Pendant que les Warriors attirent toute la lumière, les Cavaliers avancent tapis dans l'ombre

A-t-on déjà si peu parlé d’un champion en titre pendant l’intersaison NBA ? Évidemment, la signature de Kevin Durant était un événement. Et même après des débuts ratés, les Warriors ont l’effectif le plus séduisant de la ligue, avec les plus grosses chances de titre. Oui, d’autres mouvements ont altéré la carte du basket. Mais les Cavaliers viennent de recevoir une bague, et quasiment tout le monde l’a déjà oublié. À tort.

Si Durant, Curry, Thompson et Green sont une armada terrifiante, le meilleur joueur du monde porte toujours le maillot de Cleveland. LeBron James n’a d’ailleurs pas mis longtemps à le rappeler, en signant un triple-double dès sa première sortie (19 pts, 11 rbds, 14 pds) mardi soir.

À 31 ans, le numéro 23 est au sommet. Il est surtout libéré de toute pression. Le titre dans sa ville, c’est fait. Et cela le rend peut-être encore plus dangereux que jamais. Son intention récemment annoncée de reconquérir le titre de MVP prouve d’ailleurs que la motivation et l’envie sont toujours là.

Curry et Durant sont des joueurs exceptionnels. Mais quand James est au sommet, il est inarrêtable. Les deux dernières finales l’ont prouvé.

Cleveland n’a pas eu besoin de recruter des stars pour s’assurer de progresser. Kyrie Irving n’a toujours que 24 ans, et il continue de monter en puissance. Si James se met à distribuer un peu plus, le meneur pourrait même devenir le principal scoreur de son équipe. De quoi mettre la pression en défense sur Curry.

Un an de plus seulement pour Tristan Thompson, homme des basses besognes à l’intérieur, qui pourrait encore faire bien des misères aux Warriors en cas de nouvelle opposition. Même Kevin Love devrait être encore meilleur, en continuant son intégration dans le groupe. Enfin, le pétard ambulant J.R. Smith pourra toujours apporter l’étincelle.

Progression en interne aussi pour le coaching. Il ne faut pas oublier que Tyronn Lue n’a pris les commandes qu’en plein milieu de la saison dernière. Il commence donc seulement sa première campagne complète !

Le souci pourrait venir du banc, plus faible que celui des Warriors et limité en playmakers. Mais sur le cinq majeur, les Cavaliers ont de quoi défendre leur couronne. Ils sont même probablement plus équilibrés que leur principal rival. Surtout, ils ont désormais le vécu collectif d’un titre. La phrase de Rudy Tomjanovich a été rabâchée mille fois, mais elle reste toujours d'actualité.

Dream Team ou pas, Golden State part dans l’inconnu, avec des réglages à faire. James le sait, il a vécu ça à Miami en 2010-11. Les Warriors sont donc encore loin d’avoir gagné le titre. Comme eux, les Cavaliers sont favoris.