Froome est bien le roi du Dauphiné et son dauphin s'appelle Bardet

Chris Froome avait dû s'employer samedi pour sauver son maillot jaune. En le conservant à Méribel, le Britannique avait fait le plus dur. Dimanche, lors de la 7e et dernière étape, le leader de la Sky n'a jamais tremblé et c'est dans un certain confort qu'il a assuré sa victoire à Superdevoluy, où le Britannique Stephen Cummings (Dimension Data) a signé une magnifique victoire en menant à bien son échappée. C'est en fait derrière Froome que les ligne sont bougé, au profit de Romain Bardet et Dan Martin.

Avec cinq coureurs en 35 secondes au général, ce dernier acte promettait énormément. Richie Porte et Romain Bardet à 21 secondes de Froome, Dan Martin à 30 et Alberto Contador à 35 pouvaient tous encore espérer secouer le cocotier britannique. D'autant qu'il restait encore deux cols de première catégorie à escalader, le col de la Moissière et, surtout, le Noyer, court mais pentu, dans les 30 derniers kilomètres. Mais le Noyer n'a pas constitué, comme espéré, le bâton de dynamite décisif de ce Dauphiné.

Seul Alberto Contador y a placé quelques banderilles. Mais les piques du Castillan chatouillent plus qu'elles ne font mal. Le leader de l'équipe Tinkoff n'a jamais pu prendre plus que quelques mètres d'avance. Il a certes mis en difficulté beaucoup de monde, mais pas le trio Froome-Porte-Bardet, vite revenu sur lui. Et en bas de la descente, avant l'escalade finale de Superdévoluy, un regroupement s'est opéré, permettant à ceux qui avaient souffert dans le Noyer, comme Dan Martin ou Julian Alaphilippe, de revenir.

Devant, Steve Cummings a filé tranquillement vers la victoire, conservant en permanence une avance suffisante pour ne pas redouter un retour des favoris. Après avoir roulé tout seul pendant quasiment 50 kilomètres, il est allé cherché un succès de prestige amplement mérité. Superdévoluy n'offrant pas de déclivité suffisante, Chris Froome avait de son côté course gagnée. Mais le sprint final, avec le jeu des bonifications, a en revanche permis à Dan Martin et Romain Bardet de grimper d'une place dans la hiérarchie.

Respectivement deuxième et troisième de l'étape, l'Irlandais et le Français ont délogé Richie Porte du podium. Bardet vient même mourir à 12 secondes seulement de Chris Froome. Il est le premier coureur français à finir sur le podium du Dauphiné depuis la victoire de Christophe Moreau en 2007. Neuf ans déjà. Un Dauphiné très prometteur pour le grimpeur de l'équipe AG2R et pour le cyclisme français d'une manière générale. Julian Alaphilippe finit 5e, Pierre Rolland 10e. Et si Thibaut Pinot a parfois inquiété cette semaine, sa victoire à Méribel témoigne de son potentiel. Le Tour se présente bien. Pour Chris Froome aussi. Les deux premières fois qu'il a gagné le Dauphiné, il a survolé le Tour dans la foulée. Prêts pour la passe de trois ?