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Deauville : Les ventes Arqana proposaient des yearlings ce week-end. Compte-rendu.

Allison Nicolleau

Publié 19/08/2014 à 22:44 GMT+2

Les ventes à Deauville ont plus d'un siècle. Ksar, champion de l'après Grande Guerre, affolait les compteurs en 1919, relançant, en un coup de marteau, l'investissement perdu des français dans les courses hippiques. Près d'un siècle plus tard, la compétition a perdu de son aura, n'intéressant plus autant la France populaire et mondaine, mais les chevaux de nos élevages sont toujours plus grands.

Ce week-end eurent lieu les traditionnelles ventes d'Eté à Deauville.

Crédit: Panoramic

Le week-end du Prix Jacques le Marois a ouvert les portes des ventes historiques de Deauville. Plus de 300 poulains et pouliches de deux ans, issus de nos souches françaises mais aussi pour la plupart anglaises, allemandes, et américaines, sont passés sur le ring de samedi à hier lundi. Le bilan au terme de la troisième journée était admirable : l'investissement pour les ventes françaises est en hausse. 81 % des produits ont été vendus, 7 points de plus que l'année précédente. Le prix moyen augmente de 13 000 €, le prix médian de 10 000 €. Enfin, le chiffre d'affaire, à lundi, s'élevait à plus de 38 800 000 €, soit plus de 5 000 000 € d'enchères en plus en une année. Les étalons vedettes ont été sans conteste Monsun, Invincible Spirit, Galileo et Sea The Stars. Mais leurs adversaires sur le ring ont, pour la plupart, bien tenus les rangs.
Le top price, survenu dès le onzième poulain présenté, est une pouliche par Monsun, présentant au monde ses derniers produits, issue de la plus importante souche maternelle allemande actuelle. Propre soeur de Soberania, placée de groupe 1 allemand et quatrième d'un Prix Vermeille, la pouliche présentée par le Haras des Monceaux a pour frère Seismos, gagnant de groupe 1 Outre-Rhin, et découle de la même lignée que Schiaparelli, multiple gagnant de groupes 1, Samum, Salve Regina et Sea The Moon, tous lauréats du derby ou du Prix de Diane allemand. Sea The Moon, actuellement sollicité pour être l'un des favoris du prochain Arc de Triomphe, a permis à sa précieuse famille de se mettre de nouveau en avant. La pouliche a été adjugée 1 200 000 € pour Tony Nerses qui agissait pour le compte d'un propriétaire du Koweit, Saleh Al Homaizi, autrefois victorieux avec Authorized, lauréat du derby à Epsom. Sa vie de course devrait prendre jour dans les écuries de Newmarket.
Le second top price a été de 1 100 000 €. Seul mâle au dessus du million, le poulain présenté par le Haras des Monceaux, lui aussi, est issu d'Invincible Spirit, père des deux derniers lauréats du Prix Jacques le Marois qui s'est couru lors des ventes, Moonlight Cloud et Kingman. La poulinière Prudenzia, mère du yearling proposé, avait engendré avec Montjeu la déstabilisante et pétrie de talent Chicquita, lauréate des Darley Irish Oaks. De la même famille, on retrouvait les noms des juments de groupe 1 Alexandrova et Magical Romance. Mayfair Speculators, nouvel investisseur sud-africain, remportait l'enchère à la lutte avec le Cheikh Fahad Al Thani qui a été hissé au premier plan grâce à la victoire de Dunaden dans la Melbourne Cup 2011.
Le dernier yearling a avoir atteint le million est une pouliche issue du meilleur des étalons Galileo et de Dance Secretary proposant un papier maternel victorieux aux Etats-Unis. Dance Secretary, dont c'est le premier produit, est une fille de Danehill Dancer. L'association Danehill Dancer, père de mère, avec Galileo, a donné By My Gal, lauréate du premier groupe proposé lors du meeting deauvillais cette année. Le top-étalon, croisé avec Danehill, père de Danehill Dancer, a donné bien mieux : Frankel, Golden Lilac et Intello ces quelques dernières années. Le Haras de la Reboursière et De Montaigu s'illustre grâce à la pouliche, l'enchère revenant à Anthony Stroud qui agissait pour les sud-africains. Le courtier britannique est célèbre depuis des décennies. A son tableau de chasse : Arazi, Dutch Art, Carnegie, King's Theatre, Gracioso, Old Vic, Opera House pour ne citer qu'eux.
