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Sotchi 2014 - 20Km : Martin Fourcade, révigoré par sa médaille d'or, vise le doublé aux J.O.

Alexandre Coiquil

Mis à jour 13/02/2014 à 14:15 GMT+1

Complètement relancé par son premier sacre olympique lors de la poursuite, Martin Fourcade peut espérer faire la passe de deux à Sotchi lors de l'individuelle 20 kilomètres, ce jeudi (15h). Très solide mentalement depuis le début des Jeux, le Français a de sérieux arguments sur une distance qui l'obligera à rester dans la zone de confort mentale à laquelle il s'est tenu jusqu'ici.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Depuis son succès lors de la poursuite, lundi à sur la piste de Laura, Martin Fourcade est entré dans une nouvelle dimension. Celle d’un champion olympique. La médaille d’or qu’il convoitait depuis quatre années, et sa breloque d’argent récoltée à Vancouver lors de l’épreuve en ligne (mass start), est désormais sienne. Jambes qui tournent, œil de lynx, le Pyrénéen a tapé du poing sur la table et immédiatement chassé les quelques soupçons qui avaient accompagné sa légère contre-performance lors du sprint (6e à 12 secondes d’Ole Einar Bjoerndalen). Son crédo ? Sa confiance en lui, c'est son moteur. "J’ai eu le grain de folie pour être champion olympique. Il y a des jours où on est confiant, où pas grand chose ne peut nous arriver. Faut arrêter les préjugés sur les Français qui ne tiennent pas la pression", assurait le skieur de Font-Romeu après son succès.

Voir le tweet de Martin Fourcade

Comment a-t-il perçu ce premier titre olympique ?

On connaît aisément la réponse mais faut-il encore déterminer le terme exact et en comprendre la portée. Lui-même a utilisé plusieurs mots pour décrire son état après la course. On retiendra deux mots du post premier titre olympique : "cérébral", comme le fut sa cérémonie de médaille, et "plénitude" pour décrire la portée de ce succès chez lui. "C’est le sentiment qui m'habite le plus, je suis comblé. C'est la dernière chose qui me manquait. A Vancouver, il y avait beaucoup de surprises, de l'euphorie. Là, c'est différent, la joie est immense car j'ai le sentiment du devoir accompli, explique-t-il médaille autour du cou. Et puis, on veut y retourner aussi, donc on est plus mesuré. C'était plus cérébral ce coup-ci", ajoute-t-il, toujours concentré. Quand un champion est en confiance, ça fait souvent mal. Martin Fourcade est à la croisée des chemins : il peut collectionner les médailles ou repasser en dehors des podiums. On retiendra son abnégation lors des Mondiaux de Nove Mesto comme témoin de sa réactivité : battu deux fois par Emil Hegle Svendsen, le Français, en argent sur les deux premières courses, s'est repris pour remporter le 20 kilomètres. Depuis Vancouver, il a toujours su réagir quand il ne gagnait pas d'entrée dans un grand évènement (succès lors de la poursuite aux Mondiaux de Khanty-Mansiïsk en 2011).

Que s’est-il passé depuis lundi ?

On ne sait pas en détail ce qu’a pu faire Martin Fourcade depuis son sacre lors de la poursuite. Entre récupération et préparation du 20 kilomètres, le calendrier du Pyrénéen a dû être chargé. Hormis des apparitions publiques pour répondre aux médias, on a revu le Français, mardi soir, lors de la cérémonie des médailles au parc olympique d’Adler. Accompagné de son ami et adversaire d’enfance, Jean-Guillaume Béatrix, il est évidemment apparu heureux et détendu. Une fête a eu lieu au Club France dans la foulée de l’évènement protocolaire. Présentation des médailles, félicitions de rigueur. C'était sa soirée et leur soirée en quelque sorte. A la question "Allez-vous fêter-ça ?", posée par France Télévisions, le désormais champion olympique de poursuite, a répondu par la négative. "Ce serait manquer de respect  à mes équipiers ", a-t-il souligné. Et entendre le contraire aurait été étonnant. Physiquement il sera au rendez-vous

Voir le tweet de France Olympique

Que peut-il espérer sur le 20 kilomètres ?

Pas forcément connue pour être sa course de prédilection, ce qui reste plutôt le cas de la poursuite (un titre olympique, trois petits globes de cristal, deux titres mondiaux, dix succès en carrière), ou du sprint (deux petits globes de cristal, un titre de champion du monde, huit succès en carrière), l'individuelle peut néanmoins lui rapporter gros : un deuxième titre olympique et le faire devenir l'athlète le plus médaillé - en nombre - en compagnie de Jean-Claude Killy (triple médaille d'or aux J.O 1968). L'individuelle, qui se démarque va mettre en évidence ses qualités de tireur. Depuis le début de la saison, c'est là que le bât blesse chez Fourcade : il est moins précis au tir que la saison dernière : 86% cette année (179 tirs réussis sur 208) contre 89% en 2012/2013 qui reste son taux de réussite le plus fort en carrière. Au tir, il n'est que le 35e athlète du plateau cette saison.

Le 20 kilomètres et Fourcade, c'est une question d'amour naissant. Depuis 2010, le Français y est sans cesse en progrès avec comme point culminant un petit globe de cristal et un titre de champion du monde à Nove Mesto en 2013. Depuis la saison 2011/2012, il compte trois succès sur la distance tous obtenus à Österstund et un autre... à Sotchi lors de la reconnaissance de la piste olympique la saison dernière. A défaut d'être une vérité absolue, ce succès en Russie est un fait. Pour vaincre, le natif de Céret devra appliquer la même recette aperçue et mise en évidence lors de ses deux premières courses : la patience sur le pas de tir. Depuis le début des J.O., Fourcade est en mode sniper : 28/30 au tir (une seule faute lors de chaque course). Cette patience, ce mental, seront sa force jeudi. Il ne devra pas oublier la recette gagnante.

Qui seront ses adversaires pour la victoire ?

Le plateau mondial en biathlon est de plus en plus homogène. Vu que l'adresse au tir sera déterminante jeudi, les forcés en présence sont à chercher dans le Top 20 de la poursuite. Parmi les plus adroits, les noms d'Ondrej Moravec et Christoph Sumann (meilleur tireur du plateau cette saison), qui n'ont commis aucune faute au tir en deux courses, évoquent la régularité et la crainte. Ils seront de vrais dangers sur l'individuelle. Pas loin derrière, les noms de Simon Schempp et Nathan Smith, Evgeny Ustyugov et Simon Eder, d'autres excellents tireurs, font également office de sérieux prétendants.
Enfin, quel sera l'état de forme d'Emil Svendsen ? Très légèrement en retrait depuis le début des Jeux, le Norvégien, leader au classement de la spécialité et 2e de la Coupe du monde, accumule les places d'honneurs. Il avait impressionné à Ruhpolding, tandis que Fourcade avait tout avalé à Österstund, son rendez-vous depuis 2011. Impossible de croire que Svendsen, deux fautes au compteur tout comme Fourcade, ne réagira pas. Jean-Guillaume Béatrix (en argent sur la poursuite et troisième sur la poursuite d'Antholz) et son grand frère Simon, tout aussi adroits au tir, seront aussi à surveiller. Quelque fois, il suffit de tourner la tête pour voir son véritable ennemi.
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