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Christopher Froome (Sky) s'est défendu après l'utilisation d'un inhalateur, lors du Dauphiné

Alexandre Coiquil

Mis à jour 11/06/2014 à 10:41 GMT+2

Lundi avant d'aborder l'ascension du Col du Béal, Christopher Froome a utilisé un inhalateur pour soigner de l'asthme. "Je l'ai depuis l'enfance", s'est défendu le leader de la formation Sky, mardi après l'arrivée de la 3e étape. Depuis le début des années 2000, le Salbutamol, autorisé sous une certaine limite par l'Agence Mondiale Anti Dopage, fait polémique dans le monde du sport de haut niveau.

Christopher Froome lors de la 2e étape du Dauphiné Libéré

Crédit: Panoramic

L’image a fait le tour du monde et surtout de la Toile. Lundi, lors de la deuxième étape du Dauphiné entre Tarare et Pays d'Olliergues-Col du Béal, Christopher Froome, le leader de la formation Sky, a eu un geste assez surprenant. A 19 kilomètres du but, avant l’ascension finale du Col du Béal, il a porté à sa bouche un objet à première vue suspect. Ni une barre sucrée, ni un gel, mais bien un inhalateur. Le geste effectué par le coureur de la Sky n’a pas laissé de doutes à l'auditoire, interpellé.
A l’arrivée d’une troisième étape bien maîtrisée par son équipe, le Britannique, leader du classement général, s’en est expliqué devant la presse. C’était attendu. "J'ai un inhalateur depuis l'enfance, j'ai de l'asthme", a expliqué le vainqueur du dernier Tour de France. "C'est autorisé. Je n'ai pas besoin d'une AUT (autorisation d'usage thérapeutique)."
"J'ai fait des tests, il suffit de me voir après l'effort quand je tousse à l'arrivée", s'est defendu Froome. "Je sais que c'est lié à l'histoire de ce sport mais je suis assez surpris que l'on en parle", s’est ensuite étonné le vainqueur du Tour de France. L’explication est désormais claire mais le mystère autour du salbutamol, la molécule contenue dans le traitement de l’asthme, demeure. En 2000, Patrick Laure, médecin sociologue, spécialisé dans les drogues pour la performance, décrivait sa propagation et sa méthode d’utilisation chez les sportifs de haut niveau (comprimés, sirop, ampoules injectables).

Le salbutamol, molécule à la mode à l'aube des années 2000, à la limite de la régularité

Le Salbutamol, classé dans la catégorie des "Bêta-agonistes ou bêta-mimétiques" par le Code Mondial Anti-Dopage, est par définition un médicament utilisé pour traiter l’asthme et sa crise. Parmi ce que l’on appelle les médicaments "broncho-dilatateurs", qui ont pour principe de relâcher la musculature des bronches, on retrouve également d'autres molécules comme le Salmétérol, le Terbutaline, le Formotérol et le Fénotérol, encore plus cadenassées par les instances anti-dopage (la Terbutaline et le Fénotérol sont interdits). Si le médicament est pris par un non-asthmatique, "son effet sera d'autant plus marqué", précisait Patrick Laure dans sa tribune au journal Libération en préambule des Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Si la molécule est prise à forte dose et combinée à un effort maximal (sur vélo par exemple), elle peut "améliorer significativement la performance", ajoutait le praticien à la fin de son papier.
Pour l’AMA, ce type de médicament est interdit, sauf s’il est utilisé de manière dite "inhalée" et contrôlée, comme l'a visiblement fait Froome. Et comme le fait une partie du peloton (maximum 1600 microgrammes par 24 heures). L’article S3 du code de l'AMA explique: "La présence dans l’urine de salbutamol à une concentration supérieure à 1000 ng/mL (...) sera présumée ne pas être une utilisation thérapeutique intentionnelle et sera considérée comme un résultat d’analyse anormal à moins que le sportif ne prouve par une étude de pharmacocinétique contrôlée que ce résultat anormal est bien la conséquence de l’usage d’une dose thérapeutique par inhalation jusqu’à la dose maximale indiquée ci-dessus."
En 2008, Jimmy Casper avait été contrôlé positif aux corticoïdes lors du Tour de France. Le sprinter de la formation Agritubel, qui souffre lui aussi d'asthme, avait été blanchi grâce à son autorisation à usage thérapeutique dite abrégée (qui avait modifié le médicament par erreur). Début 2011, l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) a supprimé les déclarations d'usage pour deux types de médicaments : les corticoïdes par voie orale et les médicaments pour lutte contre l'asthme à doses restreintes (salbutamol, salmétérol, formotérol). Dans le cas de Jimmy Casper, son AUT d'alors lui avait évité une suspension pour dopage. Froome était donc dans son droit, mais voilà un beau serpent de mer qui vient d'être ressorti.
Au mois de mars dernier, lors de Gand-Wevelgem, Simon Yates, réclamait son inhalateur à son directeur sportif. Une scène aperçue lors d'une vidéo postée sur la chaine Youtube de la formation australienne :
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