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Les chevilles de Stephen Curry, les vrais (seuls) freins vers le titre de Golden State

Antoine Pimmel

Mis à jour 20/03/2018 à 10:51 GMT+1

NBA – Champions en titre et grandissimes favoris pour un troisième titre en quatre ans, les Warriors doivent maintenant prier pour que leur maître à jouer Stephen Curry soit en bonne santé entre avril et juin.

Stephen Curry (Golden State)

Crédit: Getty Images

La rencontre entre San Antonio et Golden State était l’affiche de la nuit en NBA. Un remake des dernières finales de la Conférence Ouest. Un choc diffusé sur le réseau national ESPN. Et pourtant, c’est avec des Quinn Cook, Zaza Pachulia, Nick Young, Kevin Looney, Andre Iguodala ou encore JaVale McGee que les Californiens ont défendu leurs chances. Un meneur certes surprenant mais sorti tout droit de la G-League (Cook), des vétérans qui n’ont plus l’habitude de jouer les premiers rôles ou encore des jeunes très peu utilisés depuis leur arrivée à Oakland. Un groupe à des années lumières de l’effectif trois fois finalistes et deux fois sacrés depuis 2015.
Et pour cause, les Warriors sont privés de leurs quatre All-Stars après la blessure de Draymond Green cette nuit. L’intérieur souffre du pelvis. Klay Thompson est touché à la main et Kevin Durant aux cotes. Stephen Curry n’a plus joué depuis le 8 mars dernier (déjà contre San Antonio) en raison d’un nouveau pépin à la cheville. Ces soucis de santé ne sont pas illogiques. Ils sont même presque naturels. L’équipe de Steve Kerr entame sa quatrième campagne de suite à la quête du titre. Les saisons sont plus longues et plus éprouvantes, aussi bien mentalement et physiquement, pour les Warriors (et les Cavaliers) que pour n’importe quelle autre équipe NBA. Et ce de façon exponentielle d’une année sur l’autre.

2010-2012 : Tout a bien failli basculer

C’est pour ça qu’il est aussi difficile d’aller chercher trois bagues de suite comme l’ont fait Michael Jordan, Kobe Bryant, Shaquille O’Neal ou d’autres légendes de la balle orange. C’est aussi pour ça que les sept finales consécutives disputées par LeBron James constituent une performance absolument ahurissante qu’il ne faut surtout pas dénigrer. Une absence pèse tout de même plus que les autres aux Warriors. Celle de Stephen Curry. La relation douloureuse entre la superstar et sa cheville droite est très documentée. C’est presque un sujet tabou dont tout le monde a conscience mais dont personne ne veut parler. Quelque part, ses blessures à répétitions ne sont pas passées si loin de lui coûter sa carrière. Ou disons qu’elles étaient susceptibles de changer considérablement la tournure prise par celle-ci.
Le destin du prodige a bien failli basculer entre 2011 et 2012, au moment même où celui de Derrick Rose, plus jeune MVP de l’histoire, explosait en plein vol. Curry, alors un jeune meneur prometteur, s’était déchiré les ligaments de la cheville à la fin de la saison 2010-2011 (justement quand Rose cassait la baraque). A peine revenu quelques mois plus tard, aussitôt blessé. Au même endroit. Plusieurs allers-retours à l’infirmerie ont suivi. Seulement 26 matches joués sur 66 et une nouvelle opération en fin de saison. Une étiquette de garçon fragile a été collée au bonhomme. Les Californiens l’ont tout de même conservé mais à un salaire petit au vu des normes NBA : 44 millions sur quatre ans malgré son potentiel.
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Les chevilles de Steph Curry

Crédit: Getty Images

Curry, joueur le plus important des Warriors

Quelques années plus tard, ce deal paraissait bien ridicule et Curry, double-MVP et double champion NBA depuis sa dernière opération à la cheville, était le joueur au rapport qualité/prix le plus improbable de la décennie. Il n’est peut-être pas le basketteur le plus fort de son équipe – il y a débat depuis l’arrivée de Kevin Durant – mais il est très certainement le membre le plus important de sa franchise. Dans le vestiaire. Et surtout sur le terrain. Parce qu’à Golden State, le système, c’est lui. C’est Steph. Le jeu, et donc le succès de l’une des formations les plus impressionnantes de tous les temps, passe d’abord par lui et son adresse époustouflante à trois-points. Sa simple présence facilite la vie de ses coéquipiers. Il rend les autres meilleurs en pesant constamment sur les nerfs de la défense adverse, en déchargeant ses camarades de toute pression ou en leur libérant des espaces. Parce qu’aucun coach NBA ne veut laisser Curry seul à moins de deux mètres de la ligne à trois-points. Et ça, c’est une révolution.
Klay Thompson, Kevin Durant, Draymond Green, Andre Iguodala… tous sont plus adroits avec Steph sur le parquet. L’inverse n’est pas vrai pour autant. Il n’a pas besoin d’eux pour briller. Le chouchou des Warriors pointe même à 40 points, 50% aux tirs, 40% à trois-points et 6 passes par match quand il joue sans Durant contre 26 pions quand son collègue MVP est présent. A l’inverse, KD est à 26 points à 55% avec Curry pour 29 unités à 48% sans lui. Il n’hausse pas autant son niveau de jeu. Il est même beaucoup plus efficace quand son meneur est à ses côtés pour lui trouver des tirs faciles. Pour ultime preuve, il n’a pas attendu l’arrivée de l’ex-superstar d’Oklahoma City pour aller chercher un titre (en 2015). Durant n’a jamais gagné sans lui.”C’est bizarre de jouer sans Steph“, avouait même ce dernier après deux défaites consécutives des Warriors en l’absence de leur patron début mars. “Steph, c’est le système ici. Notre attaque tourne autour de lui.
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NBA - Kevin Durant et Steph Curry (Warriors), face aux Timberwolves (Oracle Arena, 25 janvier 2018)

Crédit: Getty Images

13 succès et 8 défaites sans lui

Avec Curry, les Warriors sont les grandissimes favoris pour le titre NBA. Et ce malgré la montée en puissance des Rockets de James Harden et Chris Paul. Mais sans lui… l’équipe n’a plus du tout la même tronche. Rien que cette saison, Golden State est à 40 victoires en 50 matches (80%) avec son meneur contre 13 succès et 8 défaites (61%) en son absence. Son corps doit tenir le choc. Et s’il y a des raisons d’être (un peu) inquiet, c’est parce qu’il a multiplié les pépins aux chevilles au cours des derniers mois. Une première grosse entorse début décembre. Deux rechutes mineures en janvier. Puis une nouvelle entorse qui le tient éloigné des parquets depuis le 8 mars. Bonne nouvelle, il devrait faire son retour ce vendredi. Mais les Warriors vont devoir prier pour que son pied ne se torde pas à nouveau. Parce qu’il est là, le vrai et peut-être unique point faible de cette équipe : dans les chevilles de Stephen Curry.
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