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Cavaliers, Warriors : la surprenante décompression

Antoine Pimmel

Mis à jour 31/10/2017 à 18:53 GMT+1

NBA - Les deux équipes finalistes au cours des trois dernières saisons affichent quelques lacunes après deux semaines de compétition. Zoom sur ce qui ne marche pas (ou moins bien) à Cleveland et Golden State.

LeBron James Stephen Curry

Crédit: Getty Images

Il s’est produit un mini-événement en NBA dans la nuit de dimanche à lundi. Les Warriors et les Cavaliers, les deux ogres de la ligue (enfin… surtout les Warriors), ont tous les deux perdu le même soir. Les premiers battus par de surprenants Pistons alors qu’ils jouaient à domicile et les seconds envoyés au tapis par les modestes Knicks. Ce qui pouvait rester qu’une soirée purement anecdotique a pris une ampleur légèrement plus importante avec ce constat : les triple-finalistes sont à la peine depuis la reprise du championnat (enfin… surtout les Cavaliers).
Quelque part, c’est logique. Les membres des deux franchises viennent de vivre trois années absolument folles et incroyablement éprouvantes. Physiquement, mentalement… enchaîner une centaine de matches entre octobre et juin chaque saison pendant trois ans relève presque de l’inhumain. C’est d’ailleurs pour ça que très peu d’équipes ont réussi à reproduire pareil exploit dans l’Histoire de la NBA.
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Stephen Curry Golden State Octobre 2016

Crédit: AFP

Pas de défense, pas de titre

Si la fatigue explique en partie les déboires – relatifs – des deux principaux candidats au titre, ils affichent chacun des lacunes tout de même concertantes pour des équipes de ce standing. Avec des symptômes qui reviennent dans les deux camps : des pertes de balle futiles et surtout des défenses plus que douteuses.
La défense est d’ailleurs le plus gros point noir qui entoure les Cavaliers. Les hommes de Tyronn Lue forment la huitième plus mauvaise équipe de la ligue de ce côté du parquet avec presque 110 points encaissés sur 100 possessions. Ils côtoient ainsi les Hawks, les Suns, les Kings, les Mavericks, les Lakers ou encore les Bulls, des franchises en reconstruction menées par des joueurs inexpérimentés, dans les profondeurs de ce classement peu flatteur. Sauf qu’avec autant de talents, Cleveland n’est pas censé prendre autant de points.
Il y a des moments où ils donnent l’impression d’être des débutants perdus et largués par le rythme effréné d’une rencontre NBA. Entre les coupes dans le dos, les tirs ouverts laissés aux adversaires, le manque d’effort, le repli approximatif et trop lent, le manque de communication, les rotations trop hasardeuses… cela fait beaucoup trop de défauts à gommer. Même si la plupart dépendent de la fraîcheur mentale et physique des joueurs. Les Cavs ont les éléments – athlétiquement parlant – pour bien défendre. Encore faut-il qu’ils en aient l’envie. Même LeBron James, souvent considéré comme un excellent joueur des deux côtés du parquet, semble accuser le coup.
Ce n’est même pas comme si les champions 2016 compensaient en marquant un paquet de points. Ils figurent dans le ventre mou NBA en termes d’efficacité offensive pour l’instant (104 points marqués, toujours sur 100 possessions). Pour le coup, c’est la pauvreté tactique de Tyronn Lue qui est souvent pointée du doigt. Le coach a peu de systèmes dans sa palette. A vrai dire, toute l’animation repose quasiment essentiellement sur les épaules de LeBron James. Il est normal de vouloir construire son équipe autour du meilleur joueur du monde. En revanche, et c’était le cas avec toutes les formations du King quel que soit l’entraîneur, il est dommage que les Cavaliers soient aussi dépendants de leur superstar.
Bien qu’altruiste (8,6 passes par match), elle a tendance à vampiriser le jeu. Tout passe par James et presqu’uniquement par James. Les autres n’ont qu’à rester planté comme des plots derrière la ligne à trois-points à attendre une passe de sa majesté. En soi, ça peut souvent marcher. LeBron est si puissant, si intelligent, sur un terrain qu’il peut créer des brèches et offrir une quantité de tirs ouverts à ses coéquipiers. Entourez-le de shooteurs et vous obtenez une équipe candidate au titre chaque année.

Un problème LeBron James à Cleveland ?

Sauf que là, les nouveaux joueurs des Cavaliers ont du mal à trouver leurs repères. L’exemple de Jae Crowder est le plus parlant. Lui qui pointait à 13,9 points à 46% aux tirs et 40% à trois-points avec Boston l’an dernier n’affiche que 7 pions à 39 %. Et 33% derrière l’arc. Tyronn Lue a sa petite explication sur les débuts difficiles de ses recrues : ils seraient "intimidés" par LeBron James. "Ils doivent juste jouer leur jeu et on s’adaptera. Mais on se repose tellement sur LeBron que certains ont peur d’être agressifs à cause de ça." Être seul derrière la ligne à trois-points et passer son temps à tirer, c’est le boulot rêvé pour un basketteur adepte de la gâchette. Un Kyle Korver. Mais des joueurs comme Crowder, comme Dwyane Wade, comme Derrick Rose ou Jeff Green ne sont pas des snipers d’élite. Ils ont une autre approche. Ils ont besoin de dribbler et d’attaquer balle en main pour prendre la température. C’est comme ça qu’ils se mettent en rythme. Hors, pour l’instant, chacun cherche péniblement ses marques.
Les Warriors n’ont pas ce problème. A vrai dire, les joueurs californiens n’ont pas les mêmes lacunes. Pas le même bilan non plus (5-3 pour les Warriors, 3-4 pour les Cavaliers). Ils ont d’ailleurs donné une leçon aux Los Angeles Clippers cette nuit (141-113). Par contre, il y a comme un sentiment de suffisance qui peut parfois poser problème à Golden State. Lors des chacune des trois défaites, les coéquipiers de Stephen Curry menaient de plus de dix points avant de se relâcher soudainement. Il y a nettement moins de rigueur que lors des saisons précédentes. La situation est moins dramatique que dans l’Ohio, sachant qu’il n’y a pas non plus de raison de tirer des conclusions hâtives trop pessimistes au sujet de l’une des deux organisations. Comme le dit LeBron, "ce n’est que le mois d’octobre". Il y a encore du temps pour remettre les machines en route et rouler vers une quatrième finale de suite. Perdre un soir d’octobre n’est pas grave. Les grandes équipes savent de toute façon hausser leur niveau de jeu quand ça compte vraiment.
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