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Ntilikina drafté : Jouer pour les Knicks, ça signifie quoi ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 23/06/2017 à 14:29 GMT+2

NBA - Français le plus haut drafté en NBA (8e choix), Frank Ntilikina va découvrir l'ambiance folle de New York et... les galères des Knicks, sa franchise phare. Welcome to NYC !

Madison Square Garden

Crédit: Getty Images

Accompagné de sa mère, de ses grands frères, de quelques amis et de son agent Olivier Mazet, Frank Ntilikina a débarqué à New York pour vivre son rêve. Il est devenu réalité cette nuit. Le jeune homme de 18 ans a été sélectionné par les Knicks en 8e position, une place historique pour un Français. Une fois les interviews et les photos bouclées, il a immédiatement repris un vol pour disputer la dernière manche décisive des finales de Pro A ce soir. C’est donc avec des étoiles plein les yeux, de l’émotion et surtout la certitude de revenir très rapidement pour y débuter sa carrière en NBA que le natif d’Ixelles a quitté la grosse pomme.
Manhattan, c’est excitant. Une ville monde. Ses buildings et son atmosphère si spéciale. Celle du plus grand marché des Etats-Unis. Son Madison Square Garden, enceinte mythique, et sa franchise culte… les Knicks.
Après avoir vissé la casquette de l’équipe sur son crâne et serré la main du commissionnaire Adam Silver, Ntilikina a de suite évoqué le passé glorieux de son nouveau club devant les micros tendus. Oui, les souvenirs de Walt Frazier, Earl Monroe, Bernard King ou encore Patrick Ewing sont tous légendaires. Une quarantaine de participations aux playoffs, deux titres NBA, de belles batailles perdues avec Michael Jordan et des moments plus cultes les uns que les autres. Mais aujourd’hui, ça veut dire quoi de jouer aux Knicks ?

Une franchise à la dérive depuis quinze ans

C’est accepter d’évoluer pour une franchise en proie aux nombreux dysfonctionnements internes. C’est un coach à la philosophie moderne, Jeff Hornacek, qui ne peut pas pleinement appliquer ses propres principes de jeu. La faute à un président, Phil Jackson, lui-même ancien entraîneur renommé (onze bagues en tant que coach et deux en tant que joueur… des Knicks), qui s’entête à vouloir remettre au goût du jour son attaque en triangle. Un système pourtant obsolète dans la ligue actuelle.
De nombreux problèmes découlent de cette contradiction. Elle est à l’origine d’une mauvaise communication – c’est un euphémisme – entre les joueurs, les coaches et les dirigeants. C’est une source de tensions. Un Jackson en guerre ouverte avec sa star Carmelo Anthony et désormais en froid avec le jeune et prometteur Kristaps Porzingis. C’est un joueur de 21 ans qui sèche un traditionnel entretien de fin de saison avec ses employeurs.
New York, c’est une presse impitoyable à la recherche du moindre drame. Des fans extrêmement exigeants et pourtant vraiment pas gâtés au cours des dernières années. Car les Knicks, ce sont seulement quatre petites qualifications pour les playoffs depuis 2001. Le tout sous l’emprise d’un propriétaire narcissique et controversé, l’agaçant James Dolan. En résumé, c’est l’une des organisations les moins bien gérées du championnat.

Le joueur qu’il fallait aux Knicks

Alors, faut-il quand même se réjouir pour le meilleur espoir du basket français ? On pouvait lui souhaiter de tomber au sein d’une franchise un peu plus propice à son développement. Un staff où il aurait éventuellement plus d’occasions de se montrer balle en main et d’élargir sa panoplie. Mais là, ce ne sont que des suppositions. Car l’attaque en triangle de Jackson, ça reste un cadre qu’il connaît. “Proche des systèmes de Strasbourg“, avoue l’intéressé. Il se voit déjà évoluer au sein de pareils schémas. Avec sa taille (1,96 m), son envergure, sa capacité à défendre sur plusieurs postes, son adresse et son QI basket, il a les atouts nécessaires pour se faire une vraie place dans la rotation des Knicks.
Ce n’est peut-être pas le meilleur endroit pour se forger rapidement une réputation de star. Le bonhomme est de toute façon du genre à procéder étape par étape. Patience. Son profil colle aux attentes de ses dirigeants. C’est le plus important. C’est même l’idéal le temps qu’il gonfle sa confiance et gagne en agressivité. Il devrait avoir du temps de jeu et peut-être même être titulaire dès sa première année en NBA. Un luxe pour un rookie. Les interrogations sont nombreuses et les doutes légitimes. Mais pour l’instant, imaginons simplement un petit Français titulaire à la mène dans l’enceinte mythique du Garden. Il est encore temps de rêver.
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