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Gilbert: "Une surprise"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 20/04/2011 à 19:32 GMT+2

Philippe Gilbert ne se croyait pas capable de remporter la Flèche Wallonne. Il avait tort. Installé sur des hauteurs où personne ne peut venir le chatouiller, le Wallon repousse sans cesse ses propres limites. Il vit un printemps de rêve, qu'il entend parachever par un triomphe dans la Doyenne.

2011 Fleche Wallonne Philippe Gilbert Podium

Crédit: Reuters

Promis. Philippe Gilbert ne bluffait pas en répétant à qui voulait l'entendre (et le croire) qu'il ne se sentait pas capable de gagner la Flèche Wallonne. Evidemment, vu la facilité avec laquelle il a mis ses adversaires au pas dans les 300 derniers mètres du Mur de Huy, son pronostic parait presque ridicule avec 24 heurs de recul. Se connait-il aussi mal? "C'est une grande surprise pour moi de gagner cette course, je ne m'y attendais vraiment pas, jure-t-il. Un pur bonheur.Par le passé, j'ai beaucoup souffert dans ce Mur de Huy que j'ai toujours eu du mal à dompter.J'ai toujours dit qu'il serait difficile pour moi de gagner la Flèche et je le pensais vraiment."
Jusqu'à 30 kilomètres de l'arrivée, c'était d'ailleurs toujours le cas. Cette Flèche, il ne la sentait pas. "Au départ, explique-t-il, j'étais encore fatigué de dimanche, j'avais du mal à me concentrer, je traînais à l'arrière. J'ai vraiment eu du mal à rentrer dans la course." Puis tout a changé. "Au fil des kilomètres, ça a commencé à aller mieux. Au deuxième passage du Mur de Huy, j'étais bien, ça m'a remis dans la course, ça m'a remotivé. Je me suis ensuite énervé sur mes équipiers qui ne sont pas allés dans les coups. J'étais fâché. Paradoxalement, ça m'a donné des forces." Alors l'équipe Omega Pharma Lotto s'est mise à rouler pour son leader, et, à partir de là, Gilbert a joué la gagne.
"Je me suis remis en question"
Mais il restait ce maudit Mur. Pas pour lui, souvenez-vous, ce Mur... Gilbert a donc envisagé un plan. "J'avais parlé avec Vinokourov en début de course, on pensait anticiper à dix bornes de l'arrivée, reprend le Wallon. Mais on ne s'est pas retrouvé dans la côte où nous devions attaquer. Heureusement, car on se serait fait reprendre." Une bonne chose effectivement, car ce n'est pas de la sorte qu'on gagne la Flèche Wallone. Il faut triompher dans le Mur, à la pédale. Gilbert s'y est donc collé, presque à contre-coeur, sur cette pente qu'il n'aime pas. Il raconte la suite, à commencer par ce démarrage "lointain", à 300 bons mètres de la ligne. "Je fais souvent des trucs assez anormaux, sourit le Belge. Dans la partie à 19%, j'ai vu que Contador et Rodriguez étaient assez mal placés. Rodriguez était un peu enfermé en troisième ligne, j'ai décidé d'attaquer. La route m'était ouverte, j'ai foncé. Grâce à mon explosivité, j'ai directement pris un gros avantage, ça a cassé le moral des adversaires."
S'il a gagné avec ses jambes, avec une domination que personne n'avait imaginé, en tout cas dans ses proportions, Philippe Gilbert construit aussi ses victoires avec sa tête. Ce fut le cas dans l'Amstel, ça l'a encore été à Huy. Non seulement il surfe sur une condition exceptionnelle, mais il y ajoute un sens du timing parfait. Et ce n'est pas un hasard. "Je me suis remis en question après le Tour des Flandres où on m'a reproché, à raison, d'avoir trop attaqué, note-t-il. En revoyant la course, je pense que si je n'attaque pas, je gagne certainement. Maintenant, je me dis que c'est aux autres de me lâcher car je suis rapide au sprint et très fort dans le dernier kilomètre. Ce n'est plus à moi d'anticiper". Pour la concurrence, le problème devient insoluble. On a le sentiment que si Gilbert ne commet pas d'erreur, il est imbattable. Bref, il peut perdre, mais les autres ne peuvent pas gagner.
Comme il parait difficile d'imaginer un renversement de tendance d'ici dimanche, l'histoire lui tend ses bras, grands ouverts, à Liège. La Doyenne est certes une course plus complexe à maîtriser que l'Amstel ou la Flèche, mais il parait tout de même être son principal adversaire. "Je dois éviter tout excès de confiance en vue de dimanche, c'est loin d'être gagné, se convainc-t-il. Je sais toutefois que je partirai pour la gagne. Si je suis le meilleur, je gagnerai Ma victoire ici ne change rien. J'aurais de toute façon été le favori de la Doyenne". Mais quoi qu'il arrive dimanche, avec deux victoires et son podium sur Milan-Sanremo, il restera comme le grand bonhomme de cette campagne printanière. "Je ne sais pas où sont mes limites", conclut-il. Nous non plus. En tout cas, elles n'étaient pas dans le Mur de Huy.
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