Tour d'Oman : Romain Bardet (AG2R La Mondiale) ne veut surtout pas s'affoler

Paradoxalement, malgré l'éloignement géographique et temporel, le Tour d'Oman est devenu un premier repère pour les hommes du mois de juillet. Romain Bardet était donc attendu dans le désert. Au final, sa 6e place au classement général l'a déçu, alors qu'il était annoncé comme l'homme fort de l'épreuve sur le papier. Samedi, il n'a pu faire mieux que 10e au sommet de la Montagne verte, juge de paix de ce Tour d'Oman (près de 6 kilomètres de montée à plus de 10% de moyenne). "Je suis un compétiteur donc j'avais envie d'un bon résultat", a-t-il concédé auprès de l'AFP.

Un premier test 2017 plutôt décevant, donc. Mais Bardet n'avait simplement pas les moyens de faire mieux. Ni dans les jambes ni dans la tête. "Dans la Montagne verte, a-t-il expliqué, j'ai manqué de combativité dans le final. J'ai pris un coup de chaud et je me suis démobilisé quand j'ai vu que je ne pourrais pas gagner." La semaine dernière, il estime surtout avoir payé ses difficultés à s'adapter à la chaleur. Samedi, le mercure a dépassé les 30 degrés dans la principale étape de montagne. "A Oman, admet le Français, les facteurs environnementaux m'ont perturbé."

Mais en février comme en juillet, à Oman comme sur le Tour, le verdict est souvent sans appel quand les cannes ne sont pas là. "Je sens que je ne suis pas à mon meilleur niveau, à l'image de tous mes débuts de saison, a ajouté le leader de l'équipe AG2R-La Mondiale. J'aurais voulu mieux faire car quand on a travaillé dans l'ombre tout l'hiver et que l'on retrouve le parfum de la compétition, on a forcément envie d'un bon résultat."

Le deuxième du Tour 2016 va rester dans la région pour disputer le Tour d'Abou Dhabi, qui se tient de jeudi à dimanche. Bardet aimerait en profiter pour monter en puissance. "J'espère passer un palier la semaine prochaine à Abou Dhabi, note-t-il. Je vais travailler ma condition à l'entraînement mardi et mercredi. On va faire deux grosses séances sous la chaleur. L'idée est de travailler dur avant d'enchaîner par quatre jours de course. C'est ce qui me manque encore : enchaîner les jours de course, pour me mettre dans la difficulté."

Aujourd'hui, Romain Bardet réclame surtout du temps. "C'était ma course de reprise, rappelle-t-il à propos du Tour d'Oman. Il n'y a pas de quoi s'alarmer, ni de parler de situation d'échec. Je prends le temps pour voir quelles petites améliorations il y a à faire.Plus que jamais, le maître mot en ce moment, c'est la patience." Il serait absurde de s'inquiéter et délirant de paniquer si tôt dans la saison. Le coureur de Brioude donne donc rendez-vous dans un mois pour faire un point. "Je ferai un premier bilan après Paris-Nice, prévient-il. Le parcours est plus dur que les autres années. J'espère y valider le travail effectué cet hiver." Là, s'il est toujours dans le dur, le discours changera peut-être. Mais pas avant.