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Après le décès de Demoitié, les "motos suiveuses" plus que jamais dans le viseur

ParAFP

Mis à jour 29/03/2016 à 22:15 GMT+2

Suite au décès d'Antoine Demoitié, consécutif à un choc avec une moto, les acteurs du cyclisme s'interrogent sur la mise en place d'éventuelles mesures pour limiter les risques.

Une moto durant le Tour de Flandres

Crédit: Panoramic

Le débat ne pouvait être évité. Les motos, élément indispensable qui accompagne les courses cyclistes, se retrouvent sur la sellette après le décès du Belge Antoine Demoitié qui a bouleversé le peloton dimanche dans Gand-Wevelgem.
La responsabilité du motard, un pilote expérimenté qui a été entendu par la gendarmerie dans le cadre d'une enquête en flagrance pour homicide involontaire, semble ne pas devoir être mise en cause. Mais l'accident s'inscrit dans une série plus ou moins grave qui suscite débat. "La sécurité des coureurs doit être en première place dans les discussions", a insisté l'association internationale des coureurs.

"Trop de motos en course"

Dans leur légitime émotion dès lors qu'ils sont les premiers concernés en raison de leur extrême vulnérabilité, nombre de coureurs ont estimé qu'"il y a trop de motos en course". Le président de la Fédération belge, Tom Van Damme, qui dirige la commission route de l'Union cycliste internationale (UCI), a également pris position en ce sens. Sur le Tour de France, une cinquantaine de motos sont présentes. Elles travaillent au titre des médias écrits (17 photographes), de la Garde républicaine chargée d'assurer la sécurité (6), de l'arbitrage de la course (6 commissaires), des médias audio-visuels (14) ou de l'organisation (9).
Leur nombre, qui peut apparaître élevé, n'est pourtant à l'origine d'aucun accident récent sur le Tour, traditionnellement dirigé d'une main ferme. La quasi-totalité d'entre elles a une fonction dans le déroulement de la course. L'Irlandais Dan Martin l'a rappelé: "Les motos sont une nécessité dans notre sport pour sa sécurité et sa présence dans les médias. Ce qui doit être régulé, c'est leur conduite et leur direction."
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Tour de France Start Feature

Crédit: Imago

Dans les deux derniers accidents, le rôle de la moto concernée ne prête pas à discussion. C'est une moto médicale qui a renversé le Belge Stig Broeckx, fin février, dans Kuurne-Bruxelles-Kuurne. C'est une moto commissaire qui a percuté Antoine Demoitié. Sans même que la qualité du motard -un élément justement avancé dans d'autres cas- soit sujette à caution pour l'accident mortel de Gand-Wevelgem. Le motard, avec 30 ans d'expérience, était l'un des pilotes les plus expérimentés de l'avis de Tom Van Damme.

Vers un plafonnement de la vitesse ?

"Le nombre de motos reste stable ou diminue sur nos courses, il n'y a pas de surenchère", a déclaré à l'AFP Thierry Gouvenou, ancien coureur professionnel devenu directeur de course du Tour de France. Mais, relève-t-il, "beaucoup de choses ont changé autour du peloton. C'est leur cumul qui peut mener à la catastrophe". Si le type de motos (de format parfois extra-large ou équipées de sacoches dures) ou de véhicules (type SUV) pose valablement problème à l'échelon course, Thierry Gouvenou souligne surtout que "le terrain de jeu est devenu beaucoup plus dangereux". En raison de la multiplication des aménagements routiers, "les opportunités sont beaucoup plus réduites pour dépasser le peloton". Avec, pour conséquence, un stress de plus en plus important.
Plusieurs coureurs, notamment l'Australien Michael Rogers et le Français Warren Barguil, ont appelé à ce que la vitesse des véhicules les dépassant soit plafonnée. "Cela peut être une solution", confirme Thierry Gouvenou. Tout en relevant la difficulté de contrôle pour faire respecter une éventuelle mesure. Au-delà de l'accident mortel, un cas heureusement exceptionnel, l'ancien coureur qui préside aussi le Rassemblement des organisateurs de courses (ROCC) note que "les chutes sont beaucoup plus nombreuses et plus violentes". Même en l'absence de statistiques précises de la part de l'UCI.
Les raisons ? Multiples, puisqu'elles sont à chercher du côté du matériel (roues et autres composants), à cause du rendement privilégié à la sécurité, des habitudes en course et aussi du nombre de concurrents. "Un peloton de 180 ou de 120 coureurs, rappelle Gouvenou, ce n'est pas du tout la même chose".
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