Alejandro Valverde (Movistar) remporte la Flèche Wallonne pour la troisième fois

C'était le favori et il n'a pas déçu. Tenant du titre, Alejandro Valverde (Movistar) a surclassé ses adversaires mercredi dans le Mur de Huy pour s'offrir une troisième Flèche Wallone après 2006 et 2014. Grâce à ce succès, son cinquième de la saison après ses trois victoires au Tour de Catalogne et celle au Trofeo de Tramuntana, l'Espagnol rejoint le cercle très fermé des triples vainqueurs de la classique belge. Le Murcien de 35 ans égale ainsi Marcel Kint, Eddy Merckx, Moreno Argentin et Davide Rebellin.

L'Espagnol a devancé le Français Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step) et le Suisse Michael Albasini (Orica-GreenEdge) à l'arrivée d'une course marquée par de nombreuses chutes dont celles de Philippe Gilbert (BMC), Dan Martin (Cannondale-Garmin) et Christopher Froome (Sky). Passé à l'attaque dans la côte de Cherave, nouvelle ascension située à 5km de l'arrivée, Tim Wellens (Lotto-Soudal) a été repris à 300m de la ligne.

Les favoris ne sont plus ce qu'ils étaient. Rodriguez ? 4e mais incapable de suivre Valverde alors qu'il était dans sa roue aux 250 mètres. Kwiatkowski ? On l'a vu à 30 kilomètres de l'arrivée mais sa montée du Mur s'est faite dans l'anonymat (33e au final). Nibali ? Une semi-banderille dans la côte de Cherave et c'est tout. Les autres ? Pas beaucoup mieux. Certains n'ont pas été aidés par les chutes (Gilbert, D. Martin, Vanendert) c'est vrai. Mais, pour une fois, les favoris n'ont pas assurés sur cette 80e édition.

Enfin si, un favori s'est montré à la hauteur. LE favori. Battu d'un vélo par Kwiatkowski dimanche sur l'Amstel Gold Race, Alejandro Valverde affirmait cette semaine que Liège était la classique qui lui convenait le mieux. Vu sa performance à Huy, on ne peut en douter. Impérial, serein, l'Espagnol a réalisé une montée tranquille du Mur, sans se soucier de ses adversaires. Comme lors de son succès à la Zubia sur la 6e étape de la dernière Vuelta, le leader de la Movistar a fait toute la montée en tête, au train, avant d'imposer sa pointe de vitesse lors des cent derniers mètres pour éliminer toute concurrence.

Une concurrence qui savait qu'il ne fallait pas attendre le dernier moment. Une fois l'échappée initiale de sept coureurs reprise ou presque, les seconds couteaux ont tenté de mettre le feu aux poudres. Van Garderen (BMC) et Vervaeke (Lotto-Soudal) sont ainsi sortis à moins de vingt kilomètres de l'arrivée, sans succès. Partis un peu plus tôt pour constituer un éventuel point d'appui, Visconti (Movistar) et Luis Leon Sanchez (Astana) ont résisté jusqu'à la nouveauté de cette édition, la côté de Cherave, positionnée à 5km de l'arrivée.

C'est le moment qu'a choisi Tim Wellens (Lotto-Soudal) pour porter une violente attaque. Le jeune Belge (23 ans), déjà 4e du Tour de Lombardie l'an dernier, est sorti en solitaire dans l'ascension pour se retrouver au sommet avec une dizaine de secondes d'avance au sommet. Mais il n'a pas su creuser l'écart et, avec si peu au pied de la montée finale, c'était perdu d'avance.

Surtout face à ce Valverde-là. Derrière l'Espagnol, les Français n'ont pas démérité. Loin de là. Pour la première fois depuis 1997 et le succès à Huy de Laurent Jalabert (devant Luc Leblanc), un tricolore s'est glissé sur le podium. Déjà septième de l'Amstel, Julian Alaphilippe a accroché la roue de Valverde jusqu'à 100m de la ligne avant de résister à Albasini au sprint pour prendre la 2e place. Voilà plus de vingt ans qu'un coureur de 22 ans n'avait plus terminé sur le podium de la Flèche ! Excellent 6e, Alexis Vuillermoz (AG2R) confirme qu'il aime les gros pourcentages tandis que Pierre Rolland a pris une très bonne 14e place. Un Français vainqueur de la Flèche l'an prochain ? Peut-être. Mais ce mercredi, le roi du mur, c'était encore Valverde.