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Ourasi, le trotteur de légende, s'éteint à 32 ans en Normandie

ParAFP

Publié 14/01/2013 à 11:19 GMT+1

Le légendaire trotteur Ourasi, quadruple vainqueur du Prix d'Amérique, est mort samedi à 32 ans dans le haras normand où celui qui avait été surnommé le "roi fainéant" coulait une retraite paisible après une carrière inégalée l'ayant rendu populaire bien au-delà du cercle des amateurs de hippisme.

Ourasi

Crédit: AFP

Ourasi, le célèbre trotteur alezan brûlé est décédé ce samedi. "C'est un sale jour. Il est mort à 11H00 et a été enterré aussitôt", a déclaré Pierre Lamy, le directeur du haras de Gruchy, près de Bayeux (Calvados), qui accueillait le cheval depuis sa retraite fin 1990. Le trotteur au fort caractère, resté dans les mémoires pour sa façon de survoler les courses, engrangeant 58 victoires, était devenu un véritable élément du patrimoine national et continuait à attirer chaque année des centaines de visiteurs français et étrangers. Mais après une petite alerte il y a un an, l'état du santé de l'alezan brûlé, qui était jusque-là resté dans une forme étonnante, avait commencé à fortement se dégrader il y a trois semaines, a précisé M. Lamy.
"Il ne mangeait plus depuis quatre jours, ne se couchait plus car il craignait de ne pas pouvoir se relever. C'était la grande, grande vieillesse", a-t-il indiqué, précisant que le cheval avait été piqué par un vétérinaire et enterré au haras. "Cela faisait plusieurs jours qu'on reculait, qu'on reculait, la décision n'a pas été facile à prendre mais il souffrait et c'était la fin. On a été obligés de l'aider. C'est très, très dur", a ajouté M. Lamy. Ourasi a passé sa dernière nuit "en compagnie de sa nounou", Annie Jumel, qui s'occupait bénévolement de lui depuis une douzaine d'années. "Deux ou trois proches" ont également assisté à la mise en terre, a précisé le directeur du haras. Ourasi aurait fêté le 7 avril son 33e anniversaire, un âge plus que centenaire pour un équidé.
"Une vie très, très heureuse"
Selon M. Lamy, le plus grand trotteur de tous les temps est probablement mort de complications intestinales. "Le coeur était sûrement encore bon", a-t-il estimé. "Il a toujours été exceptionnel, d'une résistance incroyable. Il a eu une vie très, très heureuse. A l'élevage, à l'entraînement, à la retraite. C'est un cheval qui a eu de la chance", a souligné M. Lamy. Et de la personnalité. Malin et autoritaire, le trotteur, qui n'a jamais accepté d'être monté, a toujours su ménager ses efforts, se préservant à l'entraînement pour ne donner sa pleine puissance qu'en course. D'où son surnom de "roi fainéant" et, peut-être, le secret de sa longévité.
Seul accroc dans sa carrière : en 1989, au faîte de sa gloire et archi-favori, il finit 3e du Prix d'Amérique devant le président François Mitterrand venu spécialement pour l'admirer. Mais c'est pour mieux gagner l'année suivante et devenir, juste avant de prendre sa retraite, à l'âge de 10 ans, le seul cheval à décrocher quatre fois le Graal du trot.
Ourasi a aussi réservé un pied-de-nez à ceux qui misaient sur ses gènes. Etalon "fougueux" mais peu prolifique, il n'a engendré que 38 descendants... dont aucun champion. Au haras de Gruchy, pour ses vieux jours, il partageait paisiblement son paddock de 1,5 hectare avec deux vaches comme dames de compagnie, appréciant les carottes que lui apportaient ses admirateurs. Ourasi a longtemps conservé très belle allure : à 30 ans, seuls son dos un peu creusé, sa barbichette un peu blanchie et des "salières" (les creux au-dessus des yeux) quelque peu marquées trahissaient son âge. Il s'est éteint à un âge très supérieur à la moyenne pour un cheval de course, estimée à environ 25 ans.
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