Thierry Jarnet : Il était une fin.

Il était une fois, et désormais une fin. Du haut de mes vingt-cinq hivers, je ne serai jamais la mieux placée pour parler de Monsieur Jarnet. Du jeune Thierry, qui remportait pour le maître Fabre le Grand Prix de Paris, le Grand Prix d'Italie, le Cadran et les Champion Stakes tandis que je m'immergeais avec apaisement au rythme des pas de ma maman. Du jeune Thierry, qui guidait Homme de Loi, Apple Tree et, au plus haut, Subotica, ma petite personne, munie d'une couche, apprenant alors à poser mes douces plantes à plat. Ne détaillons pas les étapes de mon enfance, revenons sur celles de son hégémonie. Carnegie, Swain, Nononito, Fragrant Mix, Crocro Rouge, Slickly ou Ange Gabriel. Chaque nom se fait note évidente dans la mélodie des courses françaises.
Mes souvenirs à moi, mon "Il était une fois Thierry", débutent en 2006 avec l'époustouflant Corre Caminos, boule rouge sur la ligne droite de Longchamp. J'ai aimé Rajsaman le gris, Tin Horse, l'autre rouge, Madame Moonlight Cloud, Saga Dream, We Are, Charm Spirit, Free Port Lux, et puis Trêve, le plus beau de tous les rebondissements.

En 1974, Allez France épousait son boiteux et amoureux Yves Saint-Martin, le duo de légende célébrant leur entente sur le poteau du Prix de l'Arc de Triomphe.
Le 6 octobre 2013, Trêve et Thierry Jarnet survolaient le peloton en attente, et la ligne droite la plus intense de l'année. Réunis par le destin, une fois, le courage d'une grande femme, la fois suivante.

J'aime les courses pour les pur-sang. Les pur-sang seulement. Mais il n'y aurait jamais eu de si belle Goldi sans Oliv'. Si touchante Trêve sans émouvant Thierry.

Bravo Monsieur, sincères mercis.