LONGINES Hong Kong Sprint : Aerovelocity le fait en patron

Il avait montré de belles dispositions dans sa jeunesse néo-zélandaise, terminant sur le podium de ses Trials, en remportant même un, avant de découvrir les courses officielles. Le 25 avril 2012, Naisoso Warrior, puisque c'est ainsi qu'il avait été baptisé en premier lieu, remportait son Maiden sur 1300 m, supportant le poids de cette course pour poulains timides. Tête et corde, le muscle éclatant faisant offense à ses concurrents, le futur vainqueur du LONGINES Hong Kong Sprint s'envolait de trois longueurs, et prenait l'avion pour la Chine. A Hong Kong, le fils de Pins poursuivait sa route, et accumulait les victoires au niveau inférieur. Reconnaissable parmi tant d'autres grâce à ses oeillères roses, Aerovelocity menait cinq fois consécutivement son cavalier Zac Purton jusqu'au disque final, et depuis peu, s'était vu autorisé à courir les groupes. Victorieux au niveau groupe 2 il y a quelques mois, échouant ensuite au mois de septembre dans le Jockey Club Sprint, il se présentait dimanche dans sa toute première grande compétition. Face aux caméras du monde entier, l'athlétique cheval bai a laissé éclaté tout son talent, se propulsant avec rage jusqu'au sacre tant attendu. Un premier essai, à l'âge de six ans. La preuve que les chevaux se bonifient avec le temps. Une patience hautement récompensée.

Placé dès les premières foulées en tête de l'épreuve, Aerovelocity a mené grand train cette adversité qui se voulait internationale. A ses côtés, Buffering, qui représentait seul l'Australie, tenait le rythme. Malheureusement, son manque de forme observé ces derniers temps s'est confirmé, il n'a pas pu suivre l'accélération finale. Placé légèrement en retrait, Peniaphobia attendait son heure. Le pensionnaire de Tony Cruz, dont les performances attiraient l'oeil puisqu'il venait de s'imposer par deux fois sur la distance, se lança dans la bataille à mi-ligne droite. Seulement âgé de trois ans, il s'est montré solide dans cette épreuve difficile, n'échouant que d'un nez sur un cheval nettement plus aguerri. La troisième place, également très disputée, est revenue à la jument Straight Girl. La jolie baie a tout donné pour saisir cette ultime médaille, fournissant certainement sa plus belle valeur.

Les trois champions ont pris leurs distances. Notre voisin Gordon Lord Byron, casaque rouge, logé contre la corde tout au long du parcours, s'est de nouveau offert en spectacle. S'il avait été un poil plus tranchant, il aurait crucifié la jument. Sole Power, quant à lui, n'était pas ridicule, mais sa position à l'extérieur et en retrait ne lui a pas permis d'être suffisamment proche du combat. C'est à la sixième place que l'on retrouve Buffering, épuisé par les attaques. Juste devant lui, Golden Harvest, inédit lui aussi au plus haut niveau, n'est pas parvenu à une démonstration magistrale, mais il confirme des capacités précieuses.

La déception majeure revient au superbe Lucky Nine, spécialiste du Sprint et amoureux de Sha Tin. Le fils de Dubawi, bien connu pour avoir remporté ce LONGINES Hong Kong Sprint en 2011, semble avoir du mal avec son inévitable prise de rides. Onzième dimanche, il a tenté de prendre part à la lutte, mais s'est retrouvé derrière Buffering qui perdait pied. Il n'a pas été gêné, cependant, montrant clairement un manque d'énergie. Le cheval de Caspar Fownes n'avait qu'une seule course de rentrée dans les jambes, il aura tout le temps de se réveiller.

Bravo au cheval Aerovelocity pour cette magnifique démonstration de force, ainsi qu'à son entourage  : Zac Purton, brillant jockey, Paul O'Sullivan, son mentor, et Daniel Yeug Ngai pour qui il s'habille de vert et de rose.