Ascot : Minding impose sa légende !

Frileuse la demoiselle ? Que nenni ! Longtemps cantonnée à n'affronter que les pur-sang de son sexe, et à les domine sûrement, Minding a quitté la quiétude des salons de thé pour entrer dans l'arène suintante et puante de testostérone. Terminés, les succès faciles des Guinées, du derby des pouliches, des Nassau Stakes. La première fois que la fille de Lillie Langtry pénétra la salle de boxe tapissée de sueur masculine, l'odeur lui explosa aux naseaux et lui donna la nausée : troisième, troisième seulement de son aînée Found et du séduisant français Almanzor. Une claque, pour la demoiselle Coolmore. Le plus mauvais classement de sa carrière, une défaite nette, mais courageuse. Effacée, mais tout de même dans la lumière des flashs. Minding aurait pu abdiquer, s'essouffler de ses déjà six énormes combats de l'année, mais c'était mal la connaître, et bien mal la deviner. L'élève O'Brien a pris les gants, et en championne, repris du mordant. Sur la distance courte des Queen Elizabeth II Stakes, face au public nombreux du British Champions Day, la demoiselle a frappé sa légende à grands coups de sabot. Une demi-longueur, une belle droite dans la face de Ribchester, Roi du Jacques le Marois. Awtaad, Galileo Gold, mis knock-out par le poids plume des Guinées. L'année est longue pour certains, si pleine de victoires pour d'autres !
Pour Minding, les rounds s'enchaînent. Parfois endurants, comme à Epsom, parfois fulgurants, comme à Ascot ou Newmarket. La crack n'est pas dame d'un seul sport, la pelouse est à ses pieds. La légende, entre la pointe de sa queue et la cime de son nez, entre les mains de Ryan Moore, effacé face à la Reine. Bravo Minding !