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Contador en mode mineur

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ParEurosport

Publié 06/06/2009 à 18:00 GMT+2

Deux mois après sa victoire au Tour du Pays Basque, Alberto Contador (Astana) reprend la compétition à compter de dimanche lors du Dauphiné Libéré. L'occasion pour l'Espagnol de se tester à un mois du départ du Tour de France. Mais sur le Critérium, Contador vient pour répéter, pas pour briller.

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Crédit: Eurosport

On l'avait quitté il y a deux mois, à l'issue du Tour du Pas Basque, dans son costume préféré. Celui du vainqueur. Un succès bienvenu après le couac de paris-Nice. Cette victoire, Alberto Contador en avait besoin pour se "libérer", selon sa propre expression, et engranger de la confiance. Parti en vacances l'esprit tranquille, l'homme aux trois grands tours (Tour 2007, Giro 2008, Vuelta 2008) retourne au turbin dimanche à l'occasion du Dauphiné Libéré. A un mois du grand rendez-vous de la Grande Boucle, il n'a cette fois pas placé le curseur de l'ambition jusqu'à la case victoire. Pas question de se tromper d'objectif.
Dans un grand entretien accordé au quotidien organisateur du Critérium, Le Dauphiné Libéré, Contador en a donc profité pour se couvrir, d'entrée de jeu. "Cette année, explique-t-il, je ne viens pas pour me battre pour la victoire. Je veux avant tout évaluer mon état de forme. Je ne veux pas entrer dans la lutte pour le général. Courir pour la gagne, cela demande trop d'énergie, autant pour moi que pour mes équipiers. " Il parle d'effectuer un ou deux tests grandeur nature. Il songe surtout au contre-la-montre individuel, mercredi. Un chrono de 42 kilomètres autour de Valence, soit une distance sensiblement égale au principal contre-la-montre du Tour de France, la troisième semaine, autour d'Annecy.
Répétition générale au Ventoux
Puis il y aura, évidemment, l'ascension du Mont Ventoux, le lendemain du chrono de Valence. Un Ventoux que Contador et les protagonistes de la Grande Boucle devront à nouveau escalader au mois de juillet, la veille de l'arrivée à Paris. Le Ventoux sera le fil rouge des ambitions de l'Espagnol cet été. Considéré comme le meilleur grimpeur actuel du peloton, le Castillan devrait se réjouir de l'omniprésence du géant de Provence, mais il s'en méfie. Respectueusement. "Il y a des ascensions qui me plaisent plus que celle-là, confie le leader de l'équipe Astana. Mais c'est une montagne intéressante. Il y a du vent dans les derniers kilomètres et cela peut conditionner la fin de course. Je vais pouvoir m'y tester dans le Dauphiné."
Même sans viser la victoire finale, il y a fort à parier que Contador n'en sera pas très loin. D'abord parce que la plupart des gros bras sont dans le même cas que lui, en pleine préparation, à 70 ou 80% de leurs possibilités. Ensuite parce qu'il ne peut se permettre de rester trop loin du sommet de la hiérarchie, pour des raisons purement psychologiques. Contador marche à l'affectif, à la confiance. "Il a constamment besoin d'être rassuré ", nous expliquait Alain Gallopin pendant Paris-Nice. C'est sans doute encore plus vrai depuis le retour à la compétition de Lance Armstrong. L'ombre si imposant du champion texan, ses rapports privilégiés avec Johan Bruyneel, le manager de l'équipe, ont instillé au sein de la formation ciel et jaune un subtil climat de tension à distance entre les deux stars.
Ne pas se laisser déstabiliser
Sur ce plan, rien n'a été épargné à l'Espagnol. De l'annonce du retour d'Armstrong en plein Tour d'Espagne, alors que Contador luttait pour le maillot de oro, au commentaire laconique, "twitterien", professoral et un brin condescendant du "Boss" lors du coup de buis de son jeune coéquipier sur Paris-Nice: " Beaucoup de talent, mais encore tellement de choses à apprendre ", avait assené Armstrong, trop bon communiquant pour nous faire croire à l'innocence de son message. Armstrong et Contador, c'est l'histoire de deux pur-sang réunis contre toute attente dans la même écurie avant le Prix de l'Arc de Triomphe. Invité par nos confrères du Dauphiné à dire ce qu'il pense du cas Armstrong, Contador débute sa réponse par un "Vraiment?" révélateur. Oui, vraiment, Alberto. "D'abord, cela m'a fait rire. Je pensais que c'était une rumeur. Ensuite, quand j'ai eu la certitude que c'était vrai (...), j'ai surtout cherché à éviter que cela ne me déstabilise." Pas forcément le plus simple.
Les deux stars se sont soigneusement évitées depuis le début de la saison. A peine quelques jours de vie commune en stage au coeur de l'hiver. "Deux ou trois jours en stage en Californie, deux ou trois jours à Ténérife", raconte Contador. Ironie du sort, leur seule course commune au programme, le Tour de Castille et Leon, a tourné court puisque Armstrong s'est fracturé la clavicule dès la première étape. "Je le considère comme n'importe quel autre coureur de l'équipe, se borne à dire le Madrilène. Nos relations sont correctes et normales. " Jusqu'ici, tout va bien, donc. Mais Contador a désormais trop de bouteille pour ignorer que la confrontation des ambitions, et celle des egos, interviendra tôt ou tard. Psychologiquement, le Tour s'annonce compliqué pour lui. En comparaison, le Dauphiné, fait presque office de villégiature. Raison de plus pour ne pas s'y mettre une pression inutile. Contador l'a bien compris.
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