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Lamy-Chappuis : "Si je gagne le globe encore cette saison, ça ne me dérangerait pas d’arrêter après"

François-Xavier Rallet

Mis à jour 28/11/2014 à 16:45 GMT+1

Déçu par sa saison dernière, Jason Lamy-Chappuis a décidé de poursuivre sa carrière. Au moins jusqu’au printemps prochain. Le Français de 28 ans n’arrive pas à se projeter après et notamment jusqu’aux JO de 2018, à Pyeongchang.

Jason Lamy-Chappuis lors des JO 2014 à Sotchi

Crédit: Panoramic

Quel regard portez-vous sur votre hiver dernier ?
JASON LAMY-CHAPPUIS : C’est surtout la fin de saison qui a été très difficile. Jusqu’à décembre, ça allait : j’arrive à gagner deux Coupes du monde (à Lillehammer et à Schonach). Ensuite, ç’a été la dégringolade avec plus de pression, plus de fatigue physique. Je gambergeais de plus en plus. En fin de saison, j’étais cuit. Je n’avais plus de jambes, plus rien.
Avez-vous vu venir ces difficultés ?
J.L.-C. : Dès janvier, j’ai senti que ça n’allait pas dans le bon sens. Avec le recul, je me suis rendu compte qu’il y avait des signes qui annonçait cette dégringolade. Je commençais à être fatigué, un peu moins lucide. J’avais du mal à enchaîner les week-ends. Quand on est dans le truc, on se dit : "ça va, c’est normal d’être un peu fatigué, je vais avoir du repos avec le stage de préparation et avant les JO. Ça va le faire car ça l’a toujours fait comme ça." Et puis, en fait, mon niveau n’est jamais remonté.
Et à Sotchi, vos résultats n’ont pas été ceux attendus…
J.L.-C. : J’ai fait une seule impasse sur l’étape en Russie (Tchaïkovski, juste avant Chaux-Neuve). Les Norvégiens ont raté celle-ci et le week-end en Allemagne (à Oberstdorf) et ils sont arrivés en grande forme à Sotchi…
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Lamy-Chappuis à Sotchi

Crédit: AFP

Vous regrettez de ne pas avoir fait la même chose, de ne pas être arrivé dans de meilleures conditions ?
J.L.-C. : C’est facile à dire après… Mais, nous, c’est vrai qu’on a eu peur de zapper un week-end de Coupe du monde, de ne pas courir pendant trois semaines. Entre Chaux-Neuve et Seefeld, on a enchaîné pas mal de courses, d’entraînements. Après coup, on en a un peu discuté avec les membres du staff. Ils m’ont dit : "On a bien pensé faire plus d’impasses, mais c’est seulement après qu’on se rend compte des choses." Mais ça reste une immense déception, c’est sûr.
A tel point que vous avez même pensé à mettre un terme à votre carrière.
J.L.-C. : C’est vrai. Je me suis posé un petit moment cette question après avoir reçu ce coup dans la tête à Sotchi. C’était juste après les JO. Je me suis dit : "Est ce qu’il faut que je continue ? Est-ce que ça vaut le coup ?" Mais ces questions ont vite disparu. Deux minutes après, j’ai rapidement compris que ce n’était pas la solution : j’avais conscience de ce goût d’inachevé, je ne pouvais pas arrêter là-dessus. C’est impossible.
Vous en avez discuté avec votre entourage ?
J.L.-C. : J’en ai pas mal parlé avec mes parents, avec quelques-uns de mes amis pour avoir leur ressenti. Ça m’a réconforté. Ils m’ont dit : "Fais ce qui te fait plaisir. Si tu as l’envie, la rage, continue." La rage, je sais que je l’ai encore. J’ai appris beaucoup de choses sur moi-même dans ces moments difficiles. Les choses positives arriveront plus tard et je les savourerai encore plus (sourires).
Vous avez quand même eu besoin de vous "couper du monde" à l’intersaison…
J.L.-C. : Oui, j’ai coupé deux mois. Complètement. Pas de ski du tout. Je n’ai pas pensé au sport. Je faisais un petit footing de temps en temps pour garder la forme. Pour une fois, je ne suis pas allé aux Etats-Unis, je suis resté en France et j’ai un peu bougé : dans le sud pour les vacances, un peu à Lyon pour voir des amis que je n’avais plus vus depuis longtemps. C’était un retour aux sources en quelque sorte.
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Jason Lamy-Chappuis lors des JO 2014 à Sotchi

Crédit: Panoramic

Arrivez-vous à vous projeter jusqu’aux Jeux de Pyeongchang en 2018 ?
J.L.-C. : Non… Je ne peux pas dire si j’y serai ou pas. Pour l’instant, je me vois jusqu’au printemps prochain. Et c’est flou après.
Cet hiver de Coupe du monde peut donc être le dernier de votre carrière ?
J.L.-C. : Oui, il se peut que ça soit ma dernière saison. Mais ça se peut que je continue après aussi. Je n’en sais rien. Mais la saison 2015-2016 ne propose ni JO, ni Mondiaux. Si je repars ensuite, c’est pour les JO en gros. Donc, j’aviserai. Ça dépendra de l’envie. Mais si je gagne le globe encore cette saison, ça ne me dérangerait pas d’arrêter juste après. 
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