Martin Fourcade en quête d'or et de plaisir

Le 20 km individuel messieurs constitue le véritable lancement de la Coupe du monde trois jours après une mise en bouche par le relais mixte remportée par la Russie. Martin Fourcade, de retour de Gällivare, est prêt à en découdre.

"Après ma victoire au général la saison dernière, le globe de cristal n'est pas l'objectif premier. Surtout avec les Mondiaux et le ski de fond", avoue le Français, qui a débuté sa saison sans carabine en allant se frotter aux meilleurs fondeurs en vue d'une incursion aux Mondiaux de février en Italie. "Ma saison sera plus axée sur la performance le jour-j", souligne le Pyrénéen de 24 ans, désireux d'étoffer son palmarès mondial sur la neige tchèque de Nove Mesto en janvier. Histoire de titiller le record de 7 titres de Raphaël Poirée dont il n'est qu'à trois longueurs depuis son triplé à Ruhpolding, en Bavière.

S'il fallait choisir, il opterait pour la défense de son titre de poursuite, "car ce serait le 3e de suite et très bon en vue des JO" de Sotchi en 2014. Ces Jeux auxquels il "pense depuis Vancouver, le seul gros objectif qui manque à mon palmarès". Sur le circuit blanc, "ce serait la victoire à Oberhof car c'est la seule Coupe du monde que je n'ai jamais gagnée". Mais il prévient ses rivaux: "Je reste très exigeant pour toutes les épreuves auxquelles je participerai" sur la Coupe du monde. Et si un globe est à portée, il ne le laissera pas s'échapper...

Pour le quadruple champion du monde, le Norvégien Emil Hegle Svendsen, son dauphin la saison dernière, "sera le plus dur à battre". Avec les prétendants suédois, allemands et surtout les Russes emmenés par Yevgueni Ustyugov, champion olympique de mass start, à un peu plus d'un an des Jeux à domicile. "On aura des surprises comme tous les ans", prévient le cadet des Fourcade, d'autant que l'absence en début de saison du Norvégien Tarjei Boe (infection) et de son frère Simon (opéré) "peut ouvrir des portes". Peut-être pour Alexis Boeuf et/ou Vincent Jay, le champion olympique de sprint qui "est beaucoup mieux que les deux dernières saisons", de l'avis du chef d'équipe Stéphane Bouthiaux.

Chez les dames, la lutte est ouverte pour la succession de Magdalena Neuner, la bavaroise qui a raccroché au terme de l'hiver dernier après avoir régné sur le circuit. La Norvégienne Tora Berger, auquel il ne manque que du cristal à un palmarès déjà doré aux JO et Mondiaux, la Bélarusse Darya Domracheva, une fusée sur les skis qui fut dauphine de Neuner la saison dernière, et la Finlandaise Kaisa Maikarainen figurent en tête de liste des prétendantes. Mais Marie-Laure Brunet, triple médaillée d'argent mondiale, "a toutes les armes pour réussir", assure le nouvel entraîneur des dames, Thierry Dusserre. On n'en a pas parlé mais tout est possible. Elle a les dents longues et sait qu'il faudra bien débuter et être présente jusqu'au bout". Le coach mise évidemment sur Marie Dorin-Habert, plus discrète mais tout aussi ambitieuse à 26 ans, "qui s'est permis le luxe de doubler Domracheva sur les skis" lors du relais mixte.