Au-delà du réel

Encore une étape courte qui promet d'être rythmée. Au moins autant que son profil, pour le moins escarpé. Ce n'est pas de la haute montagne, mais la route ne cesse de monter et de descendre. Il serait étonnant que les principaux candidats au maillot rose s'expliquent ici, mais il faudra tout de même être sacrément costaud pour s'imposer. Attention à ne pas connaître un jour sans. L'addition peut être lourde. Les trois derniers kilomètres sont en montée, avec un passage à 10% après la flamme rouge. Castelfidardo fut une bataille cruciale lors de l'unification italienne, dont ce Giro célèbre cette année le 150e anniversaire.

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La remontée vers le nord se poursuit sur la cote adriatique, que le peloton ne quittera quasiment pas au cours de cette 12e étape. C'est l'étape la plus plate de cette 94e édition. Une journée pour les sprinters, à n'en pas douter. Une des dernières, car la suite leur sera beaucoup, beaucoup moins favorable… A noter que la course passe, à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée, chez Marco Pantani, à Cesenatico. Ce sera l'occasion de rendre hommage au dernier champion italien ayant remporté le Tour de France.

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Retour en haute altitude avec, déjà, la troisième arrivée au sommet. C'est une fois encore une étape très courte. La 9e (sur 13) en-dessous des 200 kilomètres depuis le départ de Turin, et la 6e sous les 175 kilomètres. Une option intéressante choisie par Angelo Zomegnan et sa bande, désireux de rompre la monotonie des étapes en leur donnant du rythme. C'est le début d'un week-end terrible et sans doute décisif à travers les Dolomites. Quatre ascensions sont au programme, mais vu ce qui les attend le lendemain, il est probable que les ténors attendront la montée finale, au Grossglockner, pour s'expliquer. Voilà 40 ans que cette arrivée autrichienne n'avait plus été au programme du Giro. L'arrivée est jugée à plus de 2100 mètres d'altitude. Certaines rampes sont très sélectives, avec des passages de près de trois kilomètres à 10% de moyenne. De quoi provoquer des écarts en quelques centaines de mètres.

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L'étape reine, sur le papier, de ce Tour d'Italie 2011. "Il faut levoir pour le croire", a dit Alberto Contador à son sujet. Cinq cols au programme, mais c'est l'enchaînement des deux dernières difficultés qui donne à cette étape toute sa dimension. Il y aura d'abord le Monte Crostis, une pente terrifiante de 15 kilomètres à 10% de moyenne. Une ascension méconnue, qui effraie beaucoup de monde. Qui osera se lancer dans une offensive ici? Peut-être pas grand monde, car la descente est redoutable. Surtout, il restera encore le Monte Zoncolan à avaler. C'est là que sera jugée l'arrivée. Contrairement au Crostis, le Zoncolan est bien connu de tous. C'est un grand classique. 10 kilomètres à 11% de moyenne, avec une déclivité maximale flirtant avec les 22%. Impossible de tricher ici. Difficile d'imaginer que cette journée ne soit pas décisive dans la quête du maillot rose…

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Quatre montées classées en 1re catégorie une autre en 2e catégorie, une nouvelle arrivée au sommet et, en prime, la Cima Coppi, soit le point culminant de ce Giro 2011. Voilà pour le programme du jour, à peine moins gargantuesque que celui de la veille… Par ailleurs, l'étape est beaucoup plus longue que les précédentes, avec ses 230 kilomètres. Vu l'usure du peloton après deux semaines de course et au lendemain du Crostis et du Zoncolan, il pourrait encore y avoir de gros dégâts. Les trois dernières ascensions voient s'enchaîner le Gaiau (Cima Coppi à 2236m d'altitude), le Fedaiai et la montée finale vers Val di Fassa. Toutes trois sont redoutables. La dernière ascension est brève (6 kilomètres) mais elle présente une pente moyenne de 10%. Est-il vraiment nécessaire de préciser qu'après un tel week-end, la deuxième journée de repos, le lundi, sera la bienvenue?

