La Norvège pour finir

Ne jamais rester sur un échec. Surmonter sa déception et aller chercher en soi les ressources nécessaires pour repartir de l'avant. Tels pourraient être, entre autres, les devises ou leitmotivs d'Ole-Einar Bjoerndalen. Sans doute vexé d'avoir vu s'envoler ses rêves de grand chelem sur les épreuves individuelles, samedi lors de sa défaillance au dernier tir debout de la mass-start, l'ogre norvégien a remis les pendules à l'heure avec autorité lors de l'épreuve finale des Mondiaux de Pyeongchang.

Lorsqu'il s'est élancé pour sa boucle de 7,5 kilomètres, celui qui figure désormais sur les tablettes comme le recordman de victoire sur le circuit mondial des sports blancs compte 11 secondes et demie de retard sur l'Autriche. Battu samedi par Dominik Landertinger et Christoph Sumann, Bjoerndalen rêve alors de revanche et ne veut pas laisser la victoire à ses bourreaux de la veille. Face à Sumann sur la piste, le héros norvégien décide d'abord de contrôler à distance. Ressorti de son tir couché en troisième position à 26 secondes de l'Autriche, il produit ensuite son effort et réussit dans la foulée un bien meilleur passage au debout que Sumann et Greis qui le devançait alors. A l'amorce du dernier tour, le Norvégien est dans le sillage immédiat du dernier relayeur autrichien qu'il atomise dans la bosse pour aller chercher son quatrième succès de la semaine.

Auparavant, ses coéquipiers s'étaient battus comme des beaux diables pour rester au contact des favoris autrichiens, vainqueurs de deux des quatre relais disputés cette saison. Dans la première boucle, Emil Hegle Svendsen, encore malade en début de semaine et en délicatesse avec son tir debout (3 pioches et un tour de pénalité), a ainsi fait avec les moyens du moment pour rester au contact. Dans la foulée, Lars Berger (3 pioches et un tour de pénalité également), a compensé sa faiblesse dans le stade par une incroyable vitesse à ski et est parvenu à replacer les siens en deuxième position, à moins de 25 secondes de l'Autriche. Enfin, Halvard Hanevold, auteur d'un sans faute au tir, a remonté plus de la moitié de ce handicap face à Landertinger pour passer le relais à OEB dans des conditions qui lui permettaient de jouer la victoire.

Dans le clan français, on se satisfaisait à l'arrivée de la performance des Bleus qui terminent au pied du podium au terme d'une épreuve d'un niveau d'une densité exceptionnelle. Septième après les bons relais initiaux de Vincent Jay (2 pioches) et de Vincent Defrasne (1 pioche), les Tricolores ont enclenché la surmultipliée avec les frères Fourcade. Martin (1 pioche) a d'abord permis à l'équipe de France de remonter au 5e rang avant que son aîné ne parvienne à assurer une belle quatrième place grâce à un tir parfait. Désormais apte à assumer le statut de leader laissé vacant depuis le départ à la retraite de Raphaël Poirée, Simon Fourcade s'est comporté en patron durant cette semaine de Mondiaux. Lauréat du relais mixte avec Brunet, Becaert et Defrasne, il n'a certes pas réussi à monter sur le podium lors d'une épreuve individuelle mais sa régularité au plus haut niveau lui confère désormais des responsabilités qu'il entend assumer.