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Boonen, Sagan, Contador : trois géants, trois promesses d'un printemps de rêve

Benoît Vittek

Mis à jour 03/03/2017 à 17:04 GMT+1

SAISON 2017 - Le week-end d’ouverture en Belgique, avec les succès de Greg Van Avermaet et Peter Sagan, et le lancement de Paris - Nice, qui appelle l’énième renaissance d’Alberto Contador, marquent le vrai coup d’envoi de la saison cycliste. Le printemps arrive, et voici trois bonnes raisons de le savourer.

Tom Boonen, Peter Sagan, ALberto Contador, trois acteurs majeurs du printemps 2017?

Crédit: Eurosport

Home sweet home. Baladé à travers les continents depuis début janvier, de l’Argentine à la Malaisie en passant par les Émirats et l’Australie, le cyclisme regagne ses pénates : l’Europe, berceau de la Petite Reine, écrin des plus grands événements de la saison qui s’apprête à nous faire vibrer.
Après avoir visité quelques lieux magnifiques, voici l’heure des choses sérieuses. Celle où les champions se révèlent et s’effondrent, celle où personne n’envisage plus de philosopher tranquillement sur un sprint mal maîtrisé, une ascension mal abordée, en attendant des lendemains meilleurs.
Il ne s’agit pas ici de critiquer la globalisation du cyclisme, saluée par tous ses acteurs pour les opportunités qu’elle ouvre aussi bien sportivement qu’économiquement. Mais la saveur d’un défilé de coureurs sur la luxueuse Yas Marina d’Abu Dhabi est incomparable à celle qui se dégage sur le Taaienberg. Le week-end d’ouverture en Belgique, avec le Het Nieuwsblad et Kuurne - Bruxelles - Kuurne, nous a offert un premier spectacle enthousiasmant. Hauts les coeurs, ce n’est que le début. En trois actes, en trois personnages, voilà pourquoi ce printemps nous met en appétit.

Un feu d’artifice : le Muur attend Boonen

La jeunesse française (de moins en moins jeune, de plus en plus sûre d’elle) nous promet monts et merveilles. Mais j’ai pour ma part une pensée particulière pour deux vétérans étrangers dont l’expérience n’a pas encore étouffé la fougue : Tom Boonen et Alberto Contador. Abandonné par son meilleur ennemi Fabian Cancellara, Tom Boonen nous promet une dernière tournée triomphale.
Si un imparable déclin a un temps semblé s’amorcer, ses podiums sur les derniers Paris - Roubaix et Championnats du monde nous rappellent qu’un champion ne meurt jamais. Et depuis son premier podium à Roubaix, il y a 15 ans déjà, Boonen est l’un des plus grands à jamais avoir dévoré les succès sur les plus grandes courses du monde.
Le quadruple vainqueur de Paris - Roubaix, triple champion du Tour des Flandres, a rendez-vous avec la trouée d’Arenberg et le Mur de Grammont une dernière fois. J’ose à peine imaginer l’ivresse des supporters belges sur ce Ronde… Mais je m’en enthousiasme d’avance.
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Tom Boonen sur Paris-Roubaix l'an dernier.

Crédit: Panoramic

Une rock star : Sagan repart en tournée

Face à Tornado Tom, on attend évidemment Peter Sagan, qui dessine avec Greg Van Avermaet une rivalité appelée à succéder à celle qui a opposé Spartacus et Tommeke. Le champion olympique n’atteindra peut-être jamais le statut de superstar du cyclisme de son aîné flamand, mais sa superbe saison 2016 l’a fait entrer dans la catégorie des ténors du peloton, celle que Saganator squatte depuis un bon moment déjà - pour le plus grand bien d’un cyclisme en mal de champions capables de transcender leur discipline depuis l’ère Armstrong.
Au Tour Down Under, la recrue phare de Bora - Hansgrohe promenait sa stature de rock star, qui ne va pas sans certaines obligations contractuelles. Le double champion du monde y est apparu frustré, à court de forme ? Le week-end dernier a déjà donné lieu à une première réplique du Slovaque.
Et à une première déclaration en or (certainement pas la dernière de la saison) : "Je ne savais que le Het Nieuwsblad faisait partie du World Tour." Ou l’illustration parfaite que c’est bien bien l’aura de ces événements qui les rend si uniques, pendant que l’Union cycliste internationale bricole un calendrier récusé aussi bien par les coureurs que par les équipes et un certain nombre d’organisateurs de courses eux-mêmes.
Mais revenons à Sagan. Comme à son habitude, il a d'ores et déjà allié panache et résultats. Et attendez que la suite, sur des pavés où des schémas de course débridés, lui permette de faire le spectacle plus encore que sur le Tour de France. Pour Sagan également, la saison a enfin commencé.

Un fantasme : Contador prépare sa résurrection

Les coureurs de Grands Tours aussi doivent nous faire vibrer bien avant juillet. Certes, les rendez-vous entre Chris Froome, Nairo Quintana et l’Histoire du cyclisme sont pour plus tard dans la saison. Mais on scrutera forcément leurs premières sorties de l’année. Et j’attends déjà énormément d’Alberto Contador. L’histoire avec Oleg Tinkov s’est mal finie et, sous ses nouvelles couleurs de la Trek - Segafredo, l’Espagnol nous doit une revanche. Elle passera par une énième résurrection.
S’il reste l’un des coureurs les plus excitants du peloton, il y a bien longtemps que le Pistolero ne s’est plus montré du calibre d’un vainqueur du Tour. Mais Contador et Paris - Nice, c’est l’histoire d’un fantasme vieux de 10 ans, celui d’un attaquant-né capable de revenir des enfers (trois semaines de coma, au début de sa carrière) et auteur en 2007 d’un show formidable pour décrocher sur la Course au soleil sa première grande victoire.
Sur Paris - Nice, Contador devait retrouver un autre vétéran espagnol, Alejandro Valverde (finalement contraint au forfait par un virus), récemment auréolé de la 100e victoire de sa carrière. Le poids des années finira bien par mettre un terme aux parcours exceptionnels de ces champions. Les frissons suscités par le printemps cycliste resteront eux éternels.
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