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NBA - Les grands savent aussi shooter à trois-points et ils ont raison de ne plus s'en priver

Maxime Dupuis

Mis à jour 05/01/2017 à 12:58 GMT+1

NBA - Intronisé en 1979 et longtemps marginal, le tir à trois points est devenu l’arme ultime en NBA. On vit et meurt par le tir primé, si bien que tout le monde s’y est mis. Même les grands, qui shootent parfois plus que les joueurs extérieurs. Pourquoi une telle évolution ? Par un souci d’efficacité.

Marc Gasol (Memphis)

Crédit: AFP

Mercredi 16 novembre. Los Angeles. Staples Center. 107-106 en faveur de LA. Une poignée de secondes à jouer. Mike Conley pénètre dans la peinture des Clippers, voit DeAndre Jordan lui fondre sur le paletot. L'homme le plus cher de la Ligue prend alors la décision qui s'impose. La seule. Il sert Marc Gasol. Où ça ? Dans le corner et derrière la ligne à trois-points. Le pivot et ses énormes paluches n'hésitent pas une seconde. Réception du ballon. Armement. Nylon. Rien d'autre. Les Grizzlies s'offrent les Clippers grâce au… quatrième tir primé du match (sur cinq tentatives) de l'Espagnol, dangereux récidiviste. En début de saison, il avait déjà fait très mal à Washington à longue distance. Ça vous semble fou ? Ça l'était, oui. Mais ça ne l'est plus.
La NBA est devenue une Ligue de shooteurs à trois-points dont Stephen Curry est un exceptionnel porte-étendard. Du plus petit au plus grand, tout le monde arme désormais de derrière la ligne des 7,23 mètres. Marc Gasol n’est qu’un (brillant) exemple de cette évolution. A ce jour, l'Espagnol a réussi 51 tirs primés (à 41,1%) depuis le début de la saison (36 matches). Contre 12 entre son arrivée dans la Ligue en 2008 et la fin de la saison dernière. Même constat pour Brook Lopez. Le pivot des Nets, débarqué la même année que l'Ibère, n'en comptait que 3 en 487 rencontres. Il en a déjà inscrit 58 en 2016/2017. Et shoote en moyenne 5,3 fois derrière la ligne. Et on ne vous parle pas de DeMarcus Cousins (1,8 tirs primés réussis par match). L'intérieur de Sacramento avait commencé sa mue la saison dernière (1,1 par rencontre).

La digue a sauté : les grands peuvent shooter

Soyons clairs : Brook Lopez, comme Marc Gasol, ne sont pas devenus des gâchettes en un été. Même en passant dix heures dans le gymnase, du lundi au dimanche, une telle transformation n'eut pas été imaginable. Ce qui a changé, c'est que la digue a sauté. Les grands peuvent aussi shooter. On le savait depuis Larry Bird, Dirk Nowitzki et consorts. Mais ceux-ci étaient des exceptions. Aujourd'hui, ils sont la norme. Désormais, tout le monde y est autorisé. Et même encouragé par les coaches des 30 équipes de la Ligue.
Le pourquoi du comment ? On va faire simple : un tir à trois-points rapporte… un point de plus qu'un tir à deux-points. Jusqu'ici, ce n'est pas trop dur à suivre. Ajoutez à cela qu'entre un shoot derrière la ligne des 7,23 mètres ou un tir à 6,50 mètres, la différence d'adresse n'est pas immense et les têtes pensantes de la Ligue, dans la foulée de l'avènement des Warriors, se sont rendues compte qu'il fallait mieux rater quelques shoots supplémentaires à trois-points que des "long-two". Au final, le gain en efficacité est réel.
  • En 2015/2016, la réussite globale de la NBA à deux-points longue distance (+de 4,90m) : 39,8%
  • En 2015/2016, la réussite globale de la NBA à trois-points : 35,4%.
Les Charlotte Hornets symbolisent parfaitement cette évolution des mentalités. La saison dernière, l'équipe de Nicolas Batum a scoré 873 trois-points en saison régulière (2410 tentatives). Seuls les Warriors, évidemment, les Cavaliers et les Rockets avaient été plus efficaces.
picture

Nicolas Batum (Charlotte) contre Milwaukee en NBA le 26 octobre 2016

Crédit: AFP

En 2014/2015, la franchise dirigée par Michael Jordan pointait au… 26e rang de la Ligue, avec 498 réussites pour 1566 tentatives. Steve Clifford et l'état-major ont changé leur fusil d'épaule. Pour le bien de la franchise, redevenue une puissance à l'Est après avoir traîné dans les bas-fonds de la Conférence.
On a un paquet de gars qui shootent à trois-points alors qu'ils ne sont pas de bons shooteurs
En 2006, les équipes tentaient 16 tirs longue distance par match. Dix ans plus tard, près de 26 tirs derrière la ligne sont pris à chaque match. Pour un pourcentage de réussite global équivalent (35%). Les gâchettes de la Ligue (et les grands) auraient tort de s'en priver. Puisqu'ils savent faire, autant s'en donner à cœur-joie. Et même si ça ne plait pas à Charles Barkley, ancien intérieur… à l'ancienne. "Si vous regardez la NBA aujourd'hui, c'est à mon avis la pire de l'histoire. (…) Tout le monde veut shooter à trois points. C'est bien si vous avez Steph Curry, Klay Thompson ou des joueurs comme ça… (…) On a un paquet de gars qui shootent à trois-points alors qu'ils ne sont pas de bons shooteurs. On essaie de sortir les grands du jeu." La NBA est surtout en train de les sortir de la raquette. Est-ce un bien pour le basketball ? Une simple mode ? A cette heure, bien malin celui qui sait. Une chose est sûre : Marc Gasol et autre Brook Lopez ne s'en plaignent pas.
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