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Ce n'est un secret pour personne. Angelo Zomegnan, le patron du Giro, est un grand fan des chronos en montagne. Ça tombe bien, nous aussi. Sans surprise, en voilà donc un à nouveau au menu de ce Giro. Dans une troisième semaine de tour, un contre-la-montre, c'est une affaire de physique mais plus encore de mental. C'est vrai sur du plat, ça l'est davantage encore en altitude. Les cinq premiers kilomètres sont relativement tranquilles, avec une petite portion de plat, une courte descente et un faux plat. Vient ensuite la montée proprement dite: 7.3 kilomètres à 8.2% de moyenne avec un passage à 14%. On peut penser qu'il n'y aura pas d'écarts énormes être les meilleurs. En revanche, celui qui n'est pas dans son assiette peut très vite perdre deux ou trois minutes.

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Dans ces 10 derniers jours absolument dantesques, cette 17e étape apparaît presque comme une sinécure. Certes, il y a le Passo del Tonale (qui avait souri au Suisse Johan Tschopp l'an dernier) et la montée vers Aprica (où Ivan Basso avait humilié Gibo Simoni en 2006), mais rien de comparable avec les vrais morceaux de bravoure de ce Giro 2011. D'autant que cette fois, els organisateurs ont choisi de ne pas placer la ligne d'arrivée à Aprica, comme souvent, mais plus bas, dans la vallée, à Tirano. Sauf surprise, il ne devrait donc pas se passer grand-chose entre les coureurs en lice pour la victoire finale. Il y a trop de moyens de faire la différence dans les 10 derniers kilomètres pour tenter une offensive dans le Tonale, surtout à 80 kilomètres de l'arrivée. C'est donc une étape à prendre pour une échappée.

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Une étape magnifique, au moins par ses paysages. Nous sommes dans la province bergamasque, sur les bords du Lac de Côme. Un seul col au programme, le Passo di Ganda (classé en 2e catégorie). Rien de monstrueux, avec 9 kilomètres de montée à 7% de moyenne. Le sommet est à 30 kilomètres de l'arrivée. Parfait pour une échappée. Se passera-t-il quelque chose dans la course au général? Sans doute pas dans la montée, mais attention à la descente, originale car entrecoupée de brèves reprises de pente. Le profil du vainqueur? Un costaud qui a encore des jambes mais qui pointe suffisamment loin au général pour bénéficier d'un bon de sortie à trois jours de l'arrivée à Milan.

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Voilà les trois dernières étapes. Pas les plus simples, pas les moins décisives: Deux arrivées au sommet et un chrono individuel. Un vrai bouquet final. Deux grandes difficultés au menu de cette antépénultième étape. Le Mottarone (1re catégorie), d'abord, mais celui-ci est un peu loin de l'arrivée. C'est là que Gilberto Simoni avait scellé sa victoire lors du Giro 2001. En bas de la descente, il restera une bonne portion de vallée avant d'arriver au pied de l'ascension finale vers Macugnaga. Une dernière montée interminable (28 kilomètres entrecoupés de deux brèves descentes). Mais malgré des passages à 12%, ce n'est pas l'arrivée au sommet la plus effrayante des trois semaines de course.

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Dernière étape en ligne qui paraîtra interminable avec ses 242 kilomètres. D'autant que le meilleur a été gardé pour la fin (les 190 premiers kilomètres sont quasiment plats) avec le Finestre et la montée vers Sestriere. La station alpine célèbre le centenaire de sa première apparition sur le Giro. Mais c'est bien le Colle delle Finestre qui constituera le clou du spectacle. Une montée longue de 18 kilomètres à plus de 9% de moyenne. Redoutable. Cela faisait six ans que le Giro n'y était plus revenu. En 2005, le spectacle avait été magnifique. Attaqué par Rujano et Simoni, Paolo Savoldelli avait dû s'accrocher pour conserver son maillot rose. Espérons que la course offre la même intensité cette année.

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Il aura donc fallu attendre la toute dernière étape pour voir le premier contre-la-montre individuel classique, sur un tracé fait pour les vrais rouleurs. Le Giro sera-t-il déjà joué avant cet ultime rendez-vous? On a envie de répondre probablement, vu le nombre d'étapes de montagnes qui auront parsemé ces trois semaines. Mais sait-on jamais? Pour le coup, c'est un parcours taillé pour les purs rouleurs. Arrivée majestueuse au pied du Duomo et fin de cet incroyable Giro, au parcours suffoquant. Tous ceux qui verront Milan pourront dire "je l'ai fait".