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Kingston Hill et Brown Panther s'adjugent leur St Léger, Bathyrhon se prépare au sien.

Allison Nicolleau

Publié 15/09/2014 à 02:07 GMT+2

Le Prix Gladiateur n'est pas une fin en soi, mais un tremplin pour le Prix du Cadran, championnat des stayers parisiens. L'épreuve de groupe 3 rendait hommage au mémorable champion du comte Frédéric de Lagrange, lauréat en 1865 de la plus vieille épreuve classique britannique. Les St Leger Stakes de Doncaster ont sacré un 238ème vainqueur, ceux d'Irlande, un 100ème.

Bathyrhon remporte le Qatar Prix Gladiateur, accompagné dans la victoire par Maxime Guyon.

Crédit: Panoramic

Se courait donc à Longchamp aujourd'hui, entre autres épreuves de prestige, le Qatar Prix Gladiateur sur 3100 m. Apparue en 1807, la course a perdu plus de 1500 m de distance depuis, s'adaptant à la modification de la race. Ces chevaux d'il y a deux siècles nous sembleraient bien courageux aujourd'hui, capables de longues distances et de courses à répétition. Même si le stayer a perdu de l'endurance, et même si le programme classique favorise dorénavant le pur-sang des 2400 m, l'épreuve n'a pas à rougir, parvenant à se maintenir dans l'histoire des courses françaises. Quand on pense qu'aux Etats-Unis est appelée Gold Cup une épreuve sur 2000 m, on se dit que la France est un fantastique pays de conservation. Le Qatar Prix Gladiateur a été remporté par le grand Omnium II, par le gris Fléchois et plus récemment par le crack Westerner et le polyvalent Kasbah Bliss. Cette année, Bathyrhon, né en Allemagne et fils de Monsun, a apporté un nouveau groupe à Mme Pia Brandt après la victoire de L'Amour de Ma Vie sur l'hippodrome de Meydan. Le cheval de quatre ans, monté par Maxime Guyon, s'est imposé de deux longueurs, offrant à nos yeux une formidable accélération. Il n'avait remporté qu'une seule course auparavant, de catégorie Handicap à Saint-Cloud. Cet été, il était dernier d'un microscopique peloton dans le Prix Kergorlay. Sa victoire aujourd'hui est une surprise, mais son coup de rein a été des plus séduisants. Derrière lui, Kicky Blue, elle aussi de sang allemand, devançait High Jinx de la moitié de son corps. La jument, spécialiste de la distance depuis plus d'un an, avait remporté sa Listed sur 3000 m au mois de juin. Son poursuivant, entraîné à Newmarket par celui qui sellait la dérangeante Ribbons dans le Prix Jean Romanet, régulier à l'extrême, venait de remporter une Listed à Maisons-Laffite. En mai, il était second à Sandown de Brown Panther dont on parlera tout à l'heure. Second puis cinquième du Prix du Cadran, le fils d'High Chaparral pourrait bien avoir repris ses repères cet après-midi. Les chevaux les plus titrés ont boudé l'arrivée. Going Somewhere, l'athlétique fils de Sulamani, placé de groupes et du Prix Royal-Oak en France, est seulement septième, faiblissant dans la ligne droite. Domeside ne parvient pas à éblouir comme l'an dernier, Goldtara ne confirme pas sa seconde place du Prix Vicomtesse Vigier. Les Beaufs, lauréat du Prix Royal-Oak en 2012, remonte le peloton tout entier pour disputer le commandement, puis refait la route en sens inverse, incapable de trouver du mordant sur un terrain qu'il ne porte pas dans coeur. Il est dernier. Bathyrhon est engagé dans le Prix de l'Arc de Triomphe.
Sur la piste du Curragh se disputait l'Irish St. Leger sur 2800 m, course labellisée groupe 1. Brown Panther, dans le dos du leader O'Brien Eye Of The Storm, le poursuivait tout au long du parcours, prenant ses distances avec le reste du peloton qui refusait de suivre le rythme proposé. Tandis que le pacemaker disparaissait dès les premiers mètres de la ligne droite, le fils de Shirocco et son fidèle cavalier Richard Kingscote s'envolaient vers la victoire. Les longueurs sont affolantes, l'accélération inépuisable. L'élève de Tom Dascombe, courant pour ses éleveurs Owen Promotions Limited, n'avait pas inquiété la concurrence qui l'avait laissé se dégourdir les jambes loin devant. Ils ne purent jamais entrer dans son champ de vision. Il avait été second de l'épreuve anglaise en 2011, puis troisième de celle-ci l'année suivante. Il avait préparé son sacre dans le Prix Maurice de Nieuil à Paris en juillet, dont il était second. Loin derrière, Leading Light, fils de Montjeu, irréprochable depuis ses débuts mis à part sa défaite cuisante dans le dernier Prix de l'Arc de Triomphe, remontait l'adversité et crucifiait Encke sur le poteau. Le pensionnaire d'Aidan O'Brien, dernier nom inscrit au palmarès de l'épreuve de Doncaster et vainqueur de la Gold Cup le 19 juin, fournissait une admirable dernière propulsion. Encke, porteur de la casaque bleue de Godolphin, fournissait son second parcours seulement après un retrait des pistes long de deux années. C'était lui le bourreau qui empêchait Camelot, en 2012, de marquer l'Histoire de l'Angleterre par un sacre dans la triple couronne. Willing Foe, pour la même casaque, terminait dans le sillage de son compagnon.
Enfin, l'épreuve la plus mythique a eu lieu samedi sur la fabuleuse piste de Doncaster. Remportée par Gladiateur, le héro français, elle le fut également par Iroquois, Ormonde, Persimmon, Flying Fox et Pretty Polly notamment. De leur création en 1776 jusqu'à ce jour, les St. Leger Stakes n'ont jamais rien perdu de leur superbe, et sont un véritable témoin de la passion des anglais pour les courses hippiques, et ce à travers les siècles. Réservée à la génération des trois ans, ce qui explique que ses précédents vainqueurs se soient disputés le lendemain l'équivalent irlandais ouvert à tout âges, la course fut remporté par l'évident Kingston Hill et son cavalier Andrea Atzeni. L'élève de Roger Varian, lancé tout à l'extérieur d'un peloton largement étendu sur la piste, très loin de la lutte, apprécia l'infinité de la piste. Cadencé, fournissant une progressive accélération, il devança sur le poteau d'un peu plus d'une longueur le pensionnaire de John Gosden Romsdal qui avait terminé derrière lui, déjà, dans le derby d'Epsom. Snow Sky, voyant sa route coupée par le vainqueur alors que lui aussi cherchait ses appuis, ne bénéficiera pas de la clémence des juges. Bien relancé, il complète l'arrivée.
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