des Cavaliers. La moitié du temps, au moins, il s'est retrouvé dans la peau de l'outsider. Si 2011 est un échec patent, parce que Miami avait les moyens, voire le devoir, de scalper Dallas, les autres Finales perdues par LBJ ne peuvent être mises à son passif exclusif.

La quête de LBJ est éternelle

Cette année, Cleveland et James ont eu à faire à une équipe qui avait remporté 73 victoires en saison régulière l'an passé + Kevin Durant. C'est un peu comme si les Bulls, à l'intersaison 1996, avaient ajouté à Michael Jordan, Scottie Pippen et Dennis Rodman, un certain Shaquille O'Neal, free agent cet été-là. L'armada dirigée par Phil Jackson aurait assurément été (encore plus) injouable. Mais ce n’était pas dans les mœurs de l’époque.
Injouable, Golden State l'a globalement été tout au long de l'année et d'un printemps qui a vu la franchise d’Oakland conclure sa saison sur une série de 31 victoires et 2 défaites. Dont un 16-1 pour boucler la post-saison. A cet égard, que Cleveland ait chuté dans ces conditions n'a rien d'infamant. Surtout pas pour LeBron qui aura disputé 42,4 minutes de jeu en moyenne et dont tous les courts retours sur le banc, hormis lundi lors du match 5, auront accouché de séquences douloureuses, voire dévastatrices, pour les Cavaliers. LBJ peut garder la tête haute. "On reviendra", a-t-il répété en sortant du parquet. On n'en doute pas. Et, pour être honnête, on a hâte d’y être. La quête de LeBron James est éternelle.
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LeBron James et Cleveland sont dans de sales draps

Crédit: Getty Images

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