Schleck est inquiétant

C'en était trop. C'est au km 64, juste après Saint-Ferréol ou pas très loin, qu'Andy Schleck a mis pied à terre. Transparent, inexistant depuis le départ de l'épreuve dimanche dernier, diminué et donc incapable de suivre les meilleurs, Andy Schleck a préféré renoncer. Pour de bon, en catimini. Tombé jeudi lors du contre-la-montre de 53km à Bourg-en-Bresse, le Luxembourgeois n'en pouvait plus. A trois semaines du départ du Tour de France, son état inquiète.

Dès le départ de la 6e étape, juste après avoir quitté Saint-Alban-Leysse, le frère de Frank a senti que la journée allait être longue. Encore une fois. "Juste après le départ, après 200m, j'ai senti de vives douleurs dans la jambe droite et le bas du dos. Je n'ai jamais souffert comme ça dans une course. Plus tard, je ne pouvais plus utiliser ma jambe droite", a-t-il expliqué. Aux côtés du Français Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) et du Kazakh Alexandre Vinokourov (Astana), Schleck a rapidement lâché prise et a été distancé dès les premiers hectomètres de l'ascension du Col de Plainpalais, un 3e catégorie à 6,5% de moyenne. Dans la descente, le "leader" de RadioShack-Nissan est parvenu à rentrer sur le peloton. Mais le coeur n'y était pas. Les jambes non plus.

"Andy ne pouvait plus pédaler. Depuis sa chute dans le chrono, il a des douleurs sur tout le côté droit", a commenté son directeur sportif, Alain Gallopin sur le site officiel de l'épreuve. "Il y arrive à peu près quand ça monte, mais dès qu’il faut tenir le vélo solidement, ce n’est pas possible. Hier (vendredi), il a réussi à terminer l’étape, mais aujourd’hui (samedi), c’était trop dur". Venu sur le Critérium pour "faire des kilomètres" et avec l'espoir se mettre en évidence en haute-montagne, Schleck n'a jamais pesé sur la course.

A la veille de l'arrivée, à Châtel, il occupait un triste 129e rang au général, à près d'une demi-heure du maillot jaune, Bradley Wiggins. "J'ai besoin de rouler. En début de saison, quand on est dans la difficulté comme ça, il est facile d'abandonner. Mais à un mois du Tour, ce n'est pas une option", avait-t-il déclaré il y a quelques jours. "C'est une grande déception", a-t-il ajouté à Morzine. "Quand je suis monté dans la voiture et que j'ai vu les autres coureurs rouler, j'ai craqué". Son long chemin de croix s'est arrêté au début de la montée du col des Essérieux. Las, blessé dans sa chair, Andy Schleck, qui n'a pu dissiper l'épais doute qui plane au-dessus de lui et de son équipe RadioShack, n'a pas traîné en Rhône-Alpes. Il est rentré rapidement au Luxembourg pour passer une visite médicale chez un ostéopathe. Lundi, il passera une IRM pour en savoir un peu plus sur sa blessure.