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Frustrations, émotions fortes et coups d’éclat : la boîte à souvenirs de Jérôme Pineau

Benoît Vittek

Mis à jour 28/06/2015 à 10:42 GMT+2

Treize ans après le premier et à la veille de ce qui pourrait être son dernier Championnat de France, Jérôme Pineau jette pour nous un coup d'œil dans le rétroviseur. Avec de beaux souvenirs, quelques frustrations et une surprise.

Jérôme Pineau (IAM)

Crédit: Panoramic

Le premier championnat : 2002, la tête à l'envers

Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était ma première année pro, en 2002, à Briançon. La veille, Didier Rous, mon leader d'alors et ami d'aujourd'hui, m'apprend que je suis le neuvième homme de l'équipe Bonjour sur le Tour de France, et c'est lui qui m'avait choisi. J'en ai perdu tous mes moyens et le lendemain j'abandonne au bout de 200 kilomètres parce que je n'avais pas dormi de la nuit (rires) ! Je m'en rappelle très bien…

Le souvenir le plus fort : 2003, pour Salanson

Le plus fort, le plus émouvant, c'est à Plumelec, quand Dider Rous gagne le titre (2003). On avait perdu notre équipier Fabrice Salanson (décédé après un arrêt cardiaque dans son sommeil) à peine un mois avant. C'est un grand souvenir émotionnel. Sa perte est tragique, il est toujours présent dans nos mémoires, mais c'est un grand souvenir collectif. On avait fait un super championnat. Didier avait fait un très grand numéro, il avait écrasé la course en faisant 60 kilomètres tout seul. Et moi derrière j'avais réussi à contrôler leurs ardeurs de coureurs comme Richard Virenque, Patrice Halgand, Christophe Moreau, Benoît Salmon ou Andy Flickinger pour que Didier aille cueillir son titre. C'est un grand souvenir pour moi, c'était une journée tellement particulière… Ça reste un des plus beaux jours de ma carrière sur un vélo.
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Fabrice Salanson

Crédit: Imago

L'édition la plus frustrante : 2007, au pied du podium

À Aurillac, je fais quatrième. J'étais très fort ce jour-là, j'aurais au moins dû monter sur le podium mais j'ai été pris dans la tenaille de la stratégie d'équipe. Ça peut créer des frustrations, c'est le jeu des Championnats de France. Pierrick Fédrigo, mon équipier, était échappé avec Christophe Moreau et Patrice Halgand. On était tombé sur un très grand Moreau. Dans la contre-attaque, ils étaient cinq AG2R à le protéger et je les avais fait sauter un par un. J'avais fait très grosse impression. Même Christophe était venu me voir pour me dire : "Il paraît que j'ai bien fait de partir seul, t'étais costaud derrière !" Je distance aussi Sylvain (Chavanel) et Casar et je viens finir à moins de 20 secondes de la troisième place.

Le championnat le plus ennuyeux : 2012, "on se fait chier"

Les championnats de France où j'ai le moins pris mon pied, ce sont les deux où la FDJ a verrouillé pour ses sprinteurs. C'était l'année dernière au Futuroscope pour Arnaud Démare et puis il y a deux ans, à Saint-Amand, quand Nacer Bouhanni gagne. Pour quelqu'un qui aime le cyclisme de punch et d'attaque, là, c'est le mauvais côté du Championnat. Tout le monde est au départ. Quand c'est tout plat et qu'une équipe met chacun de ses coureurs en route pour finir au sprint, on ne peut pas faire grand-chose. À Saint-Amand, c'était nul, à se demander ce qu'on fait là. Ça tourne en rond, on a 22 mecs qui verrouillent la course. Ça ne sert à rien on ne prend jamais plus de 10 secondes… On a tellement l'habitude de vivre de beaux Championnats que quand ça se passe comme prévu, on se fait chier.

Celui qu'il rêve de commenter* : 2016, avec la nouvelle génération ?

Je veux un circuit difficile. Une journée de beau temps, en Bretagne ou en Pays-de-Loire, parce que c'est là qu'il y a le plus beau public (rires). Je ne suis pas chauvin du tout (il est lui-même Nantais, NDLR). Et puis, surtout, je veux une bataille entre les grands. Par exemple, je regrette de ne pas voir Thibaut Pinot au Championnat cette année. Comme avec Richard Virenque ou Laurent Jalabert à l'époque, j'aimerais commenter un groupe d'échappés avec Tony Gallopin, Romain Bardet, Warren Barguil, Thibaut Pinot… Ils oublieraient la présence de Coquard et c'est lui qui deviendrait champion de France !
*Cet automne, ou dans un an s'il trouve un nouveau contrat pour la saison prochaine, Jérôme Pineau aimerait se reconvertir comme consultant.
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