Hardest Core, l'Arlington Milllion n'a pas été son plus dur combat

Depuis presque vingt-cinq ans que la famille Bentley possède des chevaux de courses, seulement sept compétiteurs sont passés entre leurs mains. Pour l'anniversaire de leur fils Andrew né avec le syndrome de Down ( trisomie 21 ), qui fêtait ses 30 ans l'an passé, le couple lui offrit un cheval. Hardest Core avait déjà couru, pour trois victoires à l'âge de trois ans. Présenté aux ventes Keeneland de novembre, Gregory Bentley l'achetait pour 210 000 $. Le poulain proposait un pédigrée destiné au sprint. Il était issu de Hard Spun, lauréat d'un groupe 1 à Saratoga et placé des deux premières épreuves de la triple couronne. Sa mère Lillybuster, soeur du précoce et victorieux de Breeders'Cup Juvenile Gilded Time, avait pour père Housebuster, qui aimait vaincre sur le sprint et qui fut intégré en 2013 parmi le Hall Of Fame. C'est tout naturellement que le poulain acquit se dirigea vers un entraînement destiné... au steeple-chase. Hardest Core avait, certes, un merveilleux et naturel coup de saut, mais son galop attirait bien plus le regard. Placé dans les boxes de Edward L. Graham, entraîneur de quatre chevaux d'obstacle, le poulain se révéla cette année, invaincu en trois sorties, dont l'incroyable Arlington Million. Précédemment castré dans l'hiver, l'opération révéla une dramatique hernie. L'intestin sortit du corps, et dut être raccourci de cinq mètres. Le lendemain, il pétait la forme, miraculeux. Tandis que sa carrière à quatre ans débutait sous les meilleurs hospices, sous ses nouvelles couleurs et pour un entourage amoureux, Hardest Core se vit sélectionné grâce à sa victoire dans une Allowance pour disputer une épreuve de Breeders'Cup. L'aventure saisit la famille qui l'engagea dans l'American St. Leger, se courant le même jour que l'Arlington Million, juste avant les Secretariat Stakes. Et puis l'idée de la mythique épreuve d'Arlington Park fit davantage son chemin, et le mardi, quatre jours avant la course, la décision était prise. Motivé par la confiance en son poulain, par le faible nombre de partants, Andrew engageait son protégé vers ce qui sera un bond en avant dans sa destiné. Out Magician l'irlandais, Out Side Glance, le lauréat australien. L'entraînement d'Aidan O'Brien ne suffisait pas à contrer le fougueux poulain, qui menait son énorme carcasse jusqu'au poteau, au terme de foulées solides et déterminées. Et dire qu'il inaugurait les engagements de son entraîneur dans une épreuve de groupe. Et dire qu'il n'avait pas touché, lui même, à la haute concurrence avant samedi. Et dire que pour ses débuts, le premier janvier 2013, il n'était que dixième. Dixième de Verrazano, qui s'aventura en Europe et cessa sa carrière, à l'aube de la renaissance de son rival d'un jour. La Breeders'Cup Turf, entre les mains de Eriluis Vaz. Et pourquoi pas ?