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Parlez autant que vous voulez, Durant fait un beau champion

Antoine Pimmel

Mis à jour 13/06/2017 à 21:54 GMT+2

NBA - Un an après son arrivée aux Golden State Warriors, Kevin Durant est déjà sur le toit du monde. On ne vous cache pas que c'est un plaisir de le voir prendre place sur le trône.

Kevin Durant (Golden State)

Crédit: Getty Images

Je sais ce que certains d’entre vous peuvent penser. Pour une partie du public, encore frustrée et choquée par la décision de Kevin Durant de rejoindre les Golden State Warriors l’été dernier, la superstar a vaincu sans péril. Gagné sans gloire. Comme si ce titre, le premier de sa carrière, avait moins de valeur qu’une autre. Mais tout ça, ce sont des discours susceptibles de s’épuiser avec le temps. Les contextes s’oublient, les bagues restent. Et c’est exactement pour finir sacré qu’il est venu s’installer dans la Baie d’Oakland.
Aujourd’hui, et après avoir été la cible des critiques pendant un an, KD a fait un bien joli bras d’honneur à ses détracteurs. Nous pouvons parler, analyser, émettre des jugements de valeur… c’est sans importance, il est un champion NBA et un MVP des finales.
"Au final, personne ne peut lui retirer ce titre. Peu importe ce que les gens diront. Ils peuvent toujours parler et ils le feront toujours. Mais ils seront obligés de dire que tu es un champion“, saluait LeBron, adversaire vaincu, en conférence de presse.
Durant MVP Infographie

Le voir prendre du plaisir, quel pied !

L’ex-superstar d’Oklahoma City a fait le bon choix en rejoignant Golden State. Mais pas seulement pour la victoire finale. L’idée de gagner n’était pas le seul facteur au centre de sa décision. Il y avait aussi l’idée de prendre du plaisir en jouant. De pratiquer un basket altruiste, comme il l'a souligné plusieurs fois depuis son arrivée aux Warriors. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les Californiens font de beaux champions. Ils ne sont pas seulement l’une des équipes les plus dominantes de l’histoire. Ils forment peut-être aussi l’une des moins égoïstes. Ils donnent l’impression de s’éclater en se partageant la gonfle. Cette atmosphère est le rêve de tous basketteurs, amateurs ou professionnelles. N’importe quel passionné sait qu’il est bien plus agréable de jouer au sein d’un groupe où la balle circule rapidement d’un joueur à l’autre. Où chacun a une chance d’apporter sa pierre à l’édifice. Où les membres sont soudés et se tirent vers le haut.
Il y a un truc constant chez nous, c’est notre joie de jouer au basket. J’ai appris ça de Stephen (Curry). Il est heureux de jouer au basket, confiait Kevin Durant après le titre.
Une mentalité rare à ce niveau. Tellement rafraîchissante pour KD. Il y a encore un an, il renvoyait l’image de ce gars aigri qui se prenait régulièrement le bec avec la presse. Cette star parfois frustrée par les décisions impulsives de son camarade Russell Westbrook. Il râlait. Il faisait la moue. Il n’avait pas l’air en paix. Cette image a disparu. Il est désormais tout sourire. Il s’amuse. Et en plus, il gagne. Ça se voyait qu’il prenait du plaisir à jouer et, honnêtement, c’était vraiment plaisant à regarder. La NBA se porte nettement mieux quand l’un de ses plus grands joueurs retrouve enfin le chemin des finales.
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Steph Curry, Kevin Durant et Draymond Green

Crédit: Getty Images

Kevin Durant, nouveau meilleur joueur de la ligue ?

Il est d’ailleurs peut-être temps de se demander s’il n’est pas le nouveau visage de la ligue. Paul Pierce l’a hâtivement adoubé du statut honorifique de meilleur basketteur du monde. Devant LeBron James. C’est une question de point de vue. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’il a été le joueur le plus dominant des finales. Durant a été le plus fort sur quasiment tous les fronts. Offensivement, c’est un casse-tête sans nom pour n’importe quelle défense NBA. Notamment pour celle des Cavaliers, constamment dépassés par le mélange de taille, de mobilité et d’adresse de l’ailier. Les statistiques parlent pour lui : 35,2 points à 55%, 47% à trois points, 8,4 rebonds, 5,4 passes, 1 interception et 1,6 contre. Brillant. Il a même souvent dominé James individuellement. Ses longs bras ont gêné le King en défense. Et en attaque, il est juste imprenable.
Alors, certes, il profite du système des Warriors et de la présence de Stephen Curry, aimant qui attire l’attention de deux à trois défenseurs en permanence. Mais il leur donne aussi une toute nouvelle dimension. C’est d’ailleurs lui qui a fait la différence dans les moments importants. Je pense évidemment au match 3, quand il a planté un panier à trois points plein de sang-froid en première intention pour reprendre l’avantage à 45 secondes de la sirène. C’était aussi le cas cette nuit. Ses deux tirs primés ont lancé le 27-4 dévastateur des Warriors avant la mi-temps. Et c’est encore lui qui calmait la tentative de come-back des Cavaliers en fin de troisième quart temps. Il a été dominant et il a surtout été décisif. Une caractéristique qui lui a été injustement reprochée quand il jouait au Thunder. Souvenez-vous donc du titre de “Mr Unreliable” en Une du journal local The Oklahoman après un match clé raté par Durant.
Mais Kevin Durant n’est plus le même joueur. Plus le même homme. Il est plus fort que jamais. Et il a repris plaisir à jouer au basket. Les deux sont d’ailleurs liés. Et pour toutes ces raisons, ce fut un plaisir de le voir évoluer pendant ces finales. Chapeau, champion.
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