La demi-soeur d'Ectot, grand espoir français malheureusement sur la touche lors du Prix du Jockey-Club qui lui semblait promis, a été élevée par le Haras des Monceaux, bien décidé cette année à conserver sa place de numéro 1 lors de cette vente Arqana. Adjugée 850 000 € à la team Magnier, pour Coolmore que l'on ne présente plus, elle est issue de Dansili, père de Harbinger et de Rail Link et d'une fille de Kingmambo. Cette association d'étalons n'a pour l'instant rien donné de mémorable. Cependant, Dansili s'est illustré avec les femelles cette année, avec les jeunes We Are et Miss France, et les plus aguerries L'Amour De Ma Vie et The Fugue nouvellement poulinière.
On notera qu'au dessus de 500 000 €, Sea The Stars se fit une place avec une petite fille de Vadawina, déjà mère de Vadamar. La souche Aga Khan a révélé des noms tels Vadapolina ou Valixir. La soeur de Free Port Lux, par Galileo et Royal Highness ( Prix de Malleret en France, Beverly D Stakes aux USA ) est partie pour 560 000 €. Pour la moitié d'un million, Coolmore repartait avec le produit de Rock Of Gibraltar et de Puggy, qui poulinait avant elle d'Avenir Certain, victorieuse aujourd'hui même. Coulonces Consignment proposait les deux pouliches atteignant le demi-million.
Au bilan des étalons, c'est le regretté Monsun qui a fourni le top-price de ce week-end de vente. Shamardal, père de Mukhadram, lauréat au plus haut niveau cette année, et de Lope De Vega qui proposait ses premiers yearlings cet été, n'a pas fait dans la dentelle : sur sept produits proposés, tous dépassent les 140 000 € d'enchères, tous issus d'élevages différents. Le maximum de 720 000 € revenant au Haras des Capucines. Oasis Dream repart avec des prix similaires, légèrement galvanisé par Free Port Lux. Les disparus Monsun et Montjeu sont intemporels : Gallante honorait encore son père Montjeu lors du Grand Prix de Paris. L'unique produit proposé est parti pour 260 000 €. Monsun en avait quatre à son actif pour un total de 2 198 000 €. Kendargent, étalon français, place six de ses dix produits au dessus des 100 000 €. Invincible Spirit, Dansili, Lawman font de même. Galileo n'est pas la star de la vente, mais ses prix vont de 300 000 € jusqu'au au million. Parmi les jeunes étalons se détache Sea The Stars, crack sur la piste et frère de Galileo. Sa production de 2011 explose cette année : Taghrooda met à genoux les mâles en Angleterre, Sea The Moon montre une Allemagne aux dents longues. Le Prix de l'Arc de Triomphe se dispute au betting entre ces deux champions. Dubawi, père de Makfi et récemment de Night Of Thunder, lauréat des 2000 guinées, repart avec 500 000 € en une seule proposition. Pour Moi n'est pas sollicité, bien que présentant douze produits.Trois seulement atteindront les 100 000 €. Dream Ahead débute à 40 000 € mais culmine à 270 000 €. Canford Cliffs est le père de deux yearlings. Ils sont vendus pour 125- et 130 000 €. Déception pour Mastercrafsman qui fournissait douze poulains, dont aucun ne franchit la ligne des 100 000 €. Il est pourtant le père de Kingston Hill, second d'Australia dans le Derby d'Epsom, et de The Grey Gatsby, lauréat du Prix du Jockey-Club en temps record.
Tout ce beau monde, dispersé dans les écuries du monde entier, devrait se retrouver sur les pistes l'année prochaine, pour se disputer, à terme, les grands classiques des trois ans. Champions, pas champions ? L'avenir nous le dira !
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