Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Nike rompt avec le boxeur Manny Pacquiao après des propos homophobes

ParAFP

Mis à jour 18/02/2016 à 07:49 GMT+1

L'équipementier sportif Nike a coupé les liens avec le boxeur philippin Manny Pacquiao, après ses propos comparant les homosexuels à des animaux.

Eurosport

Crédit: Eurosport

"Nous n'avons plus de relation avec Manny Pacquiao", a déclaré mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe américain. Des voix aux Etats-Unis d'Amérique et aux Philippines avaient appelé depuis 24 heures au boycottage de la marque tant qu'elle n'aurait rompu avec l'octuple champion du monde.
"Nous trouvons les déclarations de Manny Pacquiao abjectes", a ajouté le porte-parole, précisant que "Nike est fermement opposé à la discrimination quelle qu'elle soit et a une longue histoire de soutien et de défense des droits de la communauté LGBT" (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels).
La marque à la virgule, un des plus importants sponsors de Manny Pacquiao, vendait des T-shirts, shorts, sweatshirts, chaussures de sports et autres articles frappés du nom "Team Pacquiao", l'estampille du boxeur en campagne pour un fauteuil de sénateur dans l'archipel.
La décision de l'équipementier a été saluée par les associations philippines de défense des droits des homosexuels. "Les LGBT philippins, les groupes associés et la prise de position éclairée de Nike ont mis à terre un fanatique fondamentaliste qui veut être sénateur", a lancé Santon Remoto, directeur du parti Ang Ladlad (la déferlante).
Cette semaine, dans une interview à la télévision philippine, Manny Pacquiao, 37 ans, avait déclaré : "Connaissez-vous des groupes d'animaux où un mâle est avec un mâle, une femelle avec une femelle?"
"Les animaux sont meilleurs. Ils savent comment distinguer le mâle de la femelle. Si nous approuvons un homme et un homme, une femme et une femme, alors l'homme est pire que les animaux", avait dit le sportif.
Ces propos ont soulevé un tollé sur les réseaux sociaux, l'ancien basketteur Jason Collins, un des premiers sportifs de haut niveau à officialiser son homosexualité, le traitant de "sectaire". "Tu as perdu mon respect", fustigeait-il.
"Certaines personnes pensent qu'elles ont le droit de juger les autres, comme si elles étaient Dieu, juste parce qu'elles ont assisté à une prière et lisent la bible", a ironisé un célèbre comédien philippin Vice Ganda, lui-même gay, exhortant les 6,7 millions d'abonnés à son compte Twitter à prier pour Manny Pacquiao (#PrayForMannyPacquiao).

Regrets

L'Américain Floyd Mayweather, vainqueur en mai 2015 du Philippin lors du combat considéré comme le plus lucratif de l'histoire de la boxe, n'a pas été en reste : "Nous devons laisser les gens vivre comme ils ont envie de vivre. A chacun sa vie", a-t-il dit, selon TMZ Sports.
Face à la pression, Manny Pacquiao, icône dans son pays, avait présenté mardi ses excuses. Sans toutefois convaincre.
"Je suis désolé d'avoir blessé des gens en comparant les homosexuels à des animaux. S'il vous plaît, je demande pardon à ceux que j'ai blessés", dit-il dans un message vidéo mis en ligne sur Instagram et sur son compte Twitter.
Il y réaffirme ses convictions chrétiennes : "Je vous aime avec tout l'amour du Seigneur. Je prie pour vous", avance-t-il.
Les relations homosexuelles ne sont pas criminalisées dans l'archipel mais le mariage gay y est interdit en raison de l'opposition de l'Eglise catholique, très influente dans un pays où 80% des 100 millions d'habitants sont catholiques.
Manny Pacquiao, lui-même converti du catholicisme à l'évangélisme, est octuple champion du monde avec un bilan de 57 victoires, dont 38 par KO, six défaites et deux nuls en 20 ans de carrière.
La chanteuse philippine Aiza Seguerra, qui a récemment épousé son amie actrice aux Etats-Unis, a appelé ses compatriotes à boycotter la candidature du boxeur qui prépare ce qui a été présenté comme son dernier combat, contre Timothy Bradley en avril.
"Tu viens juste de montrer au pays tout entier pourquoi il ne faut pas voter pour toi", a-t-elle lancé sur Instagram, le qualifiant "d'hypocrite sectaire et ignorant".
L'analyste philippin spécialiste du sport Ronnie Nathanielsz a expliqué à l'AFP qu'il y avait un risque réel que d'autres sponsors emboîtent le pas à Nike. "Ça va le toucher au portefeuille, c'est sûr", a-t-il dit.
Le magazine Forbes avait estimé ses revenus 2015 à 160 millions de dollars, dont 12 millions de revenus du sponsoring.